Numéro 19: Janvier 2011

Les projets financés par le FIDA mesurent le chemin parcouru et procèdent à un échange de vues sur les filières

Message du Directeur

Le coin de la sagesse

“Laissez parler celui qui a vu de ses yeux”
Proverbe congolais

Le cinquième atelier régional sur l’exécution des projets, organisé conjointement par le FIDA et le Ministère sénégalais de l'agriculture, s’est tenu à Dakar (Sénégal) du 8 au 11 novembre 2010. Dans le présent numéro, vous trouverez un aperçu de cette réunion qui a offert à nos partenaires au sein du gouvernement, aux organisations paysannes, au personnel des projets, aux organismes techniques internationaux et aux ONG qui apportent leur soutien à l'agriculture paysanne en Afrique de l’Ouest et du Centre, une merveilleuse occasion de mettre en commun, de manière tant formelle qu’informelle, leurs données d’expérience et leurs connaissances dans ce domaine. 

D’après les réactions recueillies à l’issue de la réunion, cet atelier est celui que les participants ont le plus apprécié jusqu’à présent, et je tiens à adresser personnellement mes remerciements à nos partenaires au sein du Ministère sénégalais de l'agriculture, à la Fondation rurale de l'Afrique de l'Ouest (FRAO) et au personnel des projets et du FIDA, qui ont travaillé avec tant d’ardeur à l’organisation de cet événement. Les participants ont indiqué combien il était important que le nombre des représentants d'organisations paysannes augmente et que les thèmes prioritaires de l'atelier soient indiqués par les projets, et souligné les avantages que présente le fait de pouvoir réunir la plupart des participants en un même lieu. Par ailleurs, nous avons reçu d’excellentes suggestions qui permettront d’organiser un atelier encore plus performant l’an prochain, notamment grâce à des possibilités accrues d'échange d'expériences sur le terrain.  

Le rapport de l'atelier est actuellement en préparation et sera distribué à tous les participants dans les prochains jours. Je suis sûr que les projets et leurs parties prenantes réfléchiront à la nécessité de donner suite à la plupart des recommandations proposées, une priorité qui est également celle du personnel du FIDA.

Toute l'équipe de la Division Afrique de l’Ouest et du Centre tient à vous remercier du soutien dont vous avez fait preuve tout au long de l’année. Nous vous adressons, ainsi qu’à vos familles, tous nos vœux de bonne santé et de bonheur, ainsi qu’une nouvelle année prospère.

Mohamed Béavogui
Directeur de la Division Afrique de l’Ouest et du Centre

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Les projets financés par le FIDA mesurent le chemin parcouru et procèdent à un échange de vues sur les filières en Afrique de l’Ouest et du Centre

 
 

 

Sénégal – Projet de Promotion de l’Entreprenariat Rural (PROMER) - Mai 2008

Le cinquième atelier régional annuel du FIDA sur l’exécution des projets pour l’Afrique de l'Ouest et du Centre s’est déroulé à Dakar, capitale du Sénégal, du 8 au
11 novembre 2010. Il a réuni 276 participants, invités à mesurer les progrès accomplis depuis Accra dans la mise en œuvre des projets et à se confronter sur le thème principal de la réunion, choisi par les projets au moyen d'un questionnaire en ligne, "L'approche-filière pour favoriser les opportunités et la croissance: quel rôle pour les projets financés par le FIDA?"

Cette année, la réunion avait pour objectifs de promouvoir une amélioration constante des résultats obtenus pendant l’exécution des projets, d’encourager le débat et un échange de vues sur l'approche-filière et de mettre au point des plans d'action par pays pour 2011. La cérémonie d'ouverture était présidée par Khadim Gueye, Ministre sénégalais de l'agriculture, et Mohamed Béavogui, Directeur de la Division Afrique de l’Ouest et du Centre, sous la direction de Bintou Djibo, Coordonnatrice résidente des Nations Unies au Sénégal.

Session d’ouverture et séance plénière

Évaluation qualitative de l'atelier par les participants

Nous avons recensé ci-dessous certaines des évaluations qualitatives formulées par les participants et des questions thématiques suggérées en vue du prochain atelier:

  • présentation des données d’expérience des projets en matière de pratiques optimales et mise en commun des enseignements tirés dans ce domaine – chaque projet devra présenter un exemple de succès dans le cadre d’une séance consacrée aux échanges entre projets;
  • accorder davantage de temps aux séances parallèles;
  • faciliter le programme (horaires plus flexibles);
  • exposé par les chargés de programme de pays des problèmes de leurs régions;
  • discussion en ligne sur des questions thématiques, pour un échange d’idées et de données d’expérience; et
  • l’atelier régional constitue une plate-forme unique en son genre pour l’échange de données d’expérience, d’idées et d’opinions.

