Il faut investir d’urgence dans la petite agriculture pour compenser la flambée des prix alimentaires et l’aggravation de la malnutrition : l’appel du FIDA

IFAD Asset Request Portlet

Agrégateur de contenus

Il faut investir d’urgence dans la petite agriculture pour compenser la flambée des prix alimentaires et l’aggravation de la malnutrition: l’appel du FIDA

©FIDA/Nilza Utali

Rome, le 7 décembre 2021 – Face à la flambée des prix des aliments qui plonge des millions de personnes dans l’insécurité alimentaire, le Fonds international de développement agricole (FIDA) appelle les gouvernements et le secteur privé à accroître de toute urgence leurs investissements dans la petite agriculture axée sur la production locale d’aliments riches en nutriments. Cet appel a été lancé en amont du Sommet Nutrition for Growth de Tokyo, qui s’ouvre aujourd’hui.

Des millions de personnes des pays en développement font face à des hausses de 5 à 17%1 des prix des produits de base tels que les céréales et les huiles végétales, ainsi que des aliments nutritifs comme les fruits, les légumes et le poisson. Cette crise touche les populations les plus vulnérables, qui consacrent une grande part de leurs revenus à l’alimentation.

Les petites exploitations, qui fournissent au monde un tiers de la nourriture, produisent généralement des cultures plus variées que les grandes exploitations et jouent un rôle essentiel dans la diversification des régimes alimentaires. En outre, l’amélioration des rendements dans le secteur de la petite agriculture entraîne une augmentation des revenus des populations rurales vivant dans la pauvreté, ce qui accroît leurs possibilités d’acheter des aliments plus nutritifs. En investissant dans les petits exploitants et dans l’agriculture, de nombreux pays en développement peuvent augmenter la production alimentaire locale tout en étant moins tributaires des importations de denrées alimentaires.

« La petite agriculture est un élément fondamental de la solution à la crise de la malnutrition. Investir dans les petites exploitations qui axent leur production sur des aliments diversifiés et riches en nutriments est essentiel pour lutter contre la malnutrition dans les collectivités les plus pauvres du monde », a déclaré Gilbert F. Houngbo, Président du FIDA. « Il ne s’agit pas seulement de s’attaquer aux problèmes de santé, mais aussi de faire preuve de bon sens économique. Rétribuer de manière juste les petits producteurs pour favoriser l’accès à une bonne nutrition permettra à leurs enfants de réaliser pleinement leur potentiel physique et intellectuel, et de devenir ainsi des adultes en bonne santé, capables de se sortir de la pauvreté et de contribuer au développement économique de leur famille et de leur collectivité. »

Le Sommet Nutrition for Growth de Tokyo (7-8 décembre) donne l’occasion à la communauté internationale de s’engager sur des mesures plus ambitieuses pour mettre fin à la malnutrition. Le FIDA appelle à une augmentation des investissements pour accroître la production d’aliments nutritifs destinés au marché et à l’autoconsommation, promouvoir les espèces nutritives négligées ou sous-utilisées, améliorer les aménagements pour l’approvisionnement en eau et les infrastructures de stockage et de transport pour les aliments nutritifs mais périssables, et renforcer la sensibilisation et l’éducation en matière d’alimentation saine.

Depuis 2015, avant même la flambée des prix des denrées alimentaires, la faim, le manque d’accès à une alimentation saine et la malnutrition se sont aggravés en raison des changements climatiques, des chocs économiques, des conflits et, depuis l’année dernière, des répercussions de la pandémie de COVID‑19. Trois milliards de personnes n’ont pas les moyens d’avoir un régime alimentaire sain, en grande partie à cause des prix excessifs. Dans le monde, un individu sur dix – jusqu’à 811 millions de personnes – vit dans la faim, et un enfant de moins de 5 ans sur quatre souffre d’un retard de croissance ou est trop petit pour son âge.

Selon le Rapport sur la nutrition mondiale de 2021, le monde n’est pas sur la bonne voie pour atteindre les objectifs fixés pour les indicateurs nutritionnels d’ici à 2030. Les progrès sont trop lents à la lumière des indicateurs relatifs à la nutrition des mères, des nourrissons et des jeunes enfants. Sans accès à une alimentation adéquate, abordable et nutritive, des générations entières restent piégées dans la pauvreté, incapables de tirer parti de l’éducation et des possibilités d’emploi pour réaliser leur potentiel.


Communiqué de presse no: IFAD/78/2021

Le FIDA investit dans les populations rurales en les dotant des moyens de réduire la pauvreté, d’accroître la sécurité alimentaire, d’améliorer la nutrition et de renforcer la résilience. Depuis 1978, il a octroyé 23,2 milliards d’USD sous la forme de prêts à faible taux d’intérêt et de dons, dans le cadre de projets dont ont bénéficié quelque 518 millions de personnes. Le FIDA est une institution financière internationale et un organisme spécialisé des Nations Unies dont le siège est à Rome, centre névralgique des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture. 

De nombreuses photographies illustrant l’action du FIDA aux côtés des populations rurales peuvent être téléchargées à partir de la banque d’images de l’organisation.


1 Selon les données du Programme alimentaire mondial.