FIDAction

Numéro 2 - Janvier 2006

Message du directeur de la division Afrique de l'Ouest et du Centre

L'Assemblée générale des Nations Unies a déclaré 2006 Année internationale des déserts et de la désertification. Il est établi que les deux tiers environ des habitants de l'Afrique pâtissent de la dégradation des terres et les deux tiers des terres arables pourraient devenir improductives au cours des vingt prochaines années. En outre, plus de la moitié de toute la déforestation concerne le continent africain.

Il existe des liens étroits entre environnement et pauvreté rurale. Le FIDA comprend bien quels sont les enjeux. Le Président du FIDA, Lennart Båge, a souligné lors du Sommet mondial sur le développement durable, organisé à Johannesburg en 2002, que "la gestion des ressources naturelles et le développement n'étaient pas des objectifs séparés ni des domaines d'intervention indépendants. De fait, ils sont inséparables".

En Afrique de l'Ouest et du Centre, la dégradation environnementale résultant de l'agriculture extensive, de la déforestation et du surpâturage, a atteint des niveaux alarmants. Certains pays du Sahel situés en bordure du Sahara, le plus vaste désert mondial non polaire, sont régulièrement confrontés à des catastrophes naturelles telles que les sécheresses et la récente invasion de criquets pèlerins.

En conséquence, la pauvreté et l'insécurité alimentaire sont en recrudescence et menacent la vie d'un grand nombre de ruraux pauvres. Pour toutes ces raisons, il est crucial de renverser la tendance à la dégradation des ressources naturelles si l'on veut établir des systèmes de production durables pour les ruraux pauvres de la région.

Ces vingt dernières années, le FIDA a fait œuvre de pionnier avec son programme spécial pour les pays de l'Afrique subsaharienne touchés par la sècheresse et la désertification. Au Niger, au Burkina Faso, au Sénégal et en Mauritanie, des investissements majeurs ont été réalisés dans la conservation des sols et de l'eau, la régénération des terres, l'agroforesterie et la petite irrigation. Les résultats significatifs obtenus sont documentés par des instituts de recherche et des universités. Au Burkina Faso, dans la région du Plateau central, le FIDA a contribué à la construction de près de 750 barrages destinés à l'irrigation, et à l'amélioration du système traditionnel de collecte et de récupération de l'eau sur 32 500 hectares. Dans le département de Diffa, au Niger, quelque 718 000 jeunes plants sont aujourd'hui en pépinière et, dans le district d'Illela, le mil est cultivé sur 5 800 hectares de terres antérieurement dégradées. Pendant ce processus, un grand nombre d'agriculteurs ont été formés à des techniques assurant la protection de leur environnement.

Aujourd'hui, le FIDA redouble d'effort en intervenant dans de nouveaux domaines et en faisant la promotion de nouvelles techniques, afin d'appuyer et d'exécuter des programmes de gestion des ressources naturelles. En Afrique de l'Ouest et du Centre, nous expérimentons actuellement l'agriculture de conservation et l'agriculture biologique pour aider les ruraux pauvres à trouver des solutions et à adopter de bonnes pratiques, en conjuguant protection de l'environnement et productivité agricole.

Les nouvelles stratégies du FIDA portent à la fois sur la gestion des ressources naturelles et sur les questions de sécurité alimentaire. En nous appuyant sur les résultats des interventions performantes conduites avec d'autres partenaires du développement, nous devons nous efforcer de reproduire et de diffuser les bonnes pratiques afin de protéger les ressources naturelles tout en contribuant à la réduction de la pauvreté.

Enfin, à l'aube de cette nouvelle année, au nom du FIDA,  j'ai le plaisir d'adresser à tous les lecteurs de FIDAction mes meilleurs vœux pour 2006!

Mohamed Béavogui

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La gestion des ressources naturelles en Afrique de l'Ouest et du Centre: une nouvelle approche

Gestion des ressources naturellesLa plupart des projets financés par le FIDA en Afrique de l'Ouest et du Centre mettent l'accent sur l'amélioration de la gestion des ressources naturelles, tout en contribuant à la lutte contre la pauvreté: et les agriculteurs et leurs savoirs y jouent un rôle central.

