Le contexte

Au cours de la dernière décennie, la République démocratique populaire lao a enregistré une croissance économique rapide et une réduction de la pauvreté. Bien que le taux de pauvreté national n'ait cessé de diminuer, reculant de 40% ces 15 dernières années, 26% de la population vit encore au-dessous du seuil de pauvreté. 

Plus des trois quarts des Laotiens habitent en milieu rural et vivent de l'agriculture et des ressources naturelles. La pauvreté est essentiellement rurale, avec des concentrations élevées dans les régions reculées et montagneuses, près des frontières avec le Viet Nam, à l'est et au nord-est du pays.

En 2014, l'agriculture et les ressources naturelles représentaient 24,8% du PIB et assuraient plus de 70% des emplois. Plus de 80% de la population vit de l'agriculture, tandis que plus de la moitié des ménages pratiquent une agriculture de subsistance et gagnent moins de 300 dollars par an.

L’agriculture est le pilier de l'économie, mais elle est essentiellement pratiquée comme moyen de subsistance, et l'accès aux techniques améliorées et aux marchés est, dans l'ensemble, très restreint. Les agriculteurs, surtout issus de familles nombreuses, ont du mal à subvenir aux besoins alimentaires de leur ménage. La plupart utilisent des méthodes de culture traditionnelles et n'ont pas connaissance des nouvelles techniques et compétences qui permettent d'améliorer les rendements. La baisse de fertilité des sols et le manque d'accès à l'irrigation pèsent aussi sur la productivité.

La géographie du pays offre la possibilité de cultiver des produits et d'exploiter des matières premières qui peuvent trouver des débouchés sur des marchés à haute valeur dans les pays voisins. La République démocratique populaire lao se considère comme une voie de passage, car elle offre l'axe de transport terrestre le plus direct entre ses voisins qui sont bordés par la mer. Pour être à la hauteur de cette ambition, elle doit moderniser et développer les infrastructures qui facilitent les liaisons entre zones rurales et marchés urbains.

La stratégie

Le FIDA a commencé à travailler en République démocratique populaire lao en 1980. 

Sa stratégie consiste à faire en sorte que les ruraux pauvres puissent bénéficier d'une sécurité alimentaire et nutritionnelle ainsi que de moyens de subsistance durables. De concert avec les organismes publics et les partenaires de développement, le FIDA a mis en évidence les domaines dans lesquels il possède un avantage comparatif, et complète ainsi les activités des autres donateurs.

Le programme d’options stratégiques pour le pays (COSOP) du FIDA a trois objectifs principaux, visant à améliorer:

• l’accès à la terre et aux ressources naturelles ainsi que leur gestion au niveau communautaire;
• la prestation de services de conseil et la fourniture d'intrants nécessaires pour que les systèmes agricoles soient durables, adaptés et intégrés;
• l’accès aux marchés pour certains produits.

Un certain nombre de thématiques intersectorielles sont communes aux trois objectifs stratégiques, à savoir:

• le renforcement des capacités des fonctionnaires, des bénéficiaires et des prestataires de services;
• la promotion de la participation des femmes, en tant que principaux partenaires, à tous les systèmes de production et de commercialisation;
• la construction des infrastructures dont les paysans ont besoin, comme les petits périmètres d'irrigation, ou nécessaires pour l'accès aux marchés, comme les routes reliant les villages aux marchés;
• la formation de groupements d’agriculteurs et de producteurs ayant des intérêts communs;
• la meilleure résilience face aux risques climatiques et la capacité d’adaptation face aux changements climatiques.