M. Thierno Ba, directeur du Projet de développement agricole de Matam (PRODAM), a tout d’abord souhaité la bienvenue aux participants et s'est félicité du choix du thème principal effectué par les projets dans le cadre d’une enquête réalisée en juillet 2010. Mme Bintou Djibo, Coordonnatrice résidente des Nations Unies et Représentante résidente du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) au Sénégal, a déclaré que les projets du FIDA avaient obtenu des résultats satisfaisants qui méritaient d'être renforcés pour concrétiser les ambitions du gouvernement dans sa quête de la sécurité alimentaire. M. Mohamed Béavogui, Directeur de la Division Afrique de l’Ouest et du Centre du FIDA, a indiqué ensuite qu’il ressortait des principaux enseignements tirés de la mise en œuvre des projets du FIDA en Afrique de l'Ouest et du Centre que les populations rurales avaient à la fois les moyens d’inverser les tendances négatives de l'insécurité alimentaire, du chômage et de l'exode rural des jeunes, et la capacité de mettre au point des solutions économiques durables lorsque les conditions requises étaient mises en place. Il a également souligné que, pour aider les pays de la région à mieux saisir les opportunités et à relever les défis, le FIDA accélérait le processus de décentralisation de son personnel vers les quatre bureaux sous-régionaux du Sénégal, du Ghana, du Cameroun et du Congo, ainsi que l'ouverture de bureaux extérieurs dans d’autres pays.

Enfin, le Ministre sénégalais de l'agriculture a salué les excellents résultats obtenus par les projets du FIDA et a invité le Fonds à poursuivre dans cette direction pour atteindre son objectif, à savoir améliorer les conditions de vie et les moyens d’existence des ruraux pauvres d’Afrique de l'Ouest et du Centre. Les relations du FIDA avec le Sénégal sont anciennes. Au cours des 30 dernières années, les projets approuvés ont représenté au total plus de 235 millions d’USD (soit 150 milliards de francs CFA).

M. Béavogui a présenté les travaux menés par le FIDA en milieu rural, évoquant les défis, les réalisations et l'incidence sur les politiques. Il a souligné que la région possédait un potentiel de croissance considérable, grâce à des marchés urbains importants et en plein essor, à la volonté des gouvernements de réduire leur dépendance à l’égard des importations de produits alimentaires, à une meilleure stabilité politique et à un soutien accru en faveur de l’agriculture. Les obstacles restent toutefois nombreux: infrastructures insuffisantes, freins au commerce intérieur en Afrique et coûts de transaction élevés pour les petites et grandes entreprises. Le FIDA prête donc une attention croissante aux moyens de promouvoir une démarche plus commerciale de la part des agriculteurs, en les encourageant à mieux adapter leur production à la demande du marché et à s'organiser pour pouvoir s’intégrer plus efficacement dans les filières et les marchés de l’offre. M. Béavogui a signalé que, pour le FIDA et ses projets, les défis à relever dans l’immédiat étaient la mobilisation rapide de ressources financières et l’accroissement du taux de décaissement, tout en veillant à ce que les paiements soient effectués dans le respect des principes d'intégrité et de qualité et soient axés sur les résultats.

Il a fait part des efforts de décentralisation mis en œuvre par le FIDA pour apporter un meilleur soutien à l'élaboration de politiques sectorielles, renforcer les capacités d'élaboration de programmes d’options stratégiques pour le pays (COSOP) et la collaboration dans ce domaine, et améliorer la supervision et l’exécution des prêts et dons. Il a également souligné que le simple fait d’amener les agriculteurs à produire davantage ne constituait pas la seule réponse au défi que représentent l'accroissement des revenus ruraux et le renforcement de la sécurité alimentaire.

Les participants ont illustré leurs activités dans la région au regard des filières et mis l’accent sur l'éventail des possibilités de resserrement des liens avec les marchés. Les projets s’efforcent de rapprocher les agriculteurs des nouveaux marchés, et tous ont indiqué qu'ils prévoyaient de développer ce type d’activités. Ils ont souligné que la formation de leur personnel constituait une priorité, compte tenu du caractère limité de leurs compétences techniques s'agissant du développement des filières et de la création d’entreprises.