“On ne peut pas se contenter de tenir pour acquis que l'environnement est en cours de dégradation, le constater et déclarer aux habitants des villages: ‘C'est mal, vous devez faire plus attention’”, déclare Florent Maraux, un scientifique du centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (CIRAD), détaché au FIDA. Ce scientifique travaille avec la division Afrique de l'Ouest et du Centre à la préparation d'un projet régional de recherche et développement sur la gestion de l'eau et du sol en conditions pluviales dans la région. “C'est précisément parce que les ruraux sont les premiers à être confrontés à la gestion des ressources qu'il nous faut collaborer étroitement avec eux pour trouver les façons d'améliorer leur productivité tout en préservant leur environnement ”.

“En 20 ans, les choses ont changé”, estime M. Maraux. “Nous avions l'habitude de promouvoir des travaux radicaux pour lutter contre l'érosion des terres à tout prix, ou de creuser des puits ou de construire des barrages. Mais aujourd'hui, nous commençons par analyser la situation avec les agriculteurs, individuellement ou par l'intermédiaire de leurs groupements, pour mieux comprendre avec eux leur environnement, leurs besoins ”.

“Il est également essentiel qu'ils comprennent les propositions d’aménagements”, ajoute-t-il. “L'innovation doit être mise en œuvre avec la communauté”.

En 1988, le FIDA a lancé dans le nord du Burkina Faso un projet spécial de conservation des sols et de l'eau. Lorsque le projet a démarré, son objectif principal était la protection des sols et de l'eau. Dans le programme de développement rural durable, lancé en 2004, qui lui a fait suite, le renforcement des capacités tient la première place. Le FIDA entend développer la capacité des villageois de planifier localement. L'attention porte avant tout sur les femmes et les hommes qui vivent et travaillent sur les terres et contribuent aux changements structuraux entraînant leur dégradation ou leur amélioration.

“Les personnes, avant et outre les technologies, sont au cœur des interventions du FIDA”, explique Mohamed Béavogui, directeur de la division Afrique de l'Ouest et du Centre. “Seules les personnes peuvent garantir la pérennité des programmes”.

Plus de la moitié des programmes et projets actuellement financés par des prêts du FIDA dans la région, ont un rapport avec la pérennité environnementale.

Dans les zones de savane de l'Afrique de l'Ouest, le FIDA a lancé le programme participatif de développement rural en Haute-Guinée, qui vise à promouvoir la conservation des sols et de l'eau en s'appuyant sur les groupements de femmes. Les participantes sont dotées des moyens de gérer leur propre développement et de jouer un rôle croissant dans les prises de décision et les activités de gestion du programme.

Dans les régions plus humides potentiellement fragiles, comme au Congo, dans le cadre du projet de développement rural dans les départements des Plateaux, de la Cuvette et de la Cuvette ouest, le FIDA travaille avec les populations locales à faire en sorte que les nouvelles techniques agricoles ne dégradent pas les sols. Bien que les ressources naturelles ne soient pas soumises à une pression aiguë pour le moment, il est nécessaire de prévenir, en accord avec les populations locales, toute future dégradation des terres.

Dans les zones côtières, comme en Gambie, avec le projet de gestion intégrée participative des bassins versants, le FIDA établit un processus participatif associant les agriculteurs à la construction de barrages protecteurs empêchant les eaux salées d'envahir les rizières. 

Le FIDA s'efforce également d'introduire de nouvelles techniques de culture au Sahel, et mène des études pour savoir si l'agriculture de conservation pourrait contribuer à l'amélioration de la productivité agricole.

 

Agriculture de conservation

Ces dernières années, des agriculteurs tout autour du monde ont introduit diverses techniques, regroupées sous le nom générique d'agriculture de conservation. Ces techniques sont fondées sur trois principes: travail minimum; couverture permanente du sol; et rotations culturales appropriées au lieu d'une monoculture.

Aujourd'hui, on estime que l'agriculture de conservation est pratiquée sur 95 millions d'hectares, essentiellement par des agriculteurs aisés, et surtout en Amérique du Sud et du Nord et en Australie. Cependant, en Afrique, de petits agriculteurs expérimentent ces techniques, par exemple, en Zambie, au Ghana et au Cameroun. Dans la plupart des cas, ces initiatives sont supervisées par des équipes de chercheurs ou d’ONG travaillant avec les communautés d'agriculteurs sur des sites pilotes.

Les avantages pour les petits agriculteurs sont nombreux. Le labour qui mobilise beaucoup de main d'oeuvre est abandonné, ce qui peut être particulièrement appréciable dans les zones touchées par le VIH/sida. De plus, il y a moins de risque d'érosion des sols et la biodiversité des sols est mieux entretenue. Les premiers résultats obtenus en Afrique sont encourageants. Cependant, des critiques s'élèvent pour souligner le fait que l'utilisation accrue des produits chimiques peut avoir des effets négatifs. D'autres font valoir que les agriculteurs pauvres n'ont pas les moyens de financer ces techniques et qu'elles pourraient exacerber la tension entre cultivateurs et éleveurs.

map“Le progrès technique n'aide pas nécessairement les agriculteurs les plus pauvres à court terme ”, estime le scientifique Florent Maraux. “C'est pourquoi, il est important d'examiner les innovations avec les communautés, d'une manière approfondie, pour savoir ce qu'elles en pensent et comment elles pourraient à long terme améliorer leur qualité de vie. On touche ici à des questions cruciales à la fois techniques et sociales ”.

Le FIDA travaille à l'élaboration d'un projet régional de recherche et développement sur la gestion du sol et de l'eau en conditions pluviales en Afrique de l'Ouest et du Centre. Le projet étudiera diverses options, y compris l’introduction de l'agriculture de conservation, en même temps que les pratiques plus conventionnelles de gestion durable des terres, spécialement dans les projets d’investissement appuyées par le FIDA.

 

 

 

La technique TASSA: histoire d'un succès

Dans le cadre du programme spécial pour les pays de l'Afrique subsaharienne touchés par la sécheresse et la désertification, plusieurs programmes au Niger et au Burkina Faso ont fait la promotion d'une série de pratiques de conservation pour la récupération de l'eau et la gestion de la fertilité des sols, visant à rétablir et maintenir le potentiel productif des écosystèmes agricoles et pastoraux et des activités d'agroforesterie.

La technique Tassa est une technique de culture qui ameublit les couches profondes du sol, en apportant de la matière organique en surface et en disposant la terre en tas. La technique consiste à creuser un trou de 20 à 30 cm de diamètre et de 15 à 20 cm de profondeur. La terre retirée des trous est collectée pour former un bourrelet. Le trou est ensuite tapissé de fumier pour enrichir le sol, généralement pauvre en matière organique, ce qui facilite l'activité des termites pendant la saison sèche et favorise l'infiltration de l'eau. Avec les premières pluies, le sol est de meilleure qualité dans les trous de semis ainsi préparés et l'agriculteur peut y planter du mil et du sorgho. La technique est appelée  ‘zaï’ au Burkina Faso

Grâce à cette technique, de vastes surfaces de terres dégradées et improductives ont été remises en culture dans le Sahel.

 

 

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Examen annuel de la performance des projets exécutés en Afrique de l'Ouest et du Centre

Burkina FasoChaque année, la division Afrique de l'Ouest et du Centre procède à un examen de son portefeuille de programmes et projets. Ce processus permet à la division de suivre et d'améliorer la qualité de l'exécution et de la gestion des projets.
  
“Les résultats de l'examen de cette année sont plutôt encourageants” estime Ulac Demirag, chargé de programme de pays adjoint à la division Afrique de l'Ouest et du Centre. “Il est clair que nous améliorons la performance de nos opérations mais il reste encore du pain sur la planche” ajoute-t-il.

