Le contexte

Avec 105 millions d’habitants, l'Éthiopie fait partie des pays les peuplés au monde. C'est aussi l'une des économies les plus performantes d'Afrique subsaharienne.

L’agriculture est le pilier de l'économie éthiopienne. Les exportations se composent presque entièrement de produits agricoles tels que café, semences, légumineuses et bétail. Ces dernières années, le pays a enregistré une forte croissance économique, et des progrès notables ont été accomplis en matière de développement social et humain au cours de la dernière décennie. Pourtant, la lutte contre la pauvreté reste un défi majeur.

Quelque 85% des Éthiopiens vivent en milieu rural. La sécheresse provoquée par El Niño en 2015-2016  a eu de graves retombées sur la production agricole (élevages et cultures) et près de 10 millions de personnes se sont ainsi retrouvées à avoir besoin d'assistance alimentaire. Toutefois l'amélioration des conditions météorologiques et les mesures prises par les pouvoirs publics pour atténuer les effets de la sécheresse de l'année précédente se traduisent par une augmentation de la productivité et de la  production dans le domaine de l'élevage en 2016-2017.

De nombreuses zones rurales n'ont pas connu de pluviométrie normale depuis des années, ce qui rend la population extrêmement vulnérable à une autre crise.

Par ailleurs, l'Éthiopie est l'un des pays accueillant le plus de réfugiés au monde. On y recense 905 831 réfugiés (au 31 août 2018), venant pour la plupart d'Érythrée, de Somalie, du Soudan du Sud et du Soudan.

L'Éthiopie est l'un des pays où la croissance démographique est la plus rapide au monde, avec un taux annuel de 2,6%. Il en résulte une forte pression foncière, ce qui aggrave la dégradation de l'environnement et accentue le risque de pénurie alimentaire.

La productivité agricole est entravée par la dégradation des terres, la mauvaise gestion de l'eau, le faible recours aux technologies et un système de commercialisation sous-développé. La dégradation des sols prive chaque année le pays de quelque deux milliards de tonnes de sols fertiles, et l'envasement des masses d'eau menace déjà gravement le développement de l'irrigation.

L’Éthiopie est en outre confrontée à une explosion démographique de la jeunesse, plus de 40% de sa population ayant moins de 15 ans, et 71% moins de 30 ans.

Tant en milieu rural qu’urbain, le chômage et l’emploi dans le secteur informel sont très répandus parmi les jeunes, et les jeunes femmes en particulier. La plupart des jeunes vivent en milieu rural, où les possibilités de gagner sa vie sont de moins en moins nombreuses.

La stratégie

En Éthiopie, le FIDA aide les habitants des zones rurales à augmenter leurs revenus et à améliorer leur sécurité alimentaire, ainsi qu'à accroître leur contribution au développement économique du pays.

Les prêts du FIDA appuient des programmes qui fournissent aux petits agriculteurs, éleveurs et agropasteurs les moyens de renforcer leur productivité et leur résilience. Il leur est ainsi plus facile d'accéder aux ressources naturelles, aux technologies, aux services financiers, aux capacités institutionnelles et aux marchés.

Les investissements du FIDA sont centrés sur les zones du pays touchées par l’insécurité alimentaire, et plus particulièrement sur les communautés les plus pauvres. Ils sont destinés à bénéficier surtout aux femmes et aux jeunes.

Le programme du FIDA pour le pays poursuit deux grands objectifs:

• l'accroissement de la résilience et de la productivité des écosystèmes et des moyens d’existence grâce à une meilleure gestion des ressources naturelles, notamment l’eau;
• le renforcement des liens avec le secteur privé afin d’assurer un accès plus facile et durable aux marchés, aux financements et aux techniques agricoles.

Les principaux domaines d'investissement sont notamment:

• le développement des systèmes d'irrigation à petite échelle;
• la gestion durable des ressources naturelles;
• l'inclusion financière du monde rural;
• le développement à l'initiative des communautés dans les groupes pastoraux;
• l'échange de savoirs grâce aux partenariats avec le secteur privé, les instituts de recherche et d'autres pays en développement.