FIDAction

Numéro 8 – Décembre 2007

Message du Directeur de la Division Afrique de l'Ouest et du Centre

L’année 2007 qui s’achève aura été une année fructueuse pour la Division Afrique de l’Ouest et du Centre. Au cours des douze derniers mois, la Division s’est attachée à accroître l’efficacité de l’aide et son impact sur le développement dans le contexte du Plan d’action du FIDA 2007-2009. Cet engagement s’est traduit par la mise en œuvre des objectifs majeurs suivants:

La mise en œuvre de ce Plan d’action a nécessité une transformation majeure dans le mode de conduite des activités du FIDA, particulièrement dans la conception, l’exécution et la supervision des projets et programmes.

Ainsi l’objectif de porter à 80% le pourcentage de projets jugés satisfaisants à la fin de 2008 a nécessité un suivi rapproché des projets faisant problème aussi bien par les institutions coopérantes que par les chargés de programmes. Dans cette optique, il a été décidé que chaque chargé de programme aura au moins un projet en supervision directe. Un programme de formation destiné aux chargés de programmes et à leurs assistants a été élaboré pour renforcer leurs compétences en matière de supervision. Ce programme, conçu et lancé par la Division, est utilisé actuellement avec succès pour former l'ensemble du personnel du Département gestion des programmes et du FIDA à la supervision et l'appui à l'exécution.

Dans le cadre de l’Initiative pour la réduction de la dette des pays pauvres très endettés (Initiative PPTE), les gouvernements développent depuis 1999 des documents de stratégie pour la réduction de la pauvreté (DSRP). La première initiative PPTE a été lancée en 1996 par le FMI et la Banque mondiale pour faire en sorte qu'aucun pays pauvre ne subisse un fardeau de la dette ingérable.

Ces DSRP servent de cadre d’action et d’orientation politique en matière de réduction de la pauvreté et de promotion de la croissance dans un grand nombre de pays d’Afrique de l’Ouest. Bien qu’ils aient permis à ce jour d’améliorer la cohérence de l’aide octroyée aux nations les plus démunies, le potentiel des DRSP n’a pas encore été pleinement réalisé, notamment dans le domaine du développement rural. En effet, les défis à relever dans ce domaine restent nombreux. Il s’agit notamment de la non prise en compte systématique des problématiques de développement du secteur rural et de l’absence d’indicateurs pour le suivi de l’impact des politiques sur la réduction de la pauvreté.

Dans cette optique, la Division et l’Institut international de recherche sur les politiques alimentaires (IFPRI) ont mis au point un programme pour faciliter une meilleure prise en compte du développement rural dans le processus de définition et d’actualisation des DSRP. Ce programme vise également à mettre en place un système de suivi de l’impact des politiques et stratégies de réduction de la pauvreté. Le programme mettra l’accent sur les 15 pays qui ont atteint le point de décision. Des travaux approfondis de modélisation et d'analyse seront menés au Burkina Faso, au Cameroun, au Ghana et au Sénégal et les résultats obtenus seront étendus aux autres pays de la région.

Pour conforter la direction prise par la Division de travailler à l’amélioration de l’efficacité de l’aide, des actions dans le domaine du renforcement des partenariats public/privé, d’appui aux filières et de l'amélioration de l’accès aux marchés ont été mises en œuvre. On s'est aussi attaché à la simplification des projets, avec un nombre limité de composantes. Nos nouveaux investissements ont été réalisés dans le cadre de programmes existants ou complémentaires à ceux déjà en cours d’exécution en vue d’optimiser l’efficacité de nos programmes.

La Division s’est attelée à mettre en œuvre un ensemble d’actions qui visent toutes à améliorer l’efficacité de nos interventions et ce dans le cadre du Plan d’action du FIDA 2007-2009.

Pour les années qui viennent, la Division continuera à accorder une importance première à l’impact et à la pérennité de nos interventions. Pour se faire, les dispositions prises en matière de simplification de la formulation de nos programmes, d’une plus grande implication dans la mise en œuvre de nos programmes par le biais de la supervision seront poursuivies. Le renforcement progressif de notre présence dans les pays et notre participation au dialogue sur les politiques resteront des axes majeurs de notre intervention.