Cette année, l'examen a porté sur la performance de 39 projets.  Des indicateurs de progrès et d’impact ont été utilisés pour mesurer la performance de projet, évaluer la qualité de l'exécution et de la gestion, et identifier les problèmes graves rencontrés pendant l'exécution.

L'examen a conclu que la proportion de projets potentiellement ou effectivement confrontés à des problèmes avait diminué, passant de  15 pour cent à 10 pour cent entre juin 2003 et juin 2005. Des améliorations significatives ont été observées dans la performance des systèmes de suivi et évaluation et dans celle des institutions de crédit.

Certains résultats sont particulièrement encourageants. Les ménages ruraux pauvres disposent de plus de ressources. L'accès au crédit et aux services financiers ainsi qu'aux actifs physiques tels que le matériel agricole et les semences, s'est amélioré. Les taux de décaissement des prêts sont également positifs et laissent penser que les contraintes liées à l'exécution ont été surmontées, ce qui permet aux activités du projet de se dérouler dans les temps. Mais la division a encore du travail. Près de 25 pour cent des projets affichent des décaissements inférieurs aux montants fixés.

Les programmes de développement dans le secteur des racines et tubercules contribuent à améliorer la sécurité alimentaire.
Alors que les résultats sont satisfaisants dans les domaines du capital social et de l'autonomisation des populations, en particulier par le biais de l'appui aux organisations d'agriculteurs, la prise en compte systématique des questions de parité hommes-femmes dans le portefeuille reste un aspect qui nécessite une attention soutenue de la part du FIDA et des institutions coopérantes. 

Outre la priorité accordée à la recherche agricole, le portefeuille de dons de la division appuie également aujourd'hui des domaines d'intervention stratégiques : aide au sortir d'une crise, concertation en matière de politique générale, gestion des savoirs et renforcement des capacités. Un don pour le renforcement des systèmes de suivi et évaluation et du système de gestion des résultats et de l'impact (SYGRI) est en cours de préparation et son approbation est prévue en 2006. Tous les nouveaux projets de la division ont adopté le SYGRI, ce qui devrait se traduire par des liens plus étroits avec les processus mis en place dans les pays et aider le FIDA à mieux mesurer l'impact de ses programmes et projets.

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Sur le terrain

Cameroun: la domestication des arbres améliore les revenus des ménages

cameroonAu Cameroun, les programmes de formation à la domestication des arbres, du World Agroforestry Centre (ICRAF), appuyés par le Fonds international de développement agricole (FIDA), ont donné naissance à de nouvelles petites industries lucratives : les pépinières. Les agriculteurs produisant eux-mêmes leurs plants améliorés d'arbres agroforestiers, en particulier des espèces d’arbres locales et plants médicinaux à grande valeur économique et les vendent pour gagner de gros revenus.

Pour Christophe et Delphine Missé et les sept autres membres de di Groupe d’Initiative Commune (GIC), dans le village de Lekie-Assi de la province du Centre du Cameroun, la pépinière dans laquelle ils domestiquent des espèces d’arbres locales et améliorent des espèces exotiques précieuses, a réalisé de petits miracles.

"Les plants que nous produisons dans la pépinière ont changé nos vies" explique Delphine Missé. "Mon mari a eu les moyens de construire cette maison, et notre fille aînée qui a 12 ans a pu entrer dans une école secondaire à la fin de l'école primaire. L'école nous coûte 260 000 CFA (500 USD) par an et c'est grâce aux plants que nous vendons que nous pouvons nous le permettre".

La famille Missé et les autres membres du GIC sont ravis du succès de leur pépinière et des revenus qu'ils peuvent tirer de leurs compétences fraîchement acquises en matière de techniques de propagation végétative que sont le marcottage, le greffage et le bouturage. Grâce à ces techniques, ils ont été capables de multiplier des arbres locaux intéressants tels que le safoutier (Dacryodes edulis), lenjansang (Ricinodendron heudelotii), le colatier (Cola spp), et le manguier sauvage (Irvingia gabonensis).

