Urgent call for increased investment in rural development to address rising conflict

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Un appel urgent à investir davantage dans le développement rural alors que les conflits s’intensifient

©FIDA/Flavio Ianniello

Italien

Rome, le 12 février 2020 – Dans un contexte mondial d’instabilité croissante, les gouvernements et les partenaires en développement ont lancé aujourd'hui un appel urgent à investir davantage dans le développement rural pour éradiquer la pauvreté extrême et la faim causée par les conflits et les changements climatiques. 

“Nous sommes tous d’accord sur la sévérité de la situation et sur le fait qu’il n’y a pas de temps à perdre. Nous devons reproduire nos actions à plus grande échelle et utiliser nos ressources pour créer un effet de levier", a dit Gilbert F. Houngbo, Président du Fonds international de développement agricole (FIDA) au dernier jour de la 43e session du Conseil des gouverneurs du Fonds.

Les épisodes de conflits armés ont connu une augmentation de 36% en Afrique entre 2018 et 2019 et ont contribué à faire augmenter la faim et la pauvreté.

"Si l’action humanitaire est indispensable pour aider les populations à affronter les conséquences des conflits ou des catastrophes naturelles, c'est le développement rural qui peut résoudre les problèmes à long terme. Il est le plus adapté pour renforcer la résilience et favoriser la paix et la stabilité", a déclaré Donal Brown, Vice-Président adjoint du FIDA.

Il est prouvé qu’un bon ciblage des interventions de développement rural peut accélérer la reprise après les effets dévastateurs des conflits et semer les graines la paix.

"Le FIDA a été la première institution multilatérale à venir au Rwanda après le génocide, alors que personne d'autre ne voulait s’y rendre", a dit Agnes Matilda Kalibata, Présidente de l'Alliance pour une révolution verte en Afrique (AGRA) et récemment nommée Envoyée spéciale pour le Sommet sur les systèmes alimentaires en 2021.

Elle a ajouté que le FIDA a été parmi les premiers "à investir pour développer les capacités des pouvoirs publics, afin que le gouvernement puisse renforcer le secteur agricole". Le Rwanda a obtenu des résultats extraordinaires depuis le génocide de 1994. Grâce à une forte croissance économique, la pauvreté et la faim ont diminué de façon spectaculaire.

Dominik Ziller, Directeur général de la politique de développement international au Ministère fédéral allemand de la coopération économique et du développement, a déclaré que le développement joue également un rôle dans la prévention des conflits.

"Si les gens ne se voient pas offrir de possibilités dans leur pays, on court le risque que la criminalité augmente, que le terrorisme se renforce et que les chefs de guerre trouvent davantage de soutiens". En somme, a-t-il ajouté, "on court le risque d’une déstabilisation et d’une fragilisation des États".

Said Hussein Iid, Ministre de l'agriculture et de l'irrigation de la République fédérale de Somalie, a déclaré que son gouvernement cherchait à développer les possibilités pour les jeunes de créer des activités génératrices de revenus "afin d'éviter que les jeunes ne tombent dans le terrorisme, ne se livrent à la piraterie ou ne partent à l'étranger".

"Il ne peut y avoir de développement sans paix durable", a déclaré Josefa Sacko, Ambassadrice et Commissaire à l'économie rurale et à l'agriculture, parlant au nom de la Commission de l'Union africaine.

"Les conflits entravent la production agricole et empêchent des millions de personnes d’échapper à la pauvreté", a-t-elle déclaré. À cela s'ajoutent les catastrophes naturelles, comme le fléau actuel des criquets qui détruisent les cultures en Afrique de l'Est et les changements climatiques qui "menacent les systèmes alimentaires africains et sont au cœur des migrations et des conflits".

Les changements climatiques devraient pousser plus de 100 millions de personnes dans la pauvreté d'ici 2030, la moitié de cette augmentation de la pauvreté étant due aux effets de ces changements sur l'agriculture.

Les changements climatiques exacerbent les conflits existants et peuvent en provoquer de nouveaux dans le monde entier, car cela réduit les ressources disponibles.

En 2018, les catastrophes ont entraîné le déplacement de 17,2 millions de personnes, 90% d'entre elles ont fui les risques liés aux conditions météorologiques et aux changements climatiques.

"Nous savons que notre planète, que notre maison brûle", a déclaré Esther Penunia, Secrétaire générale de l'Association des agriculteurs asiatiques. "Et nous sommes les premiers à être touchés par la crise climatique. Ce sont nos terres qui sont inondées; nos maisons et nos propriétés qui sont balayées; nos rivières qui s'assèchent".

Elle a déclaré que le monde doit prendre conscience du fait que les petits exploitants agricoles font partie de la solution. En 2013, quand le typhon meurtrier Haiyan a frappé les Philippines un groupe d'agriculteurs s'était organisé pour mettre en place un système d'agriculture biologique diversifié, et a fourni de la nourriture aux survivants deux semaines à peine après le typhon.

Les urgences climatiques affectent également de manière disproportionnée les personnes handicapées en raison des vulnérabilités qui leur sont propres, et les porteurs de handicaps sont les plus marginalisés et les plus à risque dans toute communauté touchée par une crise. On estime à 9,7 millions les personnes handicapées parmi les personnes déplacées à la suite de conflits et de persécutions.

Yetnebersh Nigussie, une militante éthiopienne pour les droits des handicapés, a déclaré que cette situation nécessite une attention particulière, avec des projets de développement utilisant une meilleure collecte de données sur la localisation et les besoins des personnes handicapées. Nous devons nous assurer que "ne pas faire de laissés-pour-compte" ne soit pas un simple slogan", a-t-elle déclaré.


PR/14/2020

Le FIDA investit dans les populations rurales, en dotant celles-ci des moyens de réduire la pauvreté, d’accroître la sécurité alimentaire, d’améliorer la nutrition et de renforcer la résilience. Depuis 1978, nous avons octroyé 22,4 milliards d’USD sous la forme de prêts à faible taux d’intérêt et de dons en faveur de projets qui ont bénéficié à quelque 512 millions de personnes. Le FIDA est une institution financière internationale et un organisme spécialisé des Nations Unies dont le siège est à Rome – centre névralgique des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture.