Les principaux partenaires de développement de l'Afrique officialisent leur engagement à travailler ensemble sur la question de la sécurité alimentaire et nutritionnelle dans un contexte de changements climatiques

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Les principaux partenaires de développement de l'Afrique officialisent leur engagement à travailler ensemble sur la question de la sécurité alimentaire et nutritionnelle dans un contexte de changements climatiques

COMMUNIQUÉ DE PRESSE CONJOINT

Kigali, le 6 août 2019 - En partenariat avec l'Union africaine, les dirigeants de quatre organismes multilatéraux – la Banque africaine de développement, l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), le Fonds international de développement agricole (FIDA) et la Banque mondiale – ont organisé une réunion de haut niveau avec les partenaires de développement les 5 et 6 août à Kigali, au Rwanda, la première Concertation de haut-niveau sur la sécurité alimentaire en Afrique (AFSLD). Cette manifestation est consacrée aux moyens concrets de renforcer et d'accélérer leur appui aux programmes de sécurité alimentaire en Afrique et d'aider l'agriculture africaine à s'adapter aux changements climatiques grâce à des partenariats plus étroits et à une coordination accrue.

Le secteur agricole de l'Afrique subsaharienne a connu une croissance plus rapide que partout ailleurs dans le monde avec une augmentation du PIB agricole de 4,6% entre 2000 et 2018. Mais environ 20% de la population africaine (256 millions de personnes) font face à une grave insécurité alimentaire. Les conséquences des changements climatiques et les conflits aggravent encore la situation. Les phénomènes météorologiques extrêmes, tels que les sécheresses et les inondations, sont devenus plus fréquents et plus prolongés, rendent les terres moins productives et s’accompagnent d’une perte de capital naturel. En outre, les agriculteurs se heurtent à plusieurs risques climatiques importants, en particulier quand ils pratiquent l'agriculture pluviale ou les systèmes de production pastorale. Conjuguée à une croissance démographique rapide, cette évolution se traduit par une diminution de la production alimentaire par habitant et, en fin de compte, une part importante de la population a des difficultés grandissantes à se procurer de la nourriture. Le nombre de personnes sous-alimentées dans la plupart des sous-régions est à nouveau en hausse depuis 2014 et, si cette tendance se poursuit, les progrès durement acquis dans les années précédentes seront perdus.

Plus de 250 décideurs de haut niveau, dont 28 ministres de tout le continent, des lauréats du prix Nobel, des spécialistes techniques de premier plan en Afrique et des représentants de haut niveau d'organisations internationales telles que l'Union africaine, les Communautés économiques régionales (CER), plusieurs organismes des Nations Unies, le Groupe consultatif pour la recherche agricole internationale (CGIAR),  les partenaires de développement bilatéraux et des personnalités éminentes, ont participé à l'AFSLD, qui s'est  conclue par un communiqué conjoint (disponible uniquement en anglais). Dans celui-ci, ils exhortent les partenaires de développement à se coordonner encore davantage dans leur appui aux différents pays afin que ces derniers puissent atteindre plus rapidement leurs objectifs collectifs de sécurité alimentaire et nutritionnelle prévus dans le Programme détaillé pour le développement de l'agriculture africaine (CAADP).

Conscients de l'urgence de la situation, les partenaires de l'AFSLD conviennent de renforcer leur collaboration, par une planification et une programmation conjointes, des systèmes de cofinancement et de financement parallèle, ainsi que des activités conjointes d'analyse et de conseil en matière de sécurité alimentaire en Afrique dans le contexte des changements climatiques. Ils conviennent également de fournir un appui financier et technique à la mesure de l'ampleur du défi de la sécurité alimentaire, d'utiliser leur influence fédératrice pour mobiliser des fonds en faveur de l'adaptation des systèmes agricoles et alimentaires africains aux changements climatiques, et de procéder régulièrement à des examens conjoints de portefeuille pour évaluer les progrès accomplis sur les actions convenues, qu’elles soient d’ordre technique, institutionnel ou touchent aux politiques publiques.

Au niveau technique, ils soutiendront l’adaptation de l'agriculture africaine aux changements climatiques, l'accès des agriculteurs à des solutions techniques « intelligentes » face à ces derniers et l’ouverture à des marchés structurés de produits alimentaires et de produits de base et ils appuieront les investissements dans l'agro-entrepreneuriat et la mise en place de systèmes alimentaires efficaces qui puissent faire reculer la faim et offrir des revenus et des moyens d'existence inclusifs. Au niveau institutionnel, ils ont convenu d'approfondir leur collaboration avec l'Union africaine, les CER, les pouvoirs publics nationaux, le secteur privé, les organisations de la société civile et les réseaux scientifiques ou des savoirs, ce qui devrait permettre d’harmoniser les approches et les résultats, de réduire les doublons et d’avoir plus de l’impact à une plus grande échelle. Enfin, au niveau des politiques publiques, ils aideront les pays africains à prendre en compte les objectifs d'adaptation aux changements climatiques dans leurs politiques agricoles nationales et leur apporteront un appui dans la mise en œuvre de politiques et de programmes pour la sécurité alimentaire et nutritionnelle climatiquement rationnels.