"Cette année, nous avons gagné davantage avec la vente de plants qu'avec notre récolte de rente, le cacao", déclare la famille Missé.

Le GIC de Lekie-Assi a parcouru un long chemin en un temps record. Il y a six ans, ils faisaient 15 km pour se rendre à la pépinière pilote centrale où l’ICRAF et ses partenaires nationaux proposaient une formation sur la propagation végétative. A l'issue de cette formation, après qu'ils aient maitrisé les techniques de propagation végétative, le centre les a aidés à créer leur propre pépinière en 2001.

Ebenezar Asaah, expert en domestication des arbres agroforestiers a l‘ICRAF, explique que le centre a commencé la formation sur les techniques de propagation des arbres en 1998, au titre de son programme participatif de domestication des arbres appuyé par le FIDA. Il a organisé des sessions de formation pour les groupements d'agriculteurs, les organisations communautaires, les ONG, les instituts nationaux de recherche et les organisations de vulgarisation. Le centre a commencé par implanter des pépinières pilotes dans les différentes zones écologiques du Cameroun – deux dans chacune des zones de forêt et de savane humide. Ces pépinières devaient permettre d'expérimenter et d'évaluer les techniques de propagation végétative avec les agriculteurs, avant de former les communautés voisines à ces techniques, à la gestion des pépinières et à la collecte de germoplasme.

Deux ans plus tard, des pépinières filles ont commencé à faire leur apparition sur tout le territoire du Cameroun, même dans la province du Sud, où aucune pépinière pilote n'avait pourtant été établie. Aujourd’hui on compte 67 pépinières au Cameroun.

Richard Ndeugue reconnaît lui aussi le potentiel commercial des pépinières. Sur la route principale qui relie Yaoundé aux hautes terres de l'Ouest, il a installé un hangar, trois propagateurs non brumisés et un "châssis de rééducation" plus vaste dans laquelle il sèvre les marcottes après les avoir séparées de l'arbre mère et replantées dans des sacs en polyéthylène. Avec cette pépinière florissante, créée en 2003, Ndeugue produit un revenu décent pour lui-même, sa famille et les six hommes qui travaillent avec lui.

Une page de son grand livre montre que le groupement a fait entrer le montant significatif de 395 400 CFA, soit 750 USD environ, pour des marcottes, des boutures enracinées et des greffons d'une grande variété d'arbres agroforestiers locaux et exotiques. "Il y a même des chercheurs qui viennent de Yaoundé pour me demander des plantes médicinales”, affirme t-il.

"Les pépinières sont de bonnes affaires", déclare Deman Aseh, un autre jeune pépiniériste et entrepreneur du village de Mulombo, dans la province montagneuse du nord-ouest du Cameroun. Aseh et les membres de son GIC mixte d'agriculteurs MUMIFAG expliquent qu'ils génèrent des revenus non seulement pour eux-mêmes mais aussi "pour les agriculteurs de leur communauté qui sont maintenant en mesure de planter et de cultiver sur leurs terres des arbres locales à haute valeur économique et de bonne qualité ”.

Aseh emploie son frère à plein temps dans sa petite boutique afin de pouvoir consacrer tout son temps à la pépinière d'arbres agroforestiers et au nouveau point de vente que le groupement a ouvert sur le bord de route, pour vendre les plants améliorés. Ces plants les bases d'une nouvelle ère de culture avec des arbres agroforestiers de qualité supérieure dans les zones tropicales humides de l'Afrique.

Source: World Agroforestry Centre, série ‘Agroforestry in action’, référence du document: 2005-11-Trees and Markets-African Humid Tropics

Niger: le retour des arbres à Aguié

NigerPrès de 270 000 personnes vivent dans le département d'Aguié au Niger, où la densité démographique s'élève à 100 agriculteurs et éleveurs au kilomètre carré. Cette densité se traduit notamment par une forte pression sur l’exploitation et l'accès à la terre. La zone est confrontée à de sérieux problèmes de changements climatiques, de perte de la fertilité des sols, d'insécurité alimentaire chronique et de pauvreté.

