Des solutions systémiques susceptibles de changer la donne pour le Sommet des Nations Unies sur les systèmes alimentaires: promouvoir des moyens d’existence équitables

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Des solutions systémiques susceptibles de changer la donne pour le Sommet des Nations Unies sur les systèmes alimentaires: promouvoir des moyens d’existence équitables

©FIDA/Francesco Cabras

Les pistes d’action du Sommet des Nations Unies sur les systèmes alimentaires fournissent un espace d’échange et d’apprentissage en vue de favoriser de nouvelles mesures, de tisser de nouveaux partenariats et d’amplifier les initiatives existantes. Chacune de ces pistes coïncide avec les cinq objectifs du Sommet. Isolément et collectivement, elles visent à trouver des solutions permettant de produire des résultats de vaste portée et à tenir compte d’éventuels compromis avec d’autres pistes.

Promouvoir des moyens d’existence équitables exige d’améliorer la capacité d’action des personnes sous-représentées, c’est-à-dire celles qui ne disposent d’aucun espace ou environnement favorable à l’exercice de leurs pouvoirs et de leurs droits. Pour ce faire, il convient de protéger et de renforcer leurs capacités, ainsi que leurs savoirs, leur résilience et leur faculté d’innovation.

Il convient également de transformer les relations de pouvoir au sein des systèmes alimentaires, que ce soit dans un contexte formel (négociations sur les marchés ou appartenance à un groupe, par exemple) ou dans un contexte informel. Nous devons lever les obstacles d’ordre institutionnel ou liés aux politiques publiques afin de mettre en œuvre un changement durable, de sorte que les systèmes alimentaires créent aussi des moyens d’existence équitables et durables, et non simplement des emplois ou des débouchés temporaires ou saisonniers. Nous devons ajuster les cadres régissant l’accès aux ressources, leur utilisation et leur contrôle, en particulier ceux touchant à la distribution des terres, à la division du travail et au pouvoir de décision.

Dans la promotion des moyens du subsistance équitables dans les systèmes alimentaires, un rôle central est joué par les quelque 500 millions de petits producteurs alimentaires répartis à travers le monde, dont beaucoup travaillent dans des écosystèmes terrestres ou aquatiques fragiles et vulnérables. Leurs choix en matière de production et de technologies, la manière dont ils gèrent les ressources naturelles et leurs liens avec les filières déterminent non seulement la durabilité et la résilience de leurs moyens d’existence, et leur capacité de sortir de la pauvreté et de l’insécurité alimentaire, mais également la diversité des denrées alimentaires auxquelles leur communauté et les consommateurs ont accès, et les prix que ceux-ci paient. De même, les choix des consommateurs et des transformateurs, des grossistes et des revendeurs qui les fournissent ont une incidence sur les possibilités offertes aux petits producteurs. La question des moyens d’existence dans les systèmes alimentaires concerne également les journaliers et les entreprises qui interviennent dans les filières alimentaires, ainsi que les travailleurs migrants qui ont souvent moins facilement accès aux services ou aux aides en raison de leur nationalité ou de leur statut migratoire.

Pour permettre un accès équitable aux moyens d’existence, il faut reconnaître le rôle du secteur privé agricole (des grandes sociétés aux petites entreprises, en passant par les groupes d’entraide de femmes) et en tirer parti. Le secteur privé a le potentiel de générer des investissements qui font cruellement défaut dans l’agriculture et les systèmes alimentaires, et de mettre en place des chaînes d’approvisionnement responsables et adaptées à la culture locale, qui bénéficient aux petits producteurs, aux travailleurs et aux consommateurs. Toutefois, les pratiques irresponsables et inadaptées des entreprises et du secteur financier peuvent saper ce potentiel. Pour garantir des investissements responsables dans les secteurs de l’alimentation et de l’agriculture, il convient de s’assurer de la participation et de l’engagement proactifs de tous les partenaires. Il est impératif que les institutions et organisations financières mondiales agissent de concert pour parvenir à des investissements responsables dans les filières agroalimentaires.

En outre, il convient d’éliminer les obstacles qui entravent l’accès du secteur privé au financement. Il est essentiel d’accroître les investissements et d’améliorer l’accès au financement pour permettre une transformation du monde rural, en particulier pour les petits producteurs de denrées alimentaires et les micro-, petites et moyennes entreprises agroalimentaires. Dans ce contexte, le financement public peut jouer un rôle de premier plan et appuyer la transformation du monde rural et les investissements dans les systèmes alimentaires, en atténuant les risques et en attirant davantage d’investissements privés.

Qui sont les acteurs bénéficiant de ces moyens d’existence?

S’intéresser aux systèmes alimentaires suppose d’aller au-delà de la traditionnelle approche-filières et de comprendre les multiples fonctions des systèmes alimentaires et agricoles. La piste d’action n° 4 du Sommet sur les systèmes alimentaires porte sur les acteurs les plus vulnérables des systèmes alimentaires, tant dans les zones urbaines que rurales, l’objectif étant de garantir leurs droits en tant que personnes et travailleurs, et de promouvoir leurs moyens d’existence. Cette piste vise à déterminer la manière dont les systèmes alimentaires peuvent contribuer au développement durable, notamment leur capacité d’apporter une réponse aux différents enjeux économiques, sociaux et environnementaux. Elle établit que les moyens d’existence dans les domaines de l’agriculture et de la pêche comprennent aussi bien les personnes chargées de la production agricole que celles chargées de la production de biens non agricoles.

Pour garantir l’équité et la justice sociale, il est impératif d’améliorer les moyens d’existence du milliard de personnes qui constituent la main-d’œuvre des secteurs de l’agriculture, de la pêche et de la production alimentaire, à savoir les agriculteurs, les ouvriers agricoles journaliers, les pêcheurs, les ouvriers des usines de transformation et de fabrication, les employés des sociétés de transport et de distribution, les vendeurs en boutique et sur les marchés, et les préparateurs et les serveurs.

Consultez les idées de départ soumises par le groupe chargé de la piste d’action n° 4 au Secrétariat du Sommet sur les systèmes alimentaires.


Le groupe chargé de la piste d’action n° 4 est composé de personnes venant d’horizons différents, qui représentent une variété de points de vue et d’opinions. Les idées présentées sont le fruit d’un processus interactif et collaboratif. Au cours des mois à venir, d’autres solutions seront élaborées et les idées soumises ici seront affinées et placées dans un contexte précis. La présence de ces solutions dans le document initial ne signifie pas nécessairement que tous les membres du groupe ou les institutions qu’ils représentent y souscrivent.