Traverser la tempête. Comment le crédit offre une bouée de sauvetage aux PME en temps de crise

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Traverser la tempête. Comment le crédit offre une bouée de sauvetage aux PME en temps de crise

Temps de lecture estimé: 4 minutes

Une tempête se prépare, menaçant la survie des petites et moyennes entreprises (PME) partout dans le monde. La guerre en Ukraine, associée aux effets de la pandémie et de la crise climatique, a entraîné des pénuries alimentaires, une hausse des prix du carburant et des intrants, un déclin de la productivité et une augmentation du nombre de personnes qui souffrent de la faim.

Quelles sont les répercussions sur les PME agricoles? La crise réduit-elle leurs chances d’accéder au crédit? Les institutions qui financent les PME agricoles cherchent-elles encore davantage à minimiser les risques dans ce contexte mondial volatile?

Le Réseau de financement et d’investissement en faveur des PME agricoles et de l’agriculture paysanne (SAFIN) – en collaboration avec le FIDA, Good Food Hub et la Société financière internationale – aide à répondre à ces questions en faisant valoir les points de vue des PME agricoles, des organismes de développement et des institutions de financement.

De quelle manière la crise actuelle pèse-t-elle sur les PME agricoles?

Dans les pays les plus pauvres du monde, de nombreuses PME agricoles dépendent lourdement des importations d’engrais, dont les prix ont flambé au cours des derniers mois. Ne disposant que de peu de solutions de remplacement à l’échelle locale, les agriculteurs peinent à planter et produire aux mêmes niveaux qu’auparavant, tandis que les PME dépendantes des importations de blé sont forcées de réduire leurs activités.

Les PME agricoles ont besoin de financement pour croître et s’inscrire dans la durabilité mais ces perspectives sont elles aussi tributaires de la crise actuelle. Les premières informations tendent vers un scénario mitigé, dans lequel certains bailleurs de fonds resserrent les conditions d’obtention de crédits dans les pays dépendants des importations, adoptant une position attentiste, tandis que d’autres poursuivent leurs opérations comme à l'accoutumée.

De plus, l’expansion des services financiers destinés aux populations rurales pauvres est freinée par la hausse des coûts de transaction, l’inadéquation des services, et la fragilité du contexte social, économique et environnemental, créant un nouvel obstacle à l’accès des PME agricoles au financement.

Que fait le FIDA pour aider les PME agricoles en cette période de volatilité?

Dans le cadre de son Programme de participation du secteur privé au financement, le FIDA finance des PME qui sont souvent négligées par les investisseurs en raison du risque élevé qu’elles représentent, de l’absence de garanties et des coûts prohibitifs.

Par exemple, Babban Gona propose des formations, des intrants, des solutions de commercialisation et des services de stockage aux petits producteurs de maïs du Nigéria. Pour viabiliser des terres, l’entreprise a dû investir des sommes plus importantes car, avec la conjecture des marchés, les coûts ont presque doublé par rapport à 2021. Afin d’aider l’entreprise à surmonter cette période de turbulences, le FIDA lui accorde un financement à long terme assorti d’un délai d’amortissement généreux pour soulager les pressions qui pèsent sur ses flux de trésorerie et lui permettre de croître.

À Madagascar – pays déjà en proie à de graves sécheresses et pénuries alimentaires – les prix du carburant ont augmenté de 44% et les céréales viennent à manquer. SOAFIARY, une entreprise de distribution de céréales et légumineuses gérée par des femmes, a étendu son réseau de petits fournisseurs grâce à l’appui du Programme de participation du secteur privé au financement. Elle a également renforcé ses partenariats avec des organisations paysannes, des organismes des Nations Unies et des ONG, l’objectif étant de fournir des denrées aux personnes frappées par l'insécurité alimentaire en ces temps troublés.

Dans un contexte en constante évolution, il est essentiel de comprendre les effets de la crise sur les PME agricoles pour élaborer des solutions efficaces. Mais dans notre riposte aux crises, il est tout aussi important de ne pas perdre de vue les objectifs à plus long terme. Par exemple, l’accent actuellement mis sur le financement de la production ne doit pas éclipser d’autres besoins de financement, comme le renforcement de la résilience face aux changements climatiques. Le SAFIN continuera d’aider les PME agricoles, en recueillant des données sur leur faculté à surmonter cette épreuve, et de leur apporter des solutions durables pour une prospérité à long terme.

 

Lisez le dossier consacré au Financement des PME agricoles: faire face à la volatilité née de la guerre en Ukraine 

En savoir plus sur le SAFIN.

Découvrez le Programme de participation du secteur privé au financement du FIDA.