Avec l'appui du projet de développement rural de la région d'Aguié, la population locale a participé à la protection des actifs environnementaux et agricoles de la zone en utilisant des techniques de défrichage améliorées et de régénération naturelle assistée (RNA).   

En 2000, plus de 100 000 hectares ont bénéficié de la régénération naturelle assistée. Ce qui a eu pour résultat la croissance de 50 nouveaux arbres par hectare sur toute cette superficie. Dans la zone du projet, de vastes surfaces sont désormais protégées de l'érosion éolienne et de la destruction des semis par les tempêtes de sable. L’adoption de cette technique a également contribué à rétablir la fertilité des sols. Elle a permis de répondre aux besoins de la population en produits ligneux et fourrages, et d’accroître les revenus. La RNA a eu un tel succès dans le département d'Aguié qu'elle s'y est généralisée et s'est même étendue à plusieurs zones de la région de Maradi.

Des comités villageois ont été établis par les populations locales pour suivre les activités de régénération naturelle assistée. Les comités ont mis en œuvre le balisage de 800 kilomètres de couloirs pour faciliter le passage du bétail et régénérer les pacages, permettant d’éviter les conflits entre agriculteurs et éleveurs.

Aujourd'hui, au nord d'Aguié, les arbres plantés poussent tant et si bien que la population locale étudie les moyens de commercialiser le bois et de créer de nouvelles activités génératrices de revenus. Le reboisement pose de nouveaux défis et soulève des questions concernant le statut des arbres régénérés. Il est nécessaire par ailleurs d'établir des règlementations pour garantir une exploitation raisonnée des plantations, et de déterminer les meilleures techniques pour promouvoir la régénération naturelle assistée.

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Nouvelles  

Le FIDA approuve des prêts et des dons pour plus de 26,7 millions de USD, afin de combattre la pauvreté rurale en Afrique de l'Ouest et du Centre

Au cours de sa 86ème session, le Conseil d'administration du FIDA a approuvé des prêts, pour un montant de 204,8 millions, destinés à financer des programmes et projets de développement rural dans 12 pays: Albanie, Bangladesh, Bénin, République démocratique du Congo, Inde, Kenya, Malawi, Maroc, Pakistan, République de Moldova, Tunisie et Zambie. Le Conseil d'administration a également approuvé l'octroi de 11,25 millions de USD, sous la forme de dons, pour appuyer les producteurs autochtones, les agriculteurs, les organisations paysannes, la recherche agricole et les programmes d'échange d'information et de formation.

BeninAu Bénin, le FIDA fournira un prêt d'un montant de 10.0 millions de USD pour contribuer au programme d'appui au développement rural, dont le coût se chiffre à 14,8 millions de USD. Ce programme profitera à 56 000 ruraux pauvres, dont une moitié au moins de femmes. Il aidera tant des personnes que des groupements à lancer ou développer des activités génératrices de revenus et des micro-entreprises, à améliorer leurs revenus et favorisera la création d'emplois dans leurs villages. Les institutions villageoises locales seront renforcées pour être en mesure de gérer leurs propres plans de développement et d'entreprendre conjointement des actions avec d'autres villages.

CongoEn République démocratique du Congo, le FIDA appuiera le programme de relèvement agricole dans la province orientale, d'un montant de 26 millions de USD, en octroyant un prêt de 15,5 millions de USD et un don de 300 000 USD. Le programme aidera les agriculteurs, les pêcheurs et les éleveurs pauvres à améliorer leurs revenus et leur sécurité alimentaire. Il contribuera au relèvement des secteurs de l'agriculture et de la pêche en facilitant l'accès aux services financiers et aux nouvelles technologies. Les groupements d'agriculteurs bénéficieront d'un appui et de financements pour la construction d'infrastructures et le développement d'activités économiques telles que la pisciculture et la transformation des produits de la pêche. De nouvelles routes interurbaines seront construites et des routes rurales rouvertes à la circulation afin que les agriculteurs puissent se rendre sur les marchés pour négocier et vendre leur production. Les comités villageois responsables des réparations seront formés à l'entretien des routes locales. L'accès aux services sociaux de base sera également facilité.

Enfin, un don d'un montant de 1,2 millions de USD sera octroyé à l'institut international de recherche sur les cultures des zones tropicales semi-arides (ICRISAT), un centre de recherche dépendant du GCRAI (CGIAR). Il contribuera au financement du programme de l'ICRISAT: Sortir de la pauvreté: intensification des systèmes culturaux fondés sur le mil et le sorgho en libérant le potentiel de la biodiversité locale et des débouchés commerciaux en Afrique de l'Ouest semi-aride. Le programme appuiera la recherche et l'utilisation de nouvelles technologies pour créer des variétés améliorées et accroître la sécurité alimentaire des agriculteurs pauvres.

Le Niger reçoit un don de 200 000 USD pour la crise alimentaire

Le FIDA a octroyé à la République du Niger un don spécial d'un montant de 200 000 USD, mobilisés par le gouvernement d'Italie, pour aider les populations touchées par la crise alimentaire dans le département d'Aguié

Le don est acheminé par l'intermédiaire du projet PPILDA (projet de promotion de l’initiative locale de la région d’Aguié), en cours d'exécution, dans le souci de  garantir une intervention efficace et rapide sur le terrain. Le projet connaît en effet les communautés touchées et dispose d’une structure opérationnelle déjà en place.

Le don permet de fournir une aide alimentaire aux personnes extrêmement vulnérables dans les villages touchés par de graves pénuries alimentaires. Un autre objectif est de contribuer à faire baisser les prix des vivres sur les marchés. Entre août et septembre 2005, des céréales et du lait ont été distribués aux personnes vulnérables dans 5000 exploitations familiales. Le projet fournit en outre des semences, des plants, des aliments, du fourrage et du petit matériel agricole à autant d’exploitations. Enfin, des fonds sont également affectés aux éleveurs pour les aider à nourrir leurs bêtes et à régénérer les espaces sylvopastoraux.

Participation du FIDA au Sommet mondial sur la société de l'information 

La deuxième phase du Sommet mondial sur la société de l'information (SMSI) a eu lieu du 15 au 18 novembre à Tunis, en présence de quelque 20 000 participants venus du monde entier.

Le FIDA a organisé un débat d'experts sur le projet First Mile, une initiative appuyée par le gouvernement suisse et liée au Programme de développement des systèmes de commercialisation des produits agricoles que le FIDA finance en Tanzanie. Son principal objectif est de déterminer si l'accès aux technologies de l'information et de la communication peut oui ou non aider les ruraux pauvres à communiquer et négocier avec les autres opérateurs de la filière de commercialisation afin de rendre les relations commerciales plus efficaces et équitables. L'initiative s'attaque à deux grands problèmes:

Bien qu'à un stade précoce, le projet a suscité un intérêt considérable et certains participants du SMSI ont indiqué leur souhait de reproduire le projet dans leur propre pays.

portailLa version zéro du portail de la pauvreté rurale a également été dévoilée au cours du Sommet. Mis en œuvre par le FIDA, le portail de la pauvreté rurale est un site web où ruraux pauvres, hauts responsables, donateurs, instituts de recherche, organisations non gouvernementales et les autres partenaires du développement peuvent partager l'information sur l'éradication de la pauvreté rurale.

L'un des moments forts du Sommet, au plan des technologies, a été la présentation de la "Green Machine", un ordinateur portable à cent dollars, mis au point par le Media Lab du Massachusetts Institute of Technology (MIT) et spécifiquement conçu pour les enfants: il renferme des programmes pédagogiques et permet aux enfants de se connecter entre eux et avec l'Internet. Les ordinateurs devraient être achetés par les gouvernements et être distribués aux enfants, accompagnés d'une série de manuels locaux.

