« C’est une situation absolument sans précédent »: le Directeur de pays du FIDA au Pakistan réagit aux inondations

Après des mois de pluie ininterrompue, près d’un tiers du Pakistan est sous les eaux. À la fin du mois d’août, on recensait 33 millions de personnes touchées par les pluies, les inondations et les glissements de terrain, et plus de 1 000 morts. Selon le Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires, plus de 719 000 têtes de bétail ont péri et plus de 809 000 hectares de cultures ont été détruits.

Comme de nouvelles pluies de mousson sont attendues, ces chiffres vont très certainement encore augmenter. Les eaux ayant emporté les cultures, les magasins d’alimentation et les moyens d’existence, nombre de personnes sont désormais confrontées à la faim et l’extrême pauvreté, tout en essayant de faire face aux conséquences directes des inondations.

Des habitants fuient les inondations au Balouchistan (Pakistan). © GLLSP-II project

Depuis juin, les précipitations dans le pays ont été près de trois fois supérieures à la moyenne de ces 30 dernières années. Ces inondations font suite à des vagues de chaleur aigües et inhabituelles survenues au printemps. Les changements climatiques exacerbent la mousson, tandis que la fonte des glaciers du nord du Pakistan provoque des inondations soudaines. De toute ma carrière au service du développement, je n’ai jamais assisté à un tel phénomène. C’est une situation absolument sans précédent.

Les personnes les plus pauvres des pays en développement sont celles qui ont le moins contribué aux changements climatiques. Pourtant, ce sont elles qui en pâtissent le plus et peineront à s’en relever, à se reconstruire et à s’y adapter.

Parmi elles se trouvent les communautés rurales du Pakistan aux côtés desquelles le FIDA est engagé. Nous sommes à pied d'œuvre sur le terrain pour en apprendre davantage sur la situation mais les infrastructures endommagées et les difficultés d’accès aux zones touchées ralentissent nos efforts, en particulier au Balouchistan, la province la plus vaste et la plus pauvre du pays.

Malgré tout, le FIDA se tient prêt à immédiatement ajuster ses activités pour répondre aux besoins urgents des familles touchées par les inondations. Nous poursuivrons notre action de longue date auprès des communautés rurales locales, en nous efforçant de renforcer leurs moyens d'existence, leur sécurité alimentaire et leur résilience face aux chocs climatiques.

Infrastructures et bâtiments endommagés par les inondations au Balouchistan (Pakistan). © GLLSP-II project

Le pays mettra des années à se relever de cette catastrophe climatique. Au fur et à mesure que le monde se réchauffera, ces phénomènes météorologiques ne seront que plus fréquents. C’est pourquoi nous devons aider les populations rurales les plus pauvres à s’adapter à cette « nouvelle normalité ».

Comment? En adoptant des mesures d’atténuation des changements climatiques, en assurant une transition vers une économie plus verte, en construisant des infrastructures résilientes face aux changements climatiques, en produisant des aliments nutritifs de façon durable, et en faisant en sorte que les populations rurales pauvres améliorent leur revenus, l’objectif étant qu’elles puissent faire face à ces événements dévastateurs lorsqu’ils surviennent.

Les inondations au Pakistan sont un coup de semonce: le monde doit passer à l’action et investir dans l’adaptation aux changements climatiques. Nous ne pouvons ignorer l’urgence de cet avertissement.

Découvrez notre action au Pakistan.

Date de publication: 31 août 2022