 
 

 

Photo de groupe

Périn Saint Ange, conseiller de portefeuille, a fait le point de l’exécution du portefeuille de projets dans la région. Le portefeuille du FIDA regroupe 50 projets en cours de réalisation dans 21 pays d'Afrique de l'Ouest et du Centre, pour un financement total de 800 millions d’USD de la part du Fonds. Treize partenaires participent à hauteur de 385 millions d'USD au financement de 33 projets, soit une augmentation de 62% par rapport à la période précédente. La valeur totale du portefeuille de dons est aujourd’hui de 23 millions d’USD. Dans le cadre du portefeuille régional, l'indicateur de durabilité s'établit à 61% des projets identifiés comme plutôt satisfaisants ou satisfaisants.

Cinq projets mis en œuvre au Libéria, au Nigéria, à Sao Tomé-et-Principe, en Guinée et au Congo, et se trouvant à différents stades d’exécution, ont fait état des problèmes rencontrés, tenant notamment à une participation communautaire inadéquate, à une dotation en personnel et un taux de décaissement insuffisants et à des difficultés relatives au financement de contrepartie.

Ces exposés, qui ont été suivis d’une séance de questions-réponses en session plénière, ont fourni une base de discussion utile pour les groupes qui ont ensuite été formés pour examiner certains points, notamment l'entrepreneuriat rural, la professionnalisation des organisations, les modes et modalités de financement, la bonne gouvernance au sein des filières, le suivi-évaluation, la décentralisation, les demandes de retrait et l'application à plus grande échelle.

Conclusions des débats sur les filières

 
 

 

Groupe de travail

Le groupe de discussion sur l'entrepreneuriat rural a souligné qu’il était important d’intégrer l'approche-filière dans les politiques agricoles et de mettre en place un cadre de concertation sur les politiques dans lequel les acteurs puissent procéder à un échange de vues sur les mesures à prendre pour concrétiser l'approche‑filière, la disponibilité de normes pour les produits agricoles et la création d'un fonds pour la promotion de l'entrepreneuriat rural. Les participants au groupe de discussion sur les organisations professionnelles ont examiné le point de vue des producteurs, les capacités des organisations paysannes et la reconnaissance, dans les pays, de l'agriculture en tant que profession respectée et rentable. Par ailleurs, ce groupe a souligné que la passation de marchés constituait un facteur crucial s’agissant de la professionnalisation et que les organisations de producteurs devaient suivre les règles et procédures en vigueur. Enfin, un plaidoyer a été lancé en faveur de la promotion des organisations professionnelles de femmes et de jeunes dans le secteur agroalimentaire et de la commercialisation. Le groupe de discussion sur les "modes et modalités de financement" a évoqué le nombre restreint des produits et services financiers à l’appui de l'industrie agroalimentaire, les faibles marges de profit de certaines entreprises agricoles, la nécessité d’un financement massif de l'infrastructure allant au-delà des capacités des institutions de microfinancement et les difficultés et complexités inhérentes à l'obtention de prêts. Parallèlement, les participants au groupe de discussion sur la "bonne gouvernance" ont indiqué que les gouvernements pourraient intervenir de manière plus efficace dans une fonction de réglementation plutôt qu’en qualité d’acteurs. Le groupe a également recommandé la mise en œuvre de projets régionaux pour promouvoir certains produits dans le cadre de plans d’action solides et la mise en place de systèmes d'information sur les marchés.

Résultats des séances de discussion sur les résultats obtenus par les projets

Les groupes de discussion sur l’exécution des projets et les résultats obtenus se sont notamment accordés sur le principe de la mise en place d'équipes de
suivi-évaluation et son internalisation, de manière participative, par toutes les parties prenantes. Il a également été souligné qu’il était important de mener des enquêtes de référence et de tirer parti des études disponibles. S’agissant des demandes de retrait et des procédures de passation de marchés, les participants ont insisté sur l'importance de la lettre à l'emprunteur et de l'accord de prêt, ainsi que sur la nécessité d'élaborer un plan d'achat assorti d’un plan de travail et d’un budget réalistes. Ils se sont félicités du déploiement futur d'un système électronique de gestion des demandes de retrait.

