FIDAction

Numéro 7 – août 2007

Message du Directeur de la Division Afrique de l'Ouest et du Centre

Dans le cadre de l'Initiative pour la réduction de la dette des pays pauvres très endettés, les gouvernements développent depuis 1999 des documents de stratégie pour la réduction de la pauvreté (DSRP) avec comme objectif principal la lutte contre la pauvreté.

Ces DSRP servent de cadre d’action et d’orientation politique en matière de réduction de la pauvreté et de promotion de la croissance dans un grand nombre de pays d’Afrique de l’Ouest. Basés sur le principe de la participation active de tous les acteurs concernés, notamment les producteurs et leurs organisations, ils favorisent l’adoption par les gouvernements de stratégies nationales pour la mobilisation et l’affectation des ressources en faveur des pauvres.  

Bien qu’ils aient permis à ce jour d'améliorer la cohérence de l'aide octroyée aux nations les plus démunis, le potentiel des DRSP n'a pas encore été pleinement réalisé, notamment dans le domaine du  développement rural.

En effet, les défis à relever dans ce domaine restent nombreux (non prise en compte systématique des problématiques de développement du secteur rural, absence d’indicateurs pour le suivi de l’impact des politiques sur la réduction de la pauvreté). De plus, il faut améliorer la qualité de la participation de l'ensemble des parties prenantes de manière à plus les impliquer dans le suivi/évaluation des activités mises en place dans le cadre de ces stratégies. Les gouvernements doivent s’y atteler, avec le soutien des donateurs.

Pour le FIDA, il y a lieu d’améliorer la qualité de l'analyse des secteurs de l'agriculture et du développement rural. Le volet rural de ces documents de stratégie de réduction de la pauvreté a récemment fait l’objet d’une évaluation dans huit des 13 pays d'Afrique de l'Ouest disposant d'un DSRP. Ces évaluations montrent la nécessité d’agir pour que des stratégies nationales efficaces basées sur une analyse approfondie du secteur rural soient adoptées. Cela permettrait d’obtenir un effet significatif sur la réduction de la pauvreté qui sévit principalement en zones rurales.

Dans cette optique, le FIDA et l'Institut international de recherche sur les politiques alimentaires (IFPRI) ont mis au point un programme pour faciliter une meilleure prise en compte du développement rural dans le processus de définition et d’actualisation des DSRP. Ce programme vise également à mettre en place un système de suivi de l’impact des politiques et stratégies de réduction de la pauvreté qui va guider la mise en œuvre sur le terrain des plans de lutte contre la pauvreté. Le programme mettra l'accent sur les 15 pays qui ont atteint le point de décision. Des travaux approfondis de modélisation seront menés au Burkina Faso, au Cameroun, au Ghana et au Sénégal et les résultats obtenus seront étendus aux autres pays de la région.

Le programme prévoit d'établir un système permettant d'assurer le suivi du processus de réduction de la pauvreté rurale engagé dans le cadre des DSRP. L'IFPRI recueillera dans la région des données sur les stratégies adoptées et analysera les tendances et la mise en œuvre de ces stratégies. D'ici à la fin de l'année prochaine, des rapports thématiques seront élaborés et les résultats publiés. Des réseaux d’échange existant dans la région seront mis à profit pour la diffusion de ces résultats, contribuant ainsi au renforcement des capacités des parties engagées dans l’exécution des DSRP.

Ce programme, étalé sur trois ans, devrait fournir un large éventail d'instruments et d'orientations pour le suivi et l’évaluation des processus, des résultats et de l'impact des stratégies de réduction de la pauvreté. Grâce à ces instruments, les gouvernements et les membres de la communauté des donateurs seront mieux outillés pour lutter contre la pauvreté rurale. Ils pourront ajuster leurs programmes de développement en fonction des stratégies de la réduction de la pauvreté et des réformes politiques et institutionnelles, et renforcer les partenariats au niveau des pays tout au long du processus.

Mohamed Béavogui

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Le nouveau Cadre stratégique du FIDA pour 2007-2010: six objectifs pour permettre aux ruraux pauvres de se libérer de la pauvreté

Le nouveau Cadre stratégique du FIDA pour 2007-2010: six objectifs pour permettre aux ruraux pauvres de se libérer de la pauvretéAujourd'hui, les gouvernements, la société civile et les organisations internationales sont tous mobilisés pour atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement d'ici à 2015. Dans le monde entier, les pays définissent des stratégies de réduction de la pauvreté en vue de travailler à la réalisation du premier de ces objectifs: réduire l’extrême pauvreté et la faim.

En décembre 2006, le Conseil d'administration du FIDA a adopté le nouveau Cadre stratégique pour la période 2007-2010. Ce cadre définit les nouvelles orientations et méthodes de travail du FIDA pour répondre aux besoins de quelque 800 millions de ruraux pauvres dans un monde en évolution rapide.

L'objectif général est de donner aux ruraux pauvres, femmes et hommes, des pays en développement les moyens d’accroître leurs revenus et d’améliorer leur sécurité alimentaire.

Plus spécifiquement, le FIDA mettra en œuvre des programmes et projets destinés à donner aux ruraux pauvres un meilleur accès:

Pour la poursuite des objectifs stratégiques du FIDA, le cadre définit les principes d'action suivants:

Dans ce numéro, et ceux à venir, FIDAction reviendra sur les six objectifs du Cadre stratégique et leur implication pour la région Afrique de l'Ouest et du Centre.

Offrir des possibilités d'emplois extra-agricoles et de création d'entreprises en milieu rural

Le travail est pour les ruraux pauvres un actif important; c'est souvent d'ailleurs le seul qu'ils possèdent. C’est pour cela que le plein emploi et la juste rémunération du travail sont des éléments essentiels pour réduire la pauvreté et la faim. Cependant, pour la majorité des ruraux pauvres des pays en développement, l'agriculture est la source principale de revenus qui sont de ce fait instables car dépendants à la fois des aléas climatiques et de l'instabilité des prix agricoles.

Pour les ruraux pauvres, les possibilités de compléter ou de remplacer leurs sources de revenu agricole s’avèrent très limitées. Elles consistent habituellement à vendre leur force de travail à d'autres agriculteurs mieux nantis. Le secteur extra-agricole peut offrir de nouvelles et meilleures sources de revenu, en particulier pour les couches les plus marginalisées et vulnérables de la population rurale, telles que les femmes et jeunes ruraux ainsi que les paysans les plus pauvres n’ayant pas de terres.

Les micro et petites entreprises sont à l’évidence un moyen de réaliser l'objectif stratégique du FIDA de réduire la pauvreté rurale à travers le renforcement du pouvoir d’action des ruraux pauvres et de leurs organisations. Elles permettent d'accroître leur accès aux marchés et aux intrants nécessaires à la création d'entreprises et, notamment, aux ressources financières, à la formation, aux différentes techniques et aux matières premières.

L’approche préconisée par le FIDA en matière de promotion des micro et petites entreprises rurales consiste à minimiser les difficultés qui empêchent actuellement les ruraux pauvres d'investir dans des activités de ce type. Tout effort de développement de micro et petites entreprises durables en milieu rural exige une stratégie dynamique permettant aux pauvres dotés d’un esprit d’entreprise, d’accéder aux divers services d'appui à vocation populaire. Il s’agira de services tant financiers que non financiers et, notamment, des services touchant à la commercialisation et assurés par des prestataires publics ou privés. (Voir dans ce numéro le cas du Burkina Faso.)

Les services d'appui aux entreprises, y compris les technologies de l'information, peuvent ainsi permettre aux producteurs pauvres de tirer des revenus plus importants de leurs produits en intervenant à d'autres niveaux de la filière et d'explorer de nouveaux marchés.

Investir dans des activités de transformation et de commercialisation est déterminant pour accroître la valeur de la production agricole. Les petites entreprises rurales peuvent également contribuer à améliorer les moyens de subsistance en facilitant l'accès des ménages aux services sociaux et aux services non agricoles de base. Ces types d'activité englobent le commerce des intrants, les transports, la réparation et l'assistance (dans les domaines de l'électricité, de l'accès privé à l'eau et des équipements agricoles) et le travail du métal, la fabrication de briques, les petits centres d'affaires, les services ruraux de téléphone et les petites boulangeries.