Le succès de ce programme dépendra beaucoup de l’efficacité des partenariats que nous réussirons à construire avec les principaux acteurs locaux intervenant dans le développement agricole et rural dans la région. C’est la raison pour laquelle la Division mettra tout en œuvre pour créer les synergies et les complémentarités nécessaires à l’atteinte de nos objectifs en termes d’impact, d’efficacité et d’efficience de nos programmes.

Je profite de l’occasion des fêtes de fin d’années pour souhaiter à tous nos partenaires une bonne et heureuse année 2008 et beaucoup de succès dans nos collaborations futures.

Mohamed Béavogui

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Sur le terrain

Mali: investir dans les régions du nord pour appuyer le processus de paix et améliorer les conditions de vie des populations pauvres

Les conditions de vie sont précaires dans les régions du nord du Mali, où l’instabilité sociale et la rébellion sont une menace pour la paix. Le Gouvernement malien a désigné le FIDA comme principal bailleur de fonds dans la région. Dans un contexte difficile, les efforts déployés dans le cadre du Projet de développement agricole en zone lacustre (PDZL), financé par le FIDA, ont contribué à améliorer la sécurité alimentaire et les conditions de vie des populations pauvres des régions du nord, notamment les nombreux ménages nomades.

Les régions septentrionales maliennes de Tombouctou, Gao et Kidal sont les plus pauvres du pays. La pauvreté et le conflit ont été aggravés par l’absence d’infrastructure de base, la sécheresse et la désertification. Le manque de développement est l’une des causes principales de l’instabilité sociale régnante. Les opérations du FIDA au Mali ont commencé en 1982. Depuis, le Fonds a aidé le Gouvernement malien à promouvoir le développement d’infrastructures et à améliorer la situation économique. Il a financé dix programmes et projets, dont le Projet de développement agricole en zone lacustre.

La deuxième phase du projet (PDZL II), qui a démarré quinze ans après la première initiative du FIDA au Mali, a concerné la région de Tombouctou. Le projet avait pour but d’améliorer les conditions de vie précaires des populations, de renforcer la sécurité alimentaire et d’accroître les revenus des petits agriculteurs.

«Les défis à relever étaient nombreux dans cette région enclavée et accablée par la sécheresse, d’autant qu’il était très difficile d’obtenir des données sur la disponibilité alimentaire et les services socio-sanitaires, et de créer le capital social», déclare Hamzata Diallo, ancien coordonnateur du projet.

Investir dans l’agriculture et renforcer la sécurité alimentaire
L’une des activités principales du PDZL II a été de réaliser des aménagements hydro-agricoles en améliorant la gestion de l’eau et la mise en valeur des terres. Les résultats du projet ont dépassé les prévisions. Les installations d’irrigation, incluant la mise en valeur de 8 200 hectares de grandes mares et de 1 400 hectares de petites mares, ont permis d’aménager 400 hectares de périmètres irrigués, soit une superficie supérieure à l’objectif initial de 300 hectares. Les investissements ont contribué à renforcer la sécurité alimentaire des ménages pauvres dans la zone lacustre, où les pénuries alimentaires étaient courantes et récurrentes avant le démarrage du projet. Désormais, la production des agriculteurs est suffisante pour alimenter leur famille et les excédents sont vendus sur les marchés locaux.

«Pendant quinze ans, personne n’a pu exploiter les terres dans cette région à cause de la pénurie d’eau. Si nous pouvons aujourd’hui cultiver et récolter le sorgho et d’autres plantes vivrières pendant la saison sèche, nous le devons aux aménagements hydro-agricoles réalisés», explique Hamadoune Thimpsi, un agriculteur de la région.

La famille de Karim Sampana, qui compte une soixantaine de membres, confirme les améliorations apportées aux conditions de vie du ménage: «En 1988, lorsque le projet a été lancé, j’ai demandé que l’on m’attribue trois hectares de terres à cultiver. Les résultats que j’ai obtenus m’ont encouragé à demander vingt hectares supplémentaires. Le projet a investi dans une motopompe pour irriguer les parcelles, ce qui a beaucoup aidé les agriculteurs à arroser leurs cultures. Les recettes tirées de la production de mes vingt hectares m’ont permis d’acheter tous les biens qui sont dans ma maison.»

La famille possède désormais des barques de pêche, des charrues et un cheptel bovin et ovin conséquent. Le fait de savoir que l’entrepôt familial contient suffisamment de sacs de riz pour résister aux pénuries est l’une des grandes satisfactions du projet.

Les membres des communautés qui ont participé aux projets ont acquis des compétences pour continuer à exploiter à long terme les parcelles irriguées. Ils ont récemment renouvelé les motopompes achetées dans le cadre du projet, ce qui montre que, projet ou pas, les populations sont déterminées à poursuivre leurs activités agricoles.

Près de 65% de la production de riz dans la région de Niafunké résultent de l’aménagement des mares, des lacs et de terres irriguées proches des villages. Le PDZL II a également créé une infrastructure de base dans des régions isolées, construisant et équipant plus de quarante points d’eau potable, neuf centres socio‑sanitaires et six écoles. Il a également remis en état la route qui relie les trois régions septentrionales et construit un pont flottant sur le Niger.

Les investissements consentis dans la région de Tombouctou ont amélioré la paix sociale et réduit l’exode des jeunes ruraux vers les zones urbaines.

Meilleures conditions de vie pour les communautés nomades
Compte tenu de l’engagement à long terme du FIDA dans le développement des régions septentrionales à un moment où aucun autre donateur n’osait investir dans la région, le Gouvernement malien a désigné l’organisation comme bailleur de fonds principal de cette région. En cette qualité, le FIDA coopère avec le gouvernement et ses autres partenaires au Mali — le Fonds belge de survie et la Banque ouest-africaine de développement — pour consolider les résultats obtenus dans le cadre du PDZL. Deux nouveaux programmes appuyés par le FIDA, le Programme d’investissement et de développement rural des régions du Nord Mali et le Programme intégré de développement rural de la région de Kidal, sont en cours d’exécution à Gao, à Tombouctou et dans la région pastorale de Kidal.

Le programme exécuté à Kidal est centré sur le mode de vie nomade des populations. Bien que certains éleveurs nomades aient construit des habitations semi-permanentes, de nombreux ménages de la région mènent encore une vie nomade. Pour répondre à cette situation, le programme a introduit un moyen innovant de planifier la construction d’infrastructures pour ces communautés. L’équipe de gestion de projet ne créera d’infrastructures que si les communautés nomades participent à la décision et acceptent le plan proposé. Les activités ne sont donc pas prédéterminées, mais font partie intégrante du mode de vie nomade. Au lieu de construire des écoles, le projet examine les avantages que représente l’embauche d’enseignants pouvant voyager avec les communautés.

Pour de plus amples informations, contacter:
Leopold Sarr, chargé de programme de pays
[email protected]

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Mauritanie: des points de contact pour améliorer l’éducation et la communication dans un projet

Certains projets exécutés en Afrique de l’Ouest et du Centre ont inclus des programmes de communication, d’éducation et d’information pour améliorer l’information et la communication au niveau local et impliquer davantage les communautés et les villages. Mais de nombreuses activités de projet sont mises en œuvre par des partenaires opérationnels qui ne sont pas toujours originaires du village ou de la région et qui ne comprennent pas forcément les coutumes, les langues et les traditions locales. N’étant pas engagés dans le projet pour une longue durée, leur présence peut causer une certaine instabilité.

En Mauritanie, les responsables du Projet d’amélioration des cultures de décrues à Maghama (PACDM phase II) ont proposé une solution innovante consistant à s’appuyer sur des points de contact dans les villages. Ces contacts sont choisis par la communauté locale. Pour être admissible, le candidat doit vivre dans le village et savoir lire et écrire.

Sweileké Mint Tmane, vingt-six ans, mère de six enfants, habite dans le village de Dar Elbeidha, proche de Maghama, la principale ville du district de Moughataa. Elle est l’une des rares femmes du village à savoir lire et écrire et a travaillé comme secrétaire pour l’ONG Caritas. Grâce à ses aptitudes, elle a été choisie à l’unanimité comme point de contact par le comité de développement villageois dans le cadre du projet PACDM II, afin d’assurer la liaison entre la communauté et le projet.

Sweileké a appris à utiliser des techniques d’information, d’éducation et de communication et acquis des connaissances sur des sujets aussi divers que le sida, l’importance de la scolarisation des filles, l’hygiène, la nutrition, la participation des femmes à la démocratie, l’environnement, le mariage, le divorce et la garde des enfants. Elle a également reçu un magnétophone, des cassettes d’enregistrement, des crayons et du papier pour accomplir ses tâches quotidiennes et a bénéficié de l’appui résolu et continu de la direction de projet. L’objectif était de transférer durablement à la communauté des connaissances acquises dans le cadre du projet. Les personnes désignées, qui sont en contact quotidien avec la communauté, peuvent mieux faire connaître le projet et adapter son exécution aux besoins locaux. Leur présence renforce l’engagement de la communauté dans le projet.

Sweileké travaille à titre bénévole selon un plan d’activité qui prévoit des sessions de travail avec des membres de la communauté. Elle forme généralement un groupe de douze personnes et utilise une méthode de questions/réponses pour aborder des points particuliers. Elle profite également des moments où la communauté se réunit, notamment les cérémonies familiales. La communauté la tient en haute estime pour son travail et son engagement.

«Je pense que nos conditions de vie se sont améliorées: la scolarisation de nos enfants est plus importante, notre régime alimentaire est plus équilibré et repose sur des produits locaux et notre eau est potable grâce à une meilleure hygiène», explique-t-elle. Elle aimerait poursuivre son travail, même s’il est parfois difficile. «Certaines questions sont difficiles à aborder, même s’il n’y a pas de tabous particuliers», ajoute-t-elle. Elle aimerait pouvoir faire traduire les documents de travail en arabe, la langue la plus couramment utilisée dans sa communauté. «J’espère qu’un jour je serai une directrice respectée et ayant de l’autorité», conclut-elle.

Sweileké est un exemple de point de contact très engagé dans son travail dont l’action a considérablement contribué à l’amélioration des conditions de vie de sa communauté. En tant que membre de cette communauté, elle est aussi mieux placée pour expliquer l’importance du projet. Dans d’autres cas, les points de contact n’ont pas toujours été à ce point engagés, ce qui explique que leur contribution a été d’une portée plus limitée.

Pour de plus amples informations, contacter:
Cristiana Sparacino, chargée de programme de pays
[email protected]
Salikou Ould Aghoub, directeur de projet
[email protected]

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Les membres du Conseil d’administration ont approuvé la stratégie du FIDA  en matière d’innovation

Les problèmes énormes posés par la mondialisation, les conflits, le changement climatique, la dégradation de l’environnement et de nombreux autres facteurs, rendent la pauvreté rurale plus complexe que jamais. Le FIDA doit innover et aider ses partenaires à innover pour réduire durablement la pauvreté rurale.

L’innovation est un processus qui ajoute de la valeur ou trouve une solution nouvelle à un problème. Le but de la stratégie d’innovation du FIDA est de faire en sorte que l’innovation fasse partie intégrante, d’une manière systématique et efficace, des différents aspects des processus et des pratiques de développement de l’organisation, tant au siège que sur le terrain. Le Fonds s’emploiera à améliorer sa capacité à trouver et à promouvoir des solutions innovantes permettant aux populations rurales de se libérer de la pauvreté tout en gérant les risques inhérents à l’innovation.

Pour mettre en place cette stratégie de manière efficace, il faudra veiller à:

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FIDAfrique lance une enquête sur l’initiative du FIDA en faveur de l’innovation en Afrique de l’Ouest et du Centre

La Division Afrique de l’Ouest et du Centre du FIDA lance une initiative pour repérer et partager les innovations en Afrique de l'Ouest et du Centre.

L’objectif de l’initiative est d’identifier, de partager et de diffuser les innovations qui peuvent apporter des solutions aux problèmes rencontrés par les producteurs et les populations rurales pauvres de la région, notamment les femmes, les jeunes et les membres d’autres groupes vulnérables. Elle prend pour point de départ les activités et les résultats de la foire-atelier de Ségou sur l'innovation (Mali, 2004) organisée par le FIDA, Inter-Réseaux et le CTA. Le contexte et les objectifs de l'initiative lancée par la Division, ainsi qu’une définition et une classification de l’innovation selon le FIDA sont disponibles à l’adresse suivante http://innovation.fidafrique.net

FIDAfrique a lancé le 15 octobre une enquête électronique sur l’initiative. Son but est de préparer la foire-atelier et d’obtenir des contributions des participants sur les thèmes suivants:

Envