Sans biodiversité, pas d’agriculteurs, et pas de sécurité alimentaire
Sans biodiversité, pas d’agriculteurs, et pas de sécurité alimentaire
06 décembre 2022
Rome, le 6 décembre 2022 – Alors que la biodiversité s’effondre à un rythme alarmant partout dans le monde, le Fonds international de développement agricole (FIDA) appelle les participants à la plus grande conférence mondiale sur la biodiversité de ces dix dernières années, qui s’ouvre demain, à parvenir à un accord solide qui protège, restaure et promeuve la biodiversité, permettant ainsi de garantir la sécurité alimentaire future et de protéger les moyens d’existence des communautés rurales partout dans le monde.
« Nous sommes à un moment critique. Le déclin rapide de la biodiversité est synonyme d’un recul de la production alimentaire et d’une alimentation moins diversifiée. Cela aggravera la faim et la malnutrition, et finira par menacer la sécurité alimentaire mondiale et les moyens d’existence de centaines de millions de petits producteurs dans les pays en développement », a déclaré Alvaro Lario, Président du FIDA, en amont de la quinzième Conférence des Parties (COP15) à la Convention sur la diversité biologique des Nations Unies qui se tiendra du 7 au 19 décembre. « La COP15 doit aboutir à des engagements et des actes concrets pour préserver la biodiversité de la planète. Il nous faut un accord ambitieux, avec un plan d'action, un financement et un mécanisme de suivi qui soient clairs." ».
La production alimentaire mondiale dépend de tout un réseau de biodiversité composé de plantes, d’animaux et de micro-organismes, et des interactions entre ces derniers. Mais les pertes croissantes de biodiversité – un million d’espèces étant menacées d’extinction et deux milliards d’hectares de terres étant déjà dégradées – constituent une menace majeure pour les petits exploitants agricoles qui dépendent directement d’écosystèmes en bonne santé et diversifiés sur le plan biologique pour produire une alimentation saine et abondante.
Les petits exploitants agricoles produisent un tiers de la nourriture dans le monde – près de 80 % en Afrique et en Asie – et sont essentiels à la sécurité alimentaire mondiale. La faim a gagné du terrain au cours des dernières années: près de 828 millions de personnes ont souffert de la faim en 2021. Les petits producteurs ont aussi davantage tendance à intégrer, bâtir et maintenir des systèmes agricoles diversifiés sur le plan biologique tout en produisant des aliments.
La COP15 vise à conclure un nouvel accord mondial afin de stopper la perte de plantes, d’animaux et d’écosystèmes sur notre planète, et d’inverser la tendance. Le Cadre mondial de la biodiversité pour l’après-2020 est une stratégie assortie d’objectifs et de cibles que les pays doivent s’efforcer, individuellement ou collectivement, d’atteindre dans les dix prochaines années et au-delà.
« Le FIDA est déterminé à accélérer les efforts faits pour protéger la biodiversité dans le cadre de ses investissement », a expliqué Alvaro Lario. « Les communautés rurales et les petits producteurs sont des gardiens importants de la biodiversité, contribuant à un plus grand nombre d’espèces et de variétés que les grandes exploitations ».
Dans le cadre de ses programmes, le FIDA encourage des pratiques telles que l’agroécologie, l’agroforesterie et d’autres solutions fondées sur la nature, notamment la restauration des terres cultivées, des pâturages, des tourbières et des mangroves, qui, non seulement favorisent la biodiversité mais apportent également des avantages conséquents en matière de sécurité alimentaire. Le FIDA soutient la production des cultures autochtones, locales et négligées.
L’année dernière, le FIDA a adopté sa première Stratégie sur la biodiversité afin de faciliter la protection, l’utilisation durable et la promotion de la biodiversité dans ses interventions, et s’est engagé à consacrer 30% des fonds alloués à l’action climatique à des solutions fondées sur la nature et l’agriculture à petite échelle d’ici à 2030. Depuis, il a élaboré une méthode pour suivre les financements liés aux solutions fondées sur la nature, ainsi qu’un indicateur permettant de mesurer les progrès en matière de biodiversité dans le cadre de ses investissements.
Découvrez le travail du FIDA en faveur de la biodiversité.
Le FIDA à la Convention sur la diversité biologique
La biodiversité est en danger sur toute la planète. Voici cinq façons dont le FIDA et les populations rurales la protègent
Communiqué de presse no IFAD/74/2022
Le FIDA investit dans les populations rurales en les dotant des moyens de réduire la pauvreté, d’accroître la sécurité alimentaire, d’améliorer la nutrition et de renforcer leur résilience. Depuis 1978, il a octroyé près de 23,2 milliards d’USD sous la forme de prêts à faible taux d’intérêt et de dons, dans le cadre de projets dont ont bénéficié quelque 518 millions de personnes. Le FIDA est une institution financière internationale et un organisme spécialisé des Nations Unies dont le siège est situé à Rome, centre névralgique des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture.
De nombreuses photographies illustrant l’action du FIDA aux côtés des populations rurales peuvent être téléchargées à partir de la banque d’images de l’organisation.