Concernant la décentralisation, les participants ont accueilli favorablement le principe de l’établissement de quatre centres régionaux et de six bureaux de pays, ce qui devrait permettre de renforcer la collaboration entre les projets et d'améliorer le taux de décaissement grâce au traitement rapide des demandes de retrait aux niveaux national et régional. Au sujet de l'application à plus grande échelle, les participants ont souligné qu’il fallait veiller à ce que les effets (résultats et impact) en soient mesurés.

Les participants ont ensuite procédé à une évaluation des plans d'action de l’année 2010 et fixé les priorités pour 2011, compte tenu des principaux défis recensés dans le portefeuille de projets, en particulier la méconnaissance des procédures du FIDA (élaboration des demandes de retrait, achats, plan de travail et budget du projet), la mobilisation tardive des fonds de contrepartie, le partage insuffisant des données d'expérience et leur faible prise en compte, mais aussi les résultats médiocres des systèmes de suivi-évaluation et, de la part des prestataires de services, une faible capacité d’appui à l’exécution des projets. Les participants ont également soulevé un certain nombre de questions touchant la rémunération du personnel attaché aux projets, notamment le manque d'harmonisation des traitements au sein d’un même pays (Sénégal, Gambie) et une faible compétitivité salariale (Sao Tomé-et-Principe, Cap-Vert).

S’agissant de la supervision directe, les participants ont souligné les aspects positifs, en particulier une diminution des retards dans l'obtention de l’avis de non-objection, une meilleure connaissance des projets de la part des chargés de programme de pays et la supervision conjointe des projets d'un même pays. Une amélioration s’impose toutefois dans certains domaines, notamment la définition, par les équipes de projet, d’une supervision conjointe avec les autres donateurs et le gouvernement, et l’élaboration de mandats clairement définis.

Visite sur le terrain

Les participants ont visité deux exploitations agricoles d’État situées dans les villages de Darou Ndoye et de Djilakh, et aménagées dans le cadre du plan Reva (Retour vers l'agriculture), un programme gouvernemental visant à faire de l'agriculture une activité économique viable. La ferme de Darou Ndoye s’étend sur 20 hectares et mobilise 40 producteurs, répartis en deux groupements d'intérêt économique (GIE) de 20 personnes. La ferme de Djilakh rassemble
100 producteurs, soit 5 groupes de 20 personnes.

Le principal enseignement tiré de cette visite est que le modèle de partenariat
public-privé peut être efficace surtout s’il suit l'approche-filière. La collaboration, reposant sur la confiance et la transparence, entre producteurs, gouvernements et exportateurs, peut permettre d’améliorer les revenus et les conditions de vie des agriculteurs. Toutefois, la question de la durabilité se pose: que se passe-t-il lorsque le financement de l'État prend fin?

Le rapport complet de l'atelier est en cours d’élaboration et sera bientôt distribué et publié sur le site web de FIDAfrique.

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Question aux participants: Quel profit avez-vous tiré de votre participation à l’atelier régional?

Daouda Maiga est le directeur du programme PIDRK Mali, basé à Kidal.

"Au départ, j'ai trouvé l'idée et la notion de filière plutôt intellectuelles, mais une grande partie des connaissances acquises à ce sujet peuvent être appliquées dans un second temps. L’atelier m’a permis de mieux comprendre ce concept. Un autre aspect merveilleux de cette visite à Dakar a été d’avoir eu l'occasion de rencontrer tous les chargés de programme de pays. Les problèmes auxquels nous avons pu nous heurter en l’espace d’une année ont tous été résolus en une heure, pendant l'atelier. Nous avons trouvé des solutions ensemble. Les programmes mis en œuvre dans la région du Sahel ont aussi largement bénéficié de l'échange de données d'expérience et de la sagesse partagée."                                                                           

Guy M’Bengue, du projet PRODER Nord, est venu du Congo pour participer à l’atelier

"Toutes les occasions qui nous sont données de mettre en commun nos savoirs et d’apprendre les uns des autres dans le cadre des projets du FIDA sont particulièrement appréciées. Pour ma part, le principal profit tiré de l'atelier, notamment lors des rencontres avec le personnel d’autres projets exécutés en Afrique de l’Ouest et du Centre, a été l'enseignement tiré de l'expérience plus vaste que la nôtre de certains de ces projets. Nous espérons pouvoir apprendre de leurs erreurs et être à la hauteur de leurs succès au Congo. Un autre élément très important pour moi a été d’avoir eu l'occasion de travailler sur notre plan d'action pour améliorer nos résultats en 2011. Ensemble, nous avons pu évaluer ce qui est efficace et ce qui ne l’est pas, et nous pourrons maintenant surmonter ces obstacles. S’agissant des ateliers, j'ai participé à celui sur la professionnalisation des organisations, que j'ai trouvé extrêmement utile. Il m’a permis d’approfondir mes connaissances et de disposer ainsi d’une base solide sur laquelle travailler en 2011."