Pour de plus amples informations, prière de prendre contact avec:
Karim Hussein, économiste régional, Division Afrique de l'Ouest et du Centre

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Sur le terrain

Burkina Faso: de nouveaux centres de documentation pour appuyer les microentreprises en milieu rural

Burkina Faso: de nouveaux centres de documentation pour appuyer les microentreprises en milieu ruralLe Projet d'appui aux microentreprises rurales (PAMER) est le premier projet du FIDA au Burkina Faso exclusivement consacré au secteur non agricole. L'objectif principal de ce projet de sept ans est de diversifier et accroître les revenus des ménages ruraux en engageant un processus durable de développement de microentreprises. Bien que les donateurs extérieurs et les ONG aient apporté de façon sélective un appui technique et financier aux microentrepreneurs, aucune tentative concertée n'a été faite à ce jour pour aider ce sous-secteur de plus en plus important, surtout en milieu rural.

Au cours des cinq dernières années, le PAMER a favorisé plus de 1 700 microentreprises rurales, appartenant majoritairement à des femmes ou des jeunes. Près de 3 000 emplois ont été créés ou consolidés au sein de microentreprises nouvelles ou existantes. La plupart des nouvelles activités ont été couronnées de succès.

Un examen interne effectué dans le cadre du PAMER a montré que, dans la région de l’Ouest, 95 microentreprises nouvellement créées réalisaient un bénéfice moyen supérieur à 37 000 francs CFA (77 dollars US) par mois. Les microentreprises appuyées par le PAMER se sont révélées encore plus rentables. Dans la région Centre-Est, le revenu moyen annuel des microentreprises a atteint les 784 000 francs CFA (1 500 dollars US) dès 2003, ces statistiques étant basées sur un échantillon de 120 microentreprises ayant généré un total de 93,4 millions de francs CFA (194 057 dollars US).

Le PAMER recherche des moyens de rendre les microentreprises durables. Après la phase d'investissement du projet, le secteur privé prendra en charge l'ensemble des activités d'appui. Ce transfert assurera une continuité hors de toute dépendance à l'égard des fonds publics.

PAMEREn juillet 2006, le PAMER a ouvert cinq centres de documentation chargés d'assurer une fonction de conseil pour promouvoir et appuyer les microentreprises. Ces centres se trouvent dans les départements de Garango, Ouargaye et Pouytenga, pour la région Centre-Est, et dans ceux de Orodara et Duna, pour la région de l’Ouest. La décision de mettre en place de tels centres a été prise suite à la fermeture de certaines microentreprises rurales lancées au début du PAMER. Cela résultait d’un manque de préparation appropriée à la gestion d'une activité commerciale sans soutien extérieur.

«Les centres de documentation sont destinés à aider les populations vivant dans un rayon de quelques kilomètres alentour à concrétiser leur projet d'entreprise en partant de zéro», explique le directeur du PAMER, Guy Raoul Sanon.

«Leur proximité et leur connaissance des marchés locaux constituent des atouts importants. Ils aideront les microentrepreneurs, pour un grand nombre illettrés, à établir un système de comptabilité simple, à surveiller leurs stocks et à rechercher de nouveaux marchés. Ils évalueront également les microentreprises tous les trois mois en vue d'assurer un suivi de la création d'emploi et du chiffre d'affaires. Les centres de documentation procéderont également à de petites opérations de vérification des comptes, afin d'éviter toute mauvaise gestion des fonds. Ils peuvent intervenir dans les entreprises de tous les secteurs, tels que la transformation des produits agricoles, le commerce et la réparation des automobiles.»

La popularité des centres de documentation est telle qu'ils commencent déjà à attirer des clients ne participant pas directement au PAMER. Si l'évaluation prévue pour la fin 2007 confirme le succès précoce de ces centres, d'autres pourraient être ouverts en 2008. Il existe un potentiel avéré pour ce type de services décentralisés de conseil aux entreprises, plus avantageux que les grandes sociétés coûteuses de la capitale Ouagadougou, qui ne pourraient intervenir que pour de courtes périodes. Il n'y a pas de barème de frais fixe pour les services assurés par les centres de documentation; ces frais sont négociés au cas par cas et peuvent être aussi modestes que 1 000 francs CFA (2,07 dollars US).

«L'un des objectifs est de diversifier l'économie du monde rural», précise Raoul Sanon. «Les recettes tirées des activités non agricoles sont beaucoup plus élevées que celles provenant de l'agriculture. Ces 40 dernières années, le Burkina Faso n'a pas atteint la sécurité alimentaire. La diversification permettra de résoudre le problème de la congestion du secteur agricole. À quoi cela sert-il de faire travailler 20 membres d’une famille sur un seul hectare? C'est du chômage déguisé – rien d'autre. En diversifiant les revenus des familles grâce à des activités non agricoles durables, nous pourrons aider à réduire la pression exercée sur l'économie des ménages.»

Le développement rural du pays est cependant encore entravé par de graves difficultés infrastructurelles, telles que le manque d'eau, d'électricité et de routes. L'accès au crédit et aux services comme ceux indispensables à l'entretien du matériel des microentreprises est limité.

«Dans ce pays, l'agriculture n'est pas considérée comme une activité professionnelle privée. Ainsi, un gros cultivateur de coton gagnant 10 millions de francs CFA (21 000 dollars US) par an ne paie aucun impôt sur ses revenus», explique Sanon. «Par contre, une microentreprise doit payer des impôts. Cela n'aide pas à diversifier l'économie. Le système d'imposition doit être réformé.»

Il reste que l'agriculture pourrait constituer un secteur d'intervention pour les centres de documentation. Le PAMER a déjà établi des contacts avec diverses organisations d'agriculteurs souhaitant introduire une approche plus entrepreneuriale dans leurs activités.

En diversifiant et en augmentant les revenus des ruraux pauvres, le PAMER essaie de ralentir l'exode rural. La fuite des zones rurales est source de préoccupation pour les autorités du Burkina Faso, car on s'attend que d'ici à 2025 un tiers de la population du pays vivent en milieu urbain.

Pour de plus amples informations, prière de prendre contact avec:
Norman Messer, chargé de programme de pays, Burkina Faso
Guy Raoul Sanon, directeur du projet PAMER

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La pauvreté rurale au Burkina Faso
Le FIDA au Burkina Faso

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Sénégal: une meilleure gestion de l'eau change la vie des femmes

Sénégal: une meilleure gestion de l'eau change la vie des femmesLes départements de Diourbel et Bambey au Sénégal, ont souffert ces dernières décennies de la diminution et de l'irrégularité des précipitations annuelles, de la réduction du couvert forestier et de l'érosion progressive des sols. Comme dans la majeure partie du bassin arachidier, cette situation a entraîné le repli de la demande et du prix de l'huile d'arachide sur le marché mondial. Les deux phases successives du Projet agroforestier de lutte contre la désertification appuyé par le FIDA ont aidé à améliorer la fertilité, l'accès à l'eau et la reconstitution du couvert forestier.

En appui à la politique gouvernementale de lutte contre la désertification, la seconde phase du projet qui s'est achevée en mars 2007, a mis l'accent sur la protection de l'environnement et l'amélioration des conditions de travail et de vie des femmes. Ce projet, d'un montant de 13,9 millions de dollars US, a été partiellement financé (à hauteur de 2 millions de dollars US) par la Banque ouest-africaine de développement.

Le programme de reboisement, qui s’étendait sur plus de 2 000 hectares au cours des six dernières années, a contribué à l'amélioration de la fertilité des terres cultivables dans une zone soumise à un climat difficile. Grâce à la construction de réservoirs et de barrages, l'eau est plus aisément accessible et mieux gérée, et la productivité agricole a sensiblement augmenté. Quelque 55 hectares de périmètres maraîchers sont en cours d'exploitation et une partie de leur production est proposée sur les marchés environnants. Globalement, les conditions de vie de quelque 80 000 habitants du Diourbel et du Bambey se sont améliorées.

«Notre vie est meilleure parce que nous mangeons mieux. On le voit à notre apparence», déclare Modou Kamara, conseiller technique du village voisin de Keur Ousmane Kane. Sur 10 hectares de terres cultivables aménagées autour d'un puits foré dans le village, les paysans ont planté des tomates, des choux, des aubergines, des carottes et des oignons, ainsi que des manguiers et des citronniers. Tous ces produits finissent dans la marmite familiale pour le dîner.

«Nous mangeons mieux et nous vendons mieux. Avec ce que nous vendons, nous pouvons nous acheter du bétail. Si nous avions du poisson, je pourrais même vous dire que nous aurions une vie meilleure qu’à Dakar, la capitale.» Et Modou de rire: «En fait, c'est déjà le cas!»

La construction de 24 puits et de 44 fontaines d'eau potable a considérablement modifié la vie dans les villages. Elle a changé la vie des femmes qui, traditionnellement, sont chargées de cette corvée. Les jeunes femmes n'ont plus à passer des heures au puits et elles ont maintenant le temps de participer à des cours d'alphabétisation.

«Le projet a changé nos mentalités et nous a ouvert l'esprit», déclare Maguette Diop, une femme de 46 ans. «Grâce au projet, nous avons appris à lire et à écrire et nous avons de l'eau potable, de meilleures maisons, un magasin et un forage.»

Cette nouvelle situation satisfait également les hommes. «Maintenant, les femmes ont plus de temps pour s'occuper de la maison et elles gagnent même un peu d'argent grâce à des activités non agricoles», déclare Ndiougassa Ndjol. Ironique, il ajoute: «Les femmes sont presque devenues des bourgeoises, elles peuvent se permettre de dormir tranquillement jusqu'à six heures du matin, alors qu'avant elles devaient aller chercher l'eau potable à la fontaine publique.»

Avec la réduction du niveau de pauvreté, et les programmes d'alphabétisation qui aident les femmes à assurer leur position dans la communauté, la cohésion sociale des villages de la région s'est améliorée.

Pour assurer la durabilité de l’impact du programme, le futur projet de Soutien à l'accès au marché dans le bassin arachidier – SAAMBA – sera mené dans cette même zone afin d'exploiter les investissements effectués et les enseignements tirés dans le cadre du Projet agroforestier de lutte contre la désertification.

Pour de plus amples informations, prière de prendre contact avec:
Sylvie Marzin, chargée de programme de pays
Mamadou Kane, représentant du FIDA sur le terrain, au Sénégal
Moumar Gueye, coordonnateur du Projet agroforestier de lutte contre la désertification (PAGF II)

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La pauvreté rurale au Sénégal
Le FIDA au Sénégal

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Niger: un processus d’évaluation novateur permet aux participants aux projets de se fixer des cibles réalistes

Niger: un processus d’évaluation novateur permet aux participants aux projets de se fixer des cibles réalistes Le projet de Promotion de l’initiative locale pour le développement à Aguié (PPILDA) a introduit un nouveau moyen simple, mais très efficace, de ciblage des ruraux pauvres et de suivi et évaluation de l’impact des activités de développement.

«Les projets menés par le passé dans le pays nous ont montré à maintes reprises que nous n’avions pas les instruments nécessaires pour connaître et évaluer correctement l’impact des opérations effectuées», explique Hubert Boirard, chargé de programme de pays du FIDA pour le Niger. «Nous pouvons mettre en place des banques de céréales et des installations de multiplication des semences, assurer la formation et ce type d'activités, mais nous n’avons pas toujours les moyens de savoir si ces interventions ont un véritable impact sur la vie des villageois – que ce soit à la clôture du projet ou dans dix ans.»

Lorsqu’on ne dispose pas d’une connaissance approfondie de la population cible et du caractère spécifique de la pauvreté qui sévit dans la région, il est difficile de prévoir des interventions efficaces.

«Faute d’instruments efficaces, nous travaillons à l'aveuglette. Dans nos interventions, il est indispensable de savoir qui nous atteignons et quelles activités fonctionnent réellement», ajoute Boirard.

NigerL’une des principales caractéristiques de la nouvelle approche veut que la population locale participe pleinement dès le départ au processus d’orientation et de gestion des activités du projet. Ainsi, dans le cadre du PPILDA, la population locale regroupée en comités, est amenée à effectuer un recensement détaillé de l’ensemble des villageois et de leurs actifs. Pour ce faire, il a été demandé aux villageois de mettre au point leurs propres définitions et typologies de la pauvreté.

«Nous avons été surpris d’apprendre, par exemple, que les personnes placées dans la catégorie la plus défavorable, celle des personnes extrêmement pauvres, ne représentaient que 1% de la population des villages», déclare Chaibou Guéro, le coordonnateur technique du PPILDA. «Nous pensions qu’ils seraient plus nombreux. Ce type d’information est fondamental pour nous guider dans nos interventions.»

Les comités se réunissent régulièrement tous les 15 jours pour mettre à jour les dossiers en étudiant la participation de chacun aux activités du projet. Les informations collectées sont rassemblées dans de grands registres où figurent, entre autres, les noms des villageois, leur statut, la composition de leur ménage, la superficie des terres qu’ils cultivent, le bétail qu’ils possèdent et la catégorie dans laquelle ils se placent eux-mêmes du point de vue de la pauvreté.

Ainsi le projet dispose-t-il d’un inventaire exhaustif de l’ensemble des habitants de 22 villages de la région de Maradi dans le sud du Niger, soit au total 27 000 personnes. Cette masse d’informations permet des recoupements utiles. Il est maintenant possible de mettre en évidence les véritables bénéfices des activités de développement pour chaque individu, chaque groupe de pauvres, chaque village et chaque intervention. Ces activités peuvent donc être ajustées ou ciblées en conséquence.

Parallèlement, les villageois peuvent voir et comprendre eux-mêmes les avantages que présente la tenue de dossiers précis. Cette démarche favorise l’émergence d’un sens de la responsabilité sociale et de la citoyenneté. Elle facilite également le renforcement des capacités locales et crée des emplois au sein des villages, notamment pour les jeunes possédant une formation scolaire. Ainsi, plutôt que de partir pour chercher du travail ailleurs, un plus grand nombre d’habitants peut rester au village.

Le PPILDA prévoit d’étendre ses activités à 78 villages supplémentaires tout en continuant à affiner et améliorer les nouveaux instruments. Le projet pourrait à terme couvrir l’ensemble de la région de Maradi, où le FIDA concentre actuellement ses investissements de développement au Niger. Dans une phase ultérieure, il est prévu de former les membres des comités de village à la saisie informatique des données.

Cette innovation en matière de suivi et d’évaluation renforce la pertinence, l’efficacité et l’efficience dans les opérations de développement financées par le FIDA. Le souhait est que ces nouveaux instruments soient repris ailleurs en Afrique, voire au-delà de ce continent.

Pour de plus amples informations, prière de prendre contact avec:
Hubert Boirard, chargé de programme de pays, Niger
Chaibou Guéro, coordonnateur technique du projet PPILDA

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Le FIDA au Niger

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Actualités et événements

Ghana: les participants à un voyage d'étude s'initient à la finance rurale

Ghana: les participants à un voyage d'étude s'initient à la finance ruraleDu 25 au 31 mars, la Banque mondiale et le Projet de services financiers ruraux appuyé par le FIDA ont co-organisé au Ghana un voyage d'étude sur la finance rurale. Quelque 25 personnes originaires de divers pays dont le Bangladesh, l'Égypte, l'Inde, la Jordanie, le Nigéria, le Soudan et Sri Lanka ont participé à ce voyage.

Au cours des deux jours passés sur le terrain, les participants ont visité des banques rurales et communautaires dans les régions centrale et occidentale du Ghana, ainsi que dans la région Ashanti. La taille des banques varie considérablement: certaines ne disposent que des infrastructures de base et de quelques agents, tandis que d'autres sont informatisées et emploient 100 personnes et plus. Mais ce qu'elles ont toutes en commun, c'est une certaine rentabilité. Elles sont également en mesure d'affecter une partie de leurs bénéfices dans des investissements sociaux pour leur communauté.

La plupart des directeurs de banque ont attribué l'amélioration de leur fonctionnement aux services fournis à leur établissement par l'ARB (Association des banques rurales) Apex Bank. L'ARB Apex Bank est une sorte de «mini-banque centrale» qui assure aux banques rurales et communautaires des services bancaires et non bancaires visant à améliorer le suivi, la supervision et le contrôle de leurs opérations. Les directeurs de banque ont mentionné deux services particulièrement importants pour leur fonctionnement: celui de la compensation des chèques et celui du système de transfert de fonds Apex Link, qui facilite les transferts monétaires entre les banques.

En dépit des avantages des services fournis par l'Apex Bank, divers spécialistes financiers du pays ont souligné leurs préoccupations concernant la durabilité des banques. À cet égard, une étude a été menée dans le cadre du Projet de services financiers ruraux. Elle a permis de constater que la performance des banques rurales et communautaires, le type et la qualité des services fournis par l'Apex Bank et la viabilité de la tarification des services en l'absence de subventions constituaient des aspects essentiels de la durabilité de l'ARB Apex Bank.

Les participants au voyage d'étude ont appris que les banques rurales et communautaires avaient adopté une approche dynamique d'élargissement de leurs opérations de prêts et de microfinancement. Celle-ci leur permet à la fois d'augmenter leur rentabilité et d’élargir les services fournis à la communauté. Pour améliorer l'accès des populations rurales au microfinancement, un certain nombre de banques ont également mis au point des services bancaires et d'épargne fondés sur le modèle traditionnel des «collecteurs susu».

Les collecteurs susu figurent parmi les groupes les plus anciens d'opérateurs financiers en Afrique. Pour une commission modeste, ils offrent aux Ghanéens un moyen informel d'épargner en toute sécurité sans que soit bloqué leur argent, et d'obtenir un accès limité au crédit. Les banques rurales et communautaires ont entrepris des opérations similaires, ainsi que la Barclays Bank, une des banques commerciales les plus solidement établies dans le pays. Pour tenter de mettre de l'ordre dans ce secteur, une Association coopérative ghanéenne des collecteurs susu a été créée, et sur les quelque 4 500 collecteurs opérant dans le pays, 1 100 y ont adhéré.

Finalement, les participants au voyage d'étude se sont aussi initiés au système de microfinancement et de petits prêts mis en place par le Gouvernement ghanéen. Celui-ci a en effet constitué un fonds de 50 millions de dollars US destiné principalement à accorder directement des lignes de crédit à des institutions de microfinancement. Ce système permet ainsi de financer la relance du secteur du microfinancement. Il aidera à améliorer la compétitivité et la productivité rurales qui constituent une des priorités de la stratégie de réduction de la pauvreté du gouvernement.

Pour de plus amples informations, prière de prendre contact avec:
Ulac Demirag, chargé de programme de pays
Mohamed Manssouri, chargé de programme de pays
Christiane Khun, assistante de programme

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Visite d’étude sur la finance rurale au Ghana
La pauvreté rurale au Ghana
Le FIDA au Ghana

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Sierra Leone: le premier pays de la région à bénéficier du cadre pour l’allègement du poids de la dette du FIDA

Réuni au siège du FIDA, à Rome, les 17 et 18 avril, le Conseil d'administration a approuvé la mise en œuvre immédiate d'un nouveau cadre pour l’allègement du poids de la dette. Ce cadre a pour but de réduire l'impact de l'endettement excessif des pays pauvres pour qui le risque de crise est le plus élevé. Selon le nouveau modèle, les pays réputés incapables de faire face à leur dette recevront une assistance du FIDA à 100% sous forme de dons, tandis que ceux pouvant en honorer une partie bénéficieront d'une aide pour moitié sous forme de dons et pour l'autre sous forme de prêts.

Au titre de ce cadre, le Conseil a approuvé un don de 9,9 millions de dollars US en faveur de la Sierra Leone. Le Programme de finance rurale et d'amélioration communautaire permettra de développer les services financiers ruraux dans sept districts du pays. Plus de 34 000 ménages bénéficieront d'un meilleur accès aux mécanismes de crédits et de prêts et de possibilités accrues d'emplois dans de petites entreprises. Le programme aura pour cible les petits agriculteurs et les microentrepreneurs, en particulier les femmes.

Au cours de cette session, le Conseil a également approuvé une nouvelle stratégie du FIDA en matière de gestion des savoirs. «Cette nouvelle stratégie déterminera la façon dont le FIDA tire les enseignements de ses propres projets et programmes et, en particulier, auprès des ruraux pauvres», a déclaré Matthew Wyatt, Président adjoint du FIDA pour les affaires extérieures. «Elle dotera le FIDA du cadre et des outils nécessaires pour accroître son efficacité en cette époque où d'importants bouleversements viennent modifier la face du monde agricole et de la pauvreté rurale.»

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Communiqué de presse : Le Conseil d'administration du FIDA approuve plus de 122 millions de dollars US de prêts et de dons pour lutter contre la pauvreté rurale en Afrique, en Asie, en Amérique latine et au Proche-Orient

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Nomination

La Division Afrique de l'Ouest et du Centre du FIDA félicite Mme Fatou Gaye Sarr, ancienne coordonnatrice du Projet d'organisation et de gestion villageoises – Phase II, pour sa récente nomination au poste de Ministre déléguée, chargée du Développement rural et de l'agriculture du Sénégal.

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