Citations:

"Sur le trajet que fait la nourriture du champ à la table, une grande partie finit par manquer à l’appel à cause des pertes alimentaires. Et dans l'ensemble, nous produisons beaucoup moins que ce dont nous sommes capables. Nous ne pouvons pas attribuer la responsabilité de cette situation aux seuls changements climatiques. Les agriculteurs africains étaient pauvres avant que nous ayons constaté que les changements climatiques commençaient à aggraver la situation. Il y a donc de nombreux problèmes que nous devons affronter en même temps sans chercher d'excuse dans un cas ou dans l'autre. Nous ne pouvons pas nous permettre de continuer ainsi et aucun changement n’est impossible. Créer un environnement favorable à l'agriculture est quelque chose que nous pouvons pleinement contrôler. Augmenter la productivité agricole est essentiel à l’éradication de la faim et de la sous-alimentation. Mais la sécurité alimentaire n’est pas une fin en soi. Nous voulons un continent qui connaisse une vraie prospérité, dans tous les sens du terme. Et l'agriculture est sans aucun doute le fondement de la prospérité de l'Afrique. Telle est la plus grande ambition que nous devons nous donner à nous-mêmes. Nous le devons aux générations qui viendront après nous" a déclaré Paul Kagame, Président de la République du Rwanda.

"L'Union africaine est fermement convaincue que les partenariats jouent un rôle important dans la mise en œuvre du programme du CAADP, qui permettra d'atteindre les buts et objectifs de Malabo, notamment l'élimination de la faim d'ici à 2025" a déclaré l'Ambassadrice Josefa Sacko, Commissaire de l'Union africaine en charge de l’économie rurale et de l’agriculture.

"Appuyer les actions au service de l'agriculture africaine et adapter celle-ci aux changements climatiques exigera une approche globale. Cette rencontre a montré très clairement que nous devons travailler ensemble pour améliorer l'accès des agriculteurs, en particulier des femmes, aux innovations techniques, améliorer le système de financement et faire en sorte que l'agriculture fasse partie de la solution face aux changements climatiques. Et nous devons le faire de toute urgence. Nous espérons pouvoir rapidement renforcer la coordination et la collaboration avec nos partenaires et nous sommes convaincus de pouvoir obtenir de bien meilleurs résultats que si chacune de ces organisations travaillait de son côté" a déclaré Hafez Ghanem, vice-président de la Banque mondiale pour la Région Afrique.

"Il est essentiel de mieux se coordonner car, sur  bien des sujets, l’heure doit être à l’action. Cela va des grandes infrastructures à renforcer, aux connaissances, financements et solutions techniques novatrices à transférer à l’échelle de la communauté, des exploitations et même de la famille. Le FIDA veut continuer à collaborer avec ses partenaires pour que les ruraux pauvres et les plus vulnérables puissent prendre leur destin en main et que les petits exploitants agricoles et les agro-entrepreneurs disposent du capital, des connaissances et de l'appui dont ils ont besoin pour réussir, ce qui est aussi une clé pour le renforcement de la sécurité alimentaire et du développement économique" a déclaré Gilbert Houngbo, Président du Fonds international de développement agricole (FIDA).

"Des politiques publiques avisées sont nécessaires si l'on veut créer et conserver des conditions propices aux investissements en faveur  de systèmes alimentaires et agricoles durables dans un contexte de changements climatiques. Il y a mille manières de nourrir et d’étoffer les politiques publiques en s’appuyant sur des savoirs, des faits et des outils incontournables. La FAO estime qu’elle a beaucoup à offrir, en collaboration avec nos partenaires, pour faire progresser cet important programme en Afrique. Nous sommes déterminés à travailler main dans la main avec nos principaux partenaires, en mettant à leur disposition nos ressources techniques et financières, au service d'un partenariat porteur de transformations et d'un véritable impact sur les questions de sécurité alimentaire dans le contexte des changements climatiques" a déclaré Maria Helena Semedo, Directrice générale adjointe de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO).

"La tenue même de cette Concertation de haut-niveau sur la sécurité alimentaire en Afrique montre que la volonté, le désir et l’élan de transformation de l'agriculture africaine sont forts. La Banque africaine de développement continuera de collaborer avec ses partenaires de développement pour s’attaquer aux difficultés du continent sur le plan alimentaire et nutritionnel", a déclaré Martin Fregene, directeur pour l'agriculture et l'agro-industrie à la Banque africaine de développement.

Pour plus d'informations, veuillez consulter le site Internet de l'AFSLD à l'adresse africafoodsecurity.org.