Mme Khadidja Guirsimi est la directrice de l’Association d’élevage nomade (AEN) au Tchad

"Les principaux problèmes rencontrés par les communautés nomades du Tchad ont trait à l’éducation, à la santé et à la mortalité maternelle. Je pense qu'il est important que l'AEN soit représentée lors de l'atelier annuel, même si le partage des savoirs s’est principalement concentré sur les succès obtenus au Congo. J'ai participé à l’atelier sur la professionnalisation des organisations, où j'ai beaucoup appris."

Abu Yusuf Kankia est le coordonnateur national du programme FIDA-CBARDP au Nigéria

"Dans le nord du Nigéria, notre plus gros problème est celui de la sécurité alimentaire. Nous cherchons des solutions pour pouvoir travailler de manière plus efficace aux côtés des groupes d'agriculteurs en faveur de la sécurité alimentaire, tout en continuant à produire des produits susceptibles d’être vendus pour accroître les revenus. J'ai appris combien était important le respect du calendrier dans la mise en œuvre de ces activités. Beaucoup a été dit sur la question. Un autre aspect sur lequel nous nous pencherons à notre retour est le recours à des prestataires de services pour l’exécution de certaines activités; la délégation des tâches est très importante pour éviter d’être surchargés."

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Entretien avec Mohamed Béavogui, Directeur de la Division Afrique de l’Ouest et du Centre (WCA) du FIDA

 
 

 

Interview with Mohammed Beavogui, IFAD WCA Director

Alors que l’examen annuel du portefeuille de projets touchait à sa fin, nous avons rencontré le Directeur de la Division Afrique de l’Ouest et du Centre (WCA) du FIDA, Mohamed Béavogui, pour en savoir plus sur les succès de l'atelier, les défis et la voie à suivre.

Parlez-nous des objectifs de l'atelier: ont-ils été atteints?

L'atelier avait deux objectifs: il s’agissait tout d'abord de présenter ce que nous faisons au sein des filières et de mettre en commun les données d’expérience pour en tirer des enseignements, recenser les meilleures pratiques et trouver des moyens pour améliorer nos programmes dans ce domaine. Le second objectif était d'examiner notre portefeuille de projets sur la base des enseignements tirés de l'examen annuel qui réunit l’ensemble des études et évaluations effectuées au cours de l'année, et de proposer des plans d'action pouvant être mis en œuvre pour chaque projet. Ces objectifs ont été atteints. Des recommandations claires sur les filières ont été formulées et, comme les participants ont pu le constater à l’issue de l'atelier, chaque projet dispose désormais de son propre plan d'action. Ces plans seront examinés à la fin de l'année prochaine.

Challenges

  • Assessing markets – better quality identification of opportunities and constraints using value chain and other tools
  • Balancing market opportunities with support to the poorest
  • Public-Private Partnerships – expanding role of private sector in projects (financing, inputs, technical support) while ensuring benefits for IFAD target group
  • Building the future of agriculture – farming as an attractive business for young people

Our Vision of IFAD in WCA in 2020

  • IFAD staff based in every country in WCA with decentralized regional support in hubs
  • Broader range of financing options to work with both public and private sector
  • Key agency linking farmer organizations and governments with local and international investors
  • Preferred partner for those who care about smallholder- gender-, youth- and environmental friendly approaches to agricultural development

Les thèmes traités au cours de l'atelier sont importants. La demande mondiale de produits agricoles a augmenté. Les prix des cultures vivrières ont enregistré une hausse considérable. Aujourd’hui, nous ne sommes plus les seuls à parler de l'économie agricole et de son énorme potentiel. L'agriculture n'est plus considérée comme un moyen permettant simplement de parvenir à l'autosuffisance alimentaire. Elle s’adresse aussi aux marchés. L'approche‑filière et de production dont il a été question au cours de cet atelier peut être un instrument efficace pour le développement des zones rurales.

Avez-vous été satisfait de constater un tel niveau de participation?

Il a été très agréable de voir un niveau de participation aussi élevé. Bien souvent, dans ce type de réunion, les gens viennent en grand nombre au début, puis s’en vont. Mais, cette fois, personne n’est parti. Lorsque la note de synthèse a été élaborée en vue de l'atelier, nous nous attendions à réunir environ 150 personnes. Le nombre définitif des participants a été de 285 personnes – un signe de réussite, je crois.

La plupart des participants ont préconisé le renforcement des capacités des différents acteurs. Qu'en pensez-vous?

Nous menons des activités de formation depuis trois ans déjà. Des dons ont été accordés à la Fondation rurale de l'Afrique de l'Ouest (FRAO) pour des cours de formation dans tous les domaines. La première partie de cette opération est maintenant terminée et la seconde phase est prévue en janvier prochain. Aujourd’hui, nous sommes particulièrement attentifs à l'impact de ces activités de formation sur les projets. C’est notre premier critère d'évaluation. Mais, après avoir été formés et encadrés, certains des bénéficiaires nous quittent. Cet aspect doit être évalué.

Une question abordée à plusieurs reprises au cours de l'atelier est celle du défi consistant à inciter les jeunes à rester dans les zones rurales et à ne pas migrer vers les villes. Avez-vous été encouragé par ce que vous avez vu lors de la visite des fermes agricoles modernes?

Pour pouvoir retenir les jeunes en milieu rural à l'ère des satellites, il est important que l'agriculture soit une activité attrayante. Elle doit présenter un intérêt en produisant des revenus suffisants, en offrant aux jeunes un environnement agréable et en créant suffisamment de prospérité pour leur permettre d'accéder aux services et aux divertissements.

Dans ces fermes agricoles modernes, nous avons vu beaucoup d'enthousiasme de la part des jeunes, ce qui montre bien que les conditions nécessaires pour attirer de jeunes exploitants ont été remplies. Le défi consiste maintenant à maintenir ces conditions, ce qui signifie que les exploitations doivent réussir à produire suffisamment de richesses pour leur assurer une meilleure qualité de vie. Ce que nous avons vu est très encourageant, mais des ajustements seront nécessaires. Vu qu'il s’agit d’une expérience, un suivi constant doit être assuré. L'objectif du Gouvernement sénégalais est de mettre en place 20 fermes agricoles modernes d’ici à l’année prochaine. Nous verrons comment les choses évolueront, mais nous sommes confiants quant à la réussite de ces exploitations. La dynamique des fermes agricoles modernes induit des changements structurels non seulement dans les villages mêmes, mais aussi dans la zone environnante.

En tant que directeur des programmes du FIDA en Afrique de l’Ouest et du Centre, quel profit avez-vous personnellement tiré de votre participation à l'atelier?

Je crois fermement que la décision de la Division d'investir davantage dans l'approche‑filière était judicieuse. Ma présence à l'atelier me permettra d’affiner nos programmes grâce aux nombreux échanges de données d’expérience et aux enseignements tirés dans le cadre de cette réunion.Je pense que tous nos collègues, y compris les chargés de programme de pays et les économistes régionaux qui nous aident à formuler nos stratégies, ont appris quelque chose. Nous espérons que ces enseignements, que nous avons fait nôtres, nous permettront d'améliorer la mise en œuvre de tous nos programmes.

Je crois que nous avons également tous beaucoup appris les uns des autres dans le domaine de l’exécution des projets. Nous avons tous été très francs les uns avec les autres pendant l'atelier et avons discuté ouvertement des faiblesses et des défis auxquels nous sommes confrontés, en proposant des solutions sur la base desquelles nous avons pu élaborer des plans d'action. Il s’agit pour moi d’un aspect extrêmement important de cette rencontre.Cela signifie que chaque participant a quitté Dakar en possession d’un plan d'action concret pour 2011.

Pour quelle raison souhaitez-vous organiser le prochain atelier en Afrique centrale?

Nous couvrons l’Afrique de l’Ouest et du Centre. Deux ateliers consécutifs ont été organisés en Afrique de l'Ouest. Il s’agit de respecter un principe de rotation tacite.

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Visite sur le terrain: les fermes villageoises modernes offrent une alternative à l’exode rural

La ferme villageoise moderne du village de Djilakh en chiffres:

  • revenu net 2009-2010: 30 156 743 francs CFA
  • 100 hectares de terres arables
  • Salaire mensuel moyen: 56 000 francs CFA

Située à 87 kilomètres de Dakar, la ferme agricole moderne de Djilakh se trouve à l’extrémité d'une piste défoncée bordée de champs de sorgho, de manioc et d'autres cultures. Durant l'atelier régional sur l’exécution des projets, les participants ont eu l'occasion d’effectuer une visite du site et de constater directement les réussites du projet et les difficultés rencontrées.

