Tirer parti des politiques publiques et programmes au service de l’impact du FIDA sur le terrain

IFAD Asset Request Portlet

Agrégateur de contenus

Tirer parti des politiques publiques et programmes au service de l’impact du FIDA sur le terrain

Temps de lecture estimé: 6 minutes
©FIDA/Radhika Chalasani

Parfois, la solution à des problèmes complexes se trouve juste sous nos yeux.

Les communautés auxquelles nous venons en aide se heurtent souvent à des problématiques multiples, profondes et interconnectées. Les ressources du FIDA pour y répondre sont limitées et, pour être le plus efficaces possible, nous devons axer nos interventions sur nos principaux domaines d’expertise.

Dans de nombreuses zones rurales, en particulier celles qui se trouvent dans les pays à revenu intermédiaire, les acteurs et les institutions publics sont chargés de fournir des services essentiels, comme l’éducation, la santé, les infrastructures de base et l’assistance sociale. Tout un éventail d’organismes publics sont responsables de la mise en œuvre de politiques et programmes destinés, directement ou indirectement, aux communautés rurales et aux petits producteurs.

Toutefois, les programmes publics ne parviennent que rarement jusqu’aux participants aux projets du FIDA. Les réseaux et organismes publics sont souvent absents des communautés rurales les plus éloignées, c’est à dire là où nous accomplissons une grande partie de notre travail. Nombre des habitants de ces zones ignorent la variété de programmes disponibles et ceux qui en ont connaissance estiment souvent qu’il est difficile de satisfaire à leurs critères. Même lorsque les projets du FIDA sont mis en œuvre par un partenaire gouvernemental, comme le Ministère de l’agriculture, la coordination avec d’autres programmes publics est rare.

Il s’agit là d’une grande chance à saisir. Encourager les synergies entre les interventions du FIDA et des politiques et programmes publics inclusifs peut décupler les effets et la durabilité de nos efforts.

Garantir l’efficacité de la coordination interinstitutionnelle n’est jamais simple, mais c’est à notre portée, et les efforts en ce sens sont toujours récompensés. Certains de nos projets au Brésil et en Inde montrent déjà la voie à suivre.

Faciliter l’accès au Brésil

Au Brésil, le FIDA appuie des projets visant à faciliter l’accès des populations rurales aux politiques publiques qui, en parallèle des interventions du FIDA, contribuent à la transformation du monde rural.

Le projet Dom Helder Camara, par exemple, a permis d’aider près de 15 500 familles à toucher 37,2 millions de R$ (soit 8 millions d’USD) de subventions de la part de Fomento, un programme d’inclusion productive géré par le Ministère de la citoyenneté brésilien. Pour avoir accès à ces subventions, il faut disposer d’un plan d’affaires, une tâche souvent impossible pour les familles les plus pauvres.  Ce projet, avec l’appui d’institutions telles que l’organisme de vulgarisation ANATER, a assisté ces familles dans l’élaboration d'un plan d’affaires. En plus d’aider ces familles à accéder à un financement, cet arrangement a débouché sur un partenariat gagnant-gagnant qui a permis de renforcer la collaboration interministérielle et la cohérence politique, au bénéfice des familles.

Dans le cadre du projet, près de 14 750 familles (en particulier des jeunes et des femmes) ont été accompagnées dans les démarches administratives complexes liées au PRONAF, le programme fédéral phare de microcrédit. Celles-ci ont bénéficié d’un total de 250,5 millions de R$ (soit près de 52 millions d’USD) de crédit.

Les projets appuyés par le FIDA au Brésil aident également les participants à obtenir les certificats dont ils ont besoin, notamment ceux liés au statut d’agriculture biologique et familiale, et aux normes de sécurité alimentaire et d’hygiène. Cela leur permet de vendre leurs produits via des canaux publics comme le PAA, un programme national visant à garantir la sécurité alimentaire et à promouvoir les produits issus de l’agriculture familiale, et le programme national de nutrition dans les écoles (PNAE), qui fournit des repas et une éducation nutritionnelle aux élèves.

