Qu’y aura-t-il au menu en 2050?

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Qu’y aura-t-il au menu en 2050?

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Nous vivons une époque d’évolutions rapides à l’échelle mondiale. Même les aliments que nous mangeons et la manière dont nous les produisons évoluent. À l’occasion de la Journée mondiale de l’alimentation, essayons d'imaginer ce à quoi nos assiettes ressembleront à l’avenir et découvrons comment, partout dans le monde, les petits exploitants agricoles révolutionnent le contenu de nos assiettes.

La traçabilité des aliments, du champ à l’assiette

La blockchain n’est pas réservée qu’aux cryptomonnaies. Cette technologie constitue le registre le plus sûr et le plus étendu au monde, et elle permettra aux paysans de suivre de manière fiable leurs cultures et leurs contrats.

Une productrice de riz en Côte d’Ivoire ©FIDA/David Paqui

Les consommateurs pourront tracer les produits tout au long de leur parcours, du champ au marché, puis jusque dans leur assiette. Grâce à cette traçabilité, les agriculteurs qui accorderont la priorité à la qualité pourront tirer un meilleur prix de leurs produits.

Des en-cas emballés dans des algues

Bientôt, il nous sera difficile d’imaginer que les emballages en plastique à usage unique – qui polluent nos océans et répandent des microplastiques dans notre alimentation – aient pu être si courants.

Nous nous tournerons à nouveau vers des matériaux durables et naturels, comme des paniers tressés et des feuilles de bananier, pour emballer nos aliments et les algues ouvriront la voie d’une nouvelle économie des bioplastiques. Nos emballages protègeront les produits, puis, une fois ces derniers consommés, serviront d’engrais.

Des algues colorées sèchent au soleil dans le village de Sisir, en Papouasie occidentale ©FIDA/Joanne  Levitan

De la bonne soupe pour les sols

Les agriculteurs portent plusieurs casquettes — vétérinaires, biologistes, météorologues — et en 2050, ils seront également microbiologistes et prépareront des soupes de micro-organismes pour nourrir les sols, et décupler la saveur et les capacités nutritives des aliments. Ces « soupes » favorisent le développement de bonnes bactéries et de champignons, rendant les sols plus sains tout en éloignant les nuisibles et les maladies.

Un aller-retour par l’espace

La science-fiction devient réalité quand les technologies développées dans l’espace sont utilisées pour produire de la nourriture de façon durable sur Terre. Les parasites remplacent les pesticides et l’hydroponie permet de cultiver toute l’année.

Grâce à des microcapteurs mis au point par la NASA, les plantes pourront prévenir par texto les agriculteurs lorsqu’elles manqueront d’eau. Ainsi, chacune pourra en recevoir exactement la bonne quantité, permettant de réduire le gaspillage d’eau jusqu’à 45%. Lorsqu’il fera chaud, la technique d’isolation utilisée pour refroidir le matériel spatial empêchera les fruits de s’abîmer lors du transport entre les exploitations et les marchés.

Des asticots dans votre assiette

En République démocratique populaire lao, pendant les
récoltes, on ramasse les bousiers dans les déjections des
buffles qui paissent dans les rizières. Les bousiers sont
ensuite consommés. ©FIDA/Harald Franzen

Les insectes sont consommés depuis des milliers d’années et seront bientôt de nouveau à la carte. Ils sont une source de protéines et, contrairement à de nombreux animaux, peuvent être produits en grande quantité sans générer de gaz à effet de serre. Ils sont la solution prometteuse pour s’assurer que chacun bénéficie d’une alimentation variée et nutritive.

Et cela peut être bon! Pourquoi ne pas essayer la recette du japchae de grillons du chef Yoon?

Moins de viande, mais de meilleure qualité

Aujourd’hui, les habitants des pays riches consomment bien plus de viande que nécessaire dans le cadre d’une alimentation équilibrée. Non seulement, l’élevage de bétail à grande échelle représente près d’un cinquième des émissions de gaz à effet de serre, mais les animaux sont aussi souvent élevés dans des conditions déplorables et des maladies peuvent être transmises à l’homme.

Dans le même temps, l'élevage est une composante essentielle de l’alimentation, des moyens d’existence et de la culture de nombreuses personnes dans les pays en développement – et le bétail aide à la conservation des écosystèmes des terres de parcours. De fait, il existe une façon plus judicieuse de consommer de la viande.

L'élevage est une composante essentielle de l’alimentation, des moyens d’existence et de la culture de nombreuses personnes dans les pays en développement. ©FIDA/Imam Ibrahim Albumey

À l’avenir, partout dans le monde, nos assiettes seront remplies de fruits, de légumes et de légumineuses, et la viande proviendra d’animaux élevés dans des conditions empêchant la diffusion de maladies. Les systèmes alimentaires circulaires, dans lesquels les animaux fertiliseront les sols et utiliseront efficacement des ressources rares, seront la norme.

Des diners diversifiés et délicieux

Aujourd’hui, la moitié de notre apport calorique provient de trois cultures: le blé, le maïs et le riz. Peu diverses sur le plan génétique, ces cultures sont menacées chaque fois qu’une maladie survient ou que les conditions climatiques changent.

À l’avenir, grâce aux gardiens de semences qui préservent et propagent un nombre incalculable de variétés de semences autochtones, notre alimentation sera plus variée et plus diversifiée sur le plan nutritionnel. Au lieu de vastes étendues de blé génétiquement identiques, notre alimentation viendra de petites exploitations agricoles, qui sont des creusets de la biodiversité.

Comment les gardiens de semences du Brésil améliorent la biodiversité grâce aux héritages du passé 

Nourrir la planète et le corps

Le monde commence lentement à comprendre qu’il ne peut se nourrir au détriment de la planète. Bientôt, nos aliments seront produits grâce à des techniques bénéfiques pour Mère Nature.

L’agroforesterie, par exemple, est une technique permettant aux petits exploitants agricoles de faire pousser des arbres, de cultiver leurs champs et d'élever leur bétail, le tout au même endroit. Elle améliore la productivité, la santé des sols, la biodiversité et la résilience face aux chocs climatiques car les plantes sont protégées du soleil et de l’érosion induite par les inondations.

L’agriculture de précision garantit que la juste dose d’eau et d’autres intrants, comme l’engrais, est utilisée, réduisant ainsi le gaspillage. L’agriculture régénérative ravive les écosystèmes, pour le bien des populations et du monde naturel.

Découvrez notre action en faveur du climat et de la nutrition.