La ferme, qui s’étend sur 100 hectares exploités en cultures irriguées et pluviales, est financée par la coopération espagnole en collaboration avec le plan Retour vers l'agriculture (REVA) du Gouvernement sénégalais. Le principe consiste à fournir des terres et des équipements à une équipe locale de villageois pour leur permettre de tirer un bon revenu de la culture d’oignons, de tomates, de pastèques et d’autres fruits et légumes.

Selon la récolte et les contrats passés avec les consommateurs et les marchés, le revenu moyen est ici de 56 000 francs CFA (soit 120 USD) par mois. La plupart des agriculteurs, dont beaucoup ont moins de 35 ans, viennent de villages situés dans un rayon de
15 kilomètres du site. En 2010, 1 099 tonnes de melons ont été exportées vers l'Espagne dans le cadre du projet.

 
 

 

Visite de terrain

Fatou Faye travaille à la ferme depuis trois ans. Auparavant, elle était femme de ménage dans un village voisin et touchait entre 10 000 et 15 000 francs CFA par mois. Aujourd’hui, elle gagne trois fois plus en s’occupant de la récolte dans les champs de sorgho, de pastèques et d'autres cultures. "Mon mari a laissé Djilakh pour aller vivre en ville, a-t-elle expliqué. La vie a été très difficile sans lui, mais son absence m'a incitée à travailler dur pour prendre soin de nos quatre enfants." Fatou Faye a souligné que rester motivée bien qu’étant payée trois à quatre fois par an était un véritable défi. "Je ne dis pas qu’il s’agit d’un travail facile, a-t-elle précisé. Mais je suis contente. J’ai le sentiment d’arriver à faire quelque chose ici à Djilakh."

Le directeur du projet, s’adressant au groupe de participants, a indiqué qu'il souhaiterait que les revenus des agriculteurs augmentent. "Nous devons atteindre un minimum de 120 000 francs CFA par mois par agriculteur, a-t-il déclaré. Nous avons décidé de diversifier les activités en introduisant l'arboriculture fruitière et le pâturage du bétail. Nous espérons réussir à améliorer la productivité et à pratiquer une agriculture intensive."

Certains participants se sont dits préoccupés par la viabilité du projet et ont demandé s’il était bien réaliste d’espérer une augmentation des revenus. Mais le Directeur de la Division Afrique de l'Ouest et du Centre du FIDA, Mohamed Béavogui, a souligné que le projet était à un stade expérimental. "Un suivi constant sera nécessaire pour en mesurer le succès, a-t-il déclaré.


L'esprit d'entreprise en milieu rural au Ghana – quelques mots avec Faustina Adjeiwea Sakyi, une jeune productrice agroalimentaire

 
 

 

Quelques mots avec Faustina Adjeiwea Sakyi, une jeune productrice agroalimentaire

Faustina Adjeiwea Sakyi dirige une entreprise de production de gari dans un village du centre du Ghana. Elle a participé à l'examen annuel du portefeuille de projets, à Dakar.

Elle a créé son entreprise, Asuogya Agro-Processing and Marketing Program, à partir de rien, suivant un rêve qu'elle nourrissait depuis l'enfance. Elle nous raconte ici son histoire, en expliquant comment sa participation à l'atelier régional lui a permis d’apprendre à développer son entreprise.

"Je suis spécialisée dans la transformation du manioc. À l’âge de 8 ans, je regardais ma mère produire du gari à partir du manioc. J’ai fini par prendre part à cette activité. Je restais aux côtés de ma mère pour l'aider. J’ai achevé ma scolarité à 15 ans. J'ai bien essayé de poursuivre mes études mais, pour des raisons financières, j'ai dû abandonner avant l’âge de 17 ans. Je suis devenue couturière. Vue de l'extérieur, ma vie semblait satisfaisante; j'avais beaucoup de travail, mais je ne pouvais m'empêcher de penser à la production de gari et, la nuit, je rêvais que j’en produisais. J'ai dit à mon mari: “Je dois retourner dans mon village et produire du gari”, et il a accepté de m'aider. Il m'a acheté une machine et nous avons réussi à assembler un moteur pour la faire tourner, après quoi nous avons commencé à produire du gari."