Nous sommes conscients du fait que bâtir la confiance entre nos partenaires et les autorités locales et nationales est indispensable pour permettre l’élaboration de politiques. Nous soutenons les plateformes de concertation sur les politiques, telles que l’Instance étatique des secrétaires à l’agriculture familiale et le Groupe des gouverneurs des états du nord-est, qui visent à promouvoir les politiques et programmes en faveur de l’agriculture familiale.

Encourager la convergence en Inde

En Inde, nos efforts sont axés sur la convergence, c’est à dire associer les programmes et ressources publics pertinents à la conception et au budget du projet, et travailler avec eux tout au long de la mise en œuvre. Nous avons constaté que cette approche favorise l’appui aux activités de base, comme les programmes d’accès à l’eau potable et à la protection sociale, qui font que le projet est mieux accepté par les communautés locales. De plus, elle décuple les effets des interventions du FIDA et contribue à les rendre plus durables, en particulier en encourageant les participants à échanger avec le système public.

Ce processus commence dès le début de la phase de conception. Le principal emprunteur, le Ministère des finances indien, invite les organismes fédéraux clés à examiner les premiers documents et à formuler des recommandations sur les possibilités de synergie avec leurs propres programmes. Ensuite, les autorités des états concernés s’inscrivent aux programmes pertinents et déterminent les ressources disponibles au titre de chacun d’eux.

Lors de la conception du projet REAP, par exemple, les autorités de l’Uttarakhand ont fait savoir que le projet pourrait bénéficier de la moitié des 4,9 milliards de Rs (soit 64 millions d’USD) alloués aux programmes d’infrastructures rurales de l’état. L’équipe chargée de la conception a échangé avec les départements de l’état concernés, et défini les activités et les lignes budgétaires précises qui seraient les plus efficaces. Ces efforts ont permis au projet d’investir environ 48 millions d’USD provenant de fonds étatiques en faveur des agriculteurs de l’état de l’Uttarakhand.

La convergence est également recherchée lors de la phase de mise en œuvre. Dans le cadre de son action pour la gestion intégrée des ressources naturelles, le personnel du projet LAMP a consulté le mécanisme national de garantie de l’emploi rural Mahatma Gandhi. En outre, il a établi des directives sur l’élaboration de plans de gestion communautaire des ressources. Les autorités de l’état du Meghalaya, où le projet était mis en œuvre, ont ensuite créé un comité chargé d’examiner ces plans et défini un calendrier de décaissement. Les fonds alloués par le mécanisme (un total de 1 368 millions de Rs, soit environ 18 millions d’USD) représentent désormais plus de la moitié du budget total affecté par le projet LAMP à la gestion des ressources naturelles. Ceux-ci servent à la protection des sols et de l’eau, ainsi qu’aux efforts de boisement dans tout l’état du Meghalaya.

Un effort qui en vaut la peine et de plus en plus nécessaire

Établir les relations nécessaires pour obtenir des résultats qui bénéficient à toutes les parties n’est pas chose aisée. Souvent, cela requiert du temps, des efforts, de la patience et de la diplomatie. Mais si l’on considère l’efficacité globale de cette approche, on constate que le temps et les ressources investis en valaient clairement la peine.

Les exemple du Brésil et de l’Inde montrent la manière dont les effets et la durabilité des actions du FIDA peuvent être améliorés en s’appuyant sur les ressources publiques existantes et en encourageant la coopération avec le réseau d’acteurs publics présents dans les zones rurales. Dans un contexte mondial où les défis ne cessent de croître et les ressources budgétaires sont limitées, il sera de plus en plus nécessaire de favoriser des approches coordonnées au service des communautés rurales les plus pauvres.

Découvrez l’action du FIDA au Brésil et en Inde.