Bien que l'idée ait séduit la plupart des participants, certains pays se plaignant déjà de ne pas faire partie des premiers bénéficiaires, la faisabilité d'un projet aussi ambitieux a toutefois fait débat. Certains ont fait valoir que le coût de la distribution des ordinateurs portables pouvait être prohibitif, d'autres que ces machines pourraient bien ne jamais arriver à leurs véritables destinataires mais finir sur le marché noir. Enfin, certains ont exprimé leurs préoccupations soulignant qu'il s'agissait encore d'un projet axé sur la technologie alors que le contenu local et l'appropriation par les bénéficiaires étaient des aspects autrement plus urgents à prendre en compte.
Quoi qu'il en soit, la "Green Machine" vaut certainement que l'on suive son évolution…

Présence sur le terrain

KaneMamadou Kane, représentant du FIDA sur le terrain pour le Sénégal et la Gambie, a pris ses fonctions, il est le tout premier dans la région Afrique de l'Ouest et du Centre! Il a rejoint les équipes de pays du Sénégal et de la Gambie le 20 octobre 2005. Ressortissant sénégalais, M. Kane est un agronome ayant à son actif une longue expérience du développement rural en Afrique de l'Ouest et du Centre, et une grande compétence en matière de suivi et évaluation. Avant d'entrer au FIDA, M. Kane a été responsable du suivi et évaluation, puis directeur des opérations du projet national d'infrastructures rurales, un projet financé conjointement par la Banque mondiale, le FIDA et la Banque africaine de développement. A cette fonction, il a appuyé la décentralisation dans les zones rurales du Sénégal. Le représentant du FIDA sur le terrain a ses bureaux dans les locaux du PNUD à Dakar.
       
Mamadou Kane
Représentant du FIDA sur le terrain pour le Sénégal et la Gambie
Tél: +221 839 93 16
Courriel: [email protected]

Bureau de terrain

Hadjara Shibkau a été nommée coordinatrice du bureau de terrain du FIDA au Nigeria, à compter du 12 décembre 2005. Le rôle de Mme Shibkau est d'aider le chargé de programme de pays à suivre les projets et programmes exécutés avec la Banque mondiale, institution coopérante du FIDA au Nigeria. Elle participera également à la concertation avec les pouvoirs publics et les partenaires du développement pour infléchir les politiques dans le sens d'une meilleure prise en compte des intérêts des ruraux pauvres. Mme Shibkau est une spécialiste du développement rural ; elle a travaillé plusieurs années avec des organisations internationales de développement au Nigeria.  

Le bureau de terrain du FIDA au Nigeria se trouve dans les locaux de la maison des Nations Unies à Abuja. L'établissement du bureau a été rendu possible par un accord cadre FIDA/PNUD et l'appui du gouvernement du Nigeria (Ministère fédéral de l'agriculture et du développement rural).

Hadjara Shibkau
Coordinatrice du bureau de terrain du FIDA au Nigeria 
Tél: + 234 0802 321 25 88

Courriel: [email protected]

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Evénements

Ouagadougou, Burkina Faso: Du 19 au 23 septembre, le forum africain sur l'agriculture a tenu sa neuvième réunion, accueillie par le ministère de l'agriculture, de l’hydraulique et de la pêche, du gouvernement de la République du Burkina Faso. Appuyé par le FIDA et d'autres organisations, le forum africain est une convention annuelle de donateurs, personnels et directeurs de projet, gouvernements et partenaires du développement, notamment les organisations des Nations Unies et les associations paysannes. Il a pour vocation de faciliter le partage des expériences et des enseignements tirés en matière de conception et d'élaboration de programme.
   
La neuvième édition du forum a porté sur la promotion de la production agricole comme force motrice de la croissance des économies africaines et abordé des questions spécifiques relatives à l'accès à la terre et aux services financiers, à la coordination des services publics et privés, à la commercialisation sur les marchés intérieurs et aux politiques sur le commerce international.