"J'ai demandé à toutes les femmes sans travail de mon village si elles seraient intéressées à venir travailler dans mon usine, qui était encore très petite à l’époque. Certaines d'entre elles ont accepté. En 1998, j'avais 36 femmes qui travaillaient pour moi, mais nous avions besoin d'un prêt bancaire pour financer nos activités. J'ai partagé ce prêt entre les femmes; certaines ont investi dans une exploitation de manioc, d'autres dans le commerce. Quelques-unes ont refusé d’effectuer les paiements de remboursement du prêt; j'ai donc dû les renvoyer et trouver moi-même l'argent nécessaire parce que j’étais le garant."

"Actuellement, 12 femmes travaillent pour moi. Je suis fière de ce que nous avons accompli ensemble. Si vous vous rendez dans mon village, vous ne verrez pas de femmes assises et désœuvrées. Tout le monde aspire à réussir. Dans mon usine, vous verrez un grand nombre de personnes, occupées à l'épluchage, au lavage, à la torréfaction du manioc. Tout est en acier inoxydable. Les femmes en tirent des revenus. Le FIDA a fini par entendre parler de ma réussite grâce à ARETA."

"Je conseille à tous ceux qui envisagent de créer une entreprise en milieu rural de commencer petit. Vous ne pouvez pas obtenir tout à la fois. Au début, je produisais un kilogramme de gari par semaine. Aujourd’hui, si je dispose de la matière première nécessaire, je peux produire n'importe quelle quantité. Il faut commencer petit, petit, petit... et vous finirez par vous trouver là où j’en suis à présent. Il faut être patient."

"Participer à l’examen annuel du portefeuille de projets m'a beaucoup aidée. J'ai eu l’occasion de parler avec d'autres transformateurs ruraux. Je crois aussi que j’emporterai avec moi, au Ghana, beaucoup de ces connaissances et données d’expérience partagées. J'ai pu en savoir plus sur la commercialisation et sur la meilleure façon d’attirer les clients. J'ai aussi beaucoup appris sur les techniques de communication, surtout avec des clients basés en dehors du Ghana. Je suis impatiente de mettre ces nouveaux savoirs en pratique."

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Ressources, actualités et événements

Atelier-foire sur les jeunes et leur rôle de catalyseurs pour les petites entreprises agroalimentaires

Un atelier-foire sur les jeunes et leur rôle de catalyseurs du développement et de la croissance des petites entreprises agroalimentaires en Afrique de l’Ouest et du Centre est prévu au cours du premier semestre de 2011, sans doute à Cotonou (Bénin). Il sera organisé conjointement par le FIDA, l'Organisation des
Nations-Unies pour le développement industriel et le Centre Songhaï. Cet
atelier-foire de collaboration sur "Les jeunes et leur rôle de catalyseurs du développement et de la croissance de l’agriculture" réunira de jeunes entrepreneurs ruraux et des représentants d’institutions nationales, régionales et internationales et de la société civile, qui mettront en commun leurs expériences concernant la promotion de l’esprit d’entreprise et de l’innovation en milieu rural, en Afrique de l'Ouest et du Centre, et plus particulièrement l'exploitation du potentiel que les jeunes entrepreneurs ruraux et les innovations représentent pour le développement rural. L'objectif général de cette réunion sera de partager les enseignements tirés et de faire mieux connaître les débouchés et les possibilités d'emploi dans le secteur agricole, tout en sensibilisant les participants aux stratégies susceptibles d’être mises en œuvre pour tirer parti de ces opportunités. L'atelier-foire comprendra notamment des exposés en séance plénière, des mini-ateliers thématiques et un marché de l’information interactif.

Conseil des gouverneurs du FIDA 2011

Le prochain Conseil des gouverneurs 2011 portera sur le thème de la jeunesse rurale ("Les jeunes ruraux d’aujourd’hui sont les agriculteurs et agricultrices de demain – investir dans l'agriculture paysanne et la jeunesse rurale pour nourrir le monde"). Au cours du Conseil, un événement parallèle sur les jeunes ruraux et le développement rural en Afrique subsaharienne, prévoyant notamment un débat interactif, sera organisé conjointement par les divisions Afrique de l’Ouest et du Centre et Afrique orientale et australe. L'objectif est "de renforcer et de promouvoir les petites exploitations du secteur agroalimentaire et la formation professionnelle des jeunes en milieu rural, afin de sécuriser les moyens d’existence de la nouvelle génération au sein des économies rurales d'Afrique subsaharienne".

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