Le contexte

Deux décennies de croissance économique rapide et d’intégration aux marchés ont transformé le Viet Nam qui, d’une économie de subsistance, est devenue une économie émergente à revenu intermédiaire de la tranche inférieure, intégrée dans les marchés mondiaux. La structure de l’économie s’est réorientée de l’agriculture vers l’industrie et les services. 

Pourtant, en milieu rural, où vit 70% de la population, la pauvreté demeure un problème grave et chronique. Dans les zones rurales, le revenu moyen par habitant n’atteint pas la moitié de celui des zones urbaines, tandis que le taux de pauvreté y est près de trois fois plus élevé. 

Les progrès dans la lutte contre la pauvreté sont fragiles et une part de la population vit près du seuil de pauvreté. La pauvreté et l'extrême pauvreté se concentrent sur les ethnies minoritaires. 

Ces Vietnamiens ruraux n'ont que peu ou pas d'économies ni d'aide de l’État, et dépendent presque entièrement des ressources naturelles qu'ils collectent et d'une agriculture de subsistance. Ils sont donc particulièrement vulnérables à des chocs imprévus. Les habitants des zones rurales consacrent environ 90% de leurs dépenses aux frais de subsistance de base. Ils tirent l'essentiel de leurs revenus de l'agriculture, de la forêt et de l'aquaculture, ainsi que de travaux manuels non qualifiés.

La moitié de la population pauvre du pays appartient à une minorité ethnique, alors que l'ensemble de ces minorités ne constituent que 15% de la population totale. La pauvreté se concentre dans les montagnes du nord-est et du nord-ouest, dans le centre de la région côtière ainsi que dans les zones des hauts plateaux du centre et du delta du Mékong peuplées de minorités ethniques. 

L'amélioration du niveau de vie en milieu rural s'est accompagnée d'inégalités de revenus et d'une dégradation de l'environnement. L'urbanisation et l'industrialisation privent souvent les ruraux pauvres d'un accès à la terre, et laissent sur le bord du chemin les travailleurs non qualifiés et les jeunes chômeurs. Ces groupes marginalisés sont hautement vulnérables aux chocs résultant des changements climatiques et des catastrophes naturelles, mais aussi aux chocs économiques et sanitaires.

La stratégie

Au Viet Nam, le FIDA se concentre sur les activités susceptibles d’avoir le maximum d’impact sur la pauvreté résiduelle en milieu rural, compte tenu des défis et des opportunités d'un pays à revenu intermédiaire de la tranche inférieure, d'une structure économique en mutation et d'une urbanisation croissante.

Sa stratégie actuelle et son portefeuille de programmes et projets visent à multiplier les innovations favorables aux pauvres et axées sur le marché, en approfondissant les réformes des institutions et des politiques publiques au niveau provincial et en renforçant les capacités aux niveaux des districts, des communes et des ménages de paysans pauvres. 

Le FIDA s'emploie aussi à incorporer l'expérience acquise grâce à ses financements dans les systèmes et programmes de l’État. Ce processus vise à: 

• intégrer la planification locale participative et axée sur le marché dans les processus gouvernementaux de planification du développement socioéconomique; 
• renforcer les capacités à tous les niveaux afin d’améliorer la gestion des résultats du développement rural;  
• améliorer l’accès à des services ruraux diversifiés et de qualité; 
• développer les infrastructures à l’initiative des communautés; 
• élargir l’accès aux marchés et créer des filières en faveur des pauvres, ainsi que des moyens de subsistance durables, agricoles et non agricoles;  
• former et appuyer des coopératives de producteurs et autres groupements d’intérêt commun. 

Plusieurs projets financés par le FIDA au Viet Nam incluent en outre une réponse aux changements climatiques, car il est à prévoir que le pays souffrira considérablement de leurs effets.

COSOP – Programme d’options stratégiques pour le pays axé sur les résultats 
Anglais | Arabe | Espagnol | Français