Pour éliminer la faim dans le monde : plus d’investissements dans le développement rural et de meilleurs outils pour les mobiliser
IfadAssetRequestWeb
Agrégateur de contenus
Pour éliminer la faim dans le monde : plus d’investissements dans le développement rural et de meilleurs outils pour les mobiliser
15 juillet 2024New York / Rome, le 15 juillet 2024 – « Si nous voulons tenir notre engagement d'éliminer la faim d'ici 2030, nous devons intensifier nos investissements et trouver des solutions nouvelles et novatrices de mobiliser ces fonds », a alerté Alvaro Lario, Président du Fonds international de développement agricole (FIDA), devant les États Membres de l'ONU réunis aujourd'hui à New York à l'occasion d'une manifestation spéciale sur le financement de la lutte contre la faim, l'insécurité alimentaire et la malnutrition sous toutes leurs formes, organisée dans le cadre de la tenue annuelle du Forum politique de haut niveau pour le développement durable.
Dans une courte vidéo, Alvaro Lario a rappelé aux personnes présentes que le déficit de financement pour éliminer la faim était colossal et a appelé à accroître les fonds alloués à la transformation des systèmes alimentaires et au développement des zones rurales. Selon les estimations, chaque USD affecté au renforcement de la résilience aujourd’hui permettra d'économiser jusqu'à 10 USD d'aide d'urgence à l’avenir.
Alvaro Lario a souligné qu'il importait d'allouer judicieusement les fonds mobilisés. « Nous devons diriger les fonds là où ils font le plus cruellement défaut, en particulier dans les zones rurales des pays à faible revenu, où la faim est la plus présente », a-t-il déclaré. « Ce sont ces mêmes zones qui devraient être en mesure de produire suffisamment de nourriture et qui bénéficieraient le plus des investissements ».
Les petites exploitations de moins de 5 hectares produisent la moitié de notre alimentation à l'échelle mondiale, et ce sur moins d'un cinquième des terres cultivables. Pourtant, les populations rurales des pays en développement comptent parmi les plus touchées par la pauvreté et la faim dans le monde. Les petits producteurs et productrices agricoles reçoivent moins de 1% du financement mondial de l'action climatique. Au cours des deux dernières décennies, le niveau de l'aide publique au développement (APD) allouée à l'agriculture est resté le même, s'élevant à tout juste 5%-6% de l'APD totale, soit près de 10 milliards d'USD, un montant qui est loin de correspondre aux besoins. Par ailleurs, on estime que les investissements dans l'agriculture ont une capacité de réduction de la pauvreté au moins deux à trois fois supérieure à celle des investissements dans d'autres secteurs.
Alvaro Lario a appelé de ses vœux des solutions de financement nouvelles et novatrices afin de lutter contre la faim et la pauvreté.
« En attirant les investissements techniques et financiers du secteur privé, nous pouvons déployer à grande échelle des méthodes qui permettent de bâtir des économies rurales débarrassées de la pauvreté et de la faim », a-t-il expliqué.
Le FIDA attire d'ores et déjà de nouveaux acteurs privés qui investissent dans les systèmes alimentaires et le développement rural. Grâce à sa note de crédit et à son expérience de la transformation rurale inclusive, le FIDA a pu émettre sa sixième obligation de développement durable par l'intermédiaire de placements privés, et lever plus de 480 millions d'USD auprès de fonds de pensions ou d'assureurs mondiaux souhaitant investir en faveur d'un monde plus équitable et plus durable. Outre le Groupe de la Banque mondiale, le FIDA est, dans le système des Nations Unies, le seul fonds et la seule institution spécialisée à travailler sur les marchés de capitaux.
Le secteur privé est un maillon incontournable pour combler le déficit de financement affecté à la réalisation des objectifs de développement durable. Pour les petits producteurs et productrices agricoles, les investissements du secteur privé sont vitaux en ce qu’ils leur ouvrent l’accès à des capitaux, à des emplois, aux technologies et aux marchés.
Dans cette logique, le FIDA investit dans de petites et moyennes entreprises prometteuses dans les zones rurales, ainsi que dans de petites entreprises agroalimentaires afin de renforcer les services qu'elles proposent aux petits producteurs et productrices agricoles et de donner à ces derniers accès aux technologies et aux marchés, l'objectif étant, à terme, d'attirer des investissements privés supplémentaires. En réduisant les risques associés aux investissements et en créant un environnement porteur, le FIDA promeut la multiplication des partenariats public-privé avec les entreprises et les entrepreneurs du secteur agroalimentaire.
Selon le rapport 2023 sur « L'État de la sécurité alimentaire et de la nutrition dans le monde », près de 735 millions de personnes étaient sous-alimentées ou ne mangeaient pas à leur faim en 2022, soit 122 millions de personnes de plus qu'en 2019, avant la pandémie de COVID-19.
À l'attention des journalistes. Le rapport 2024 sur « L'État de la sécurité alimentaire et de la nutrition dans le monde » (également appelé Rapport SOFI) sera présenté en marge de la réunion ministérielle de l'Alliance mondiale du G20 contre la faim et la pauvreté, le 24 juillet 2024 à 14h00 (heure de Rome) à Rio de Janeiro (Brésil).
Outre les derniers chiffres relatifs à la faim, à l'insécurité alimentaire et à la malnutrition, les auteurs de l'édition 2024 analyseront les niveaux et les déficits actuels en matière de financement de la sécurité alimentaire, et formuleront des recommandations pour des solutions de financement innovantes ciblant les principaux facteurs d'insécurité alimentaire et de malnutrition.
« L'État de la sécurité alimentaire et de la nutrition dans le monde » est un rapport annuel phare établi conjointement par l'Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), le FIDA, l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), le Programme alimentaire mondial (PAM) et le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF).
Communiqué de presse no IFAD/57/2024
Le Fonds international de développement agricole (FIDA) est une institution financière internationale et un organisme spécialisé des Nations Unies dont le siège est situé à Rome, centre névralgique des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture. Il investit dans les populations rurales, leur donnant les moyens de réduire la pauvreté, d’accroître la sécurité alimentaire, d’améliorer la nutrition et de renforcer la résilience. Depuis 1978, le Fonds a octroyé plus de 24 milliards de dollars dans des pays en développement sous forme de dons ou de prêts à faible taux d’intérêt.
De nombreuses photographies illustrant l’action du FIDA aux côtés des populations rurales peuvent être téléchargées à partir de la banque d’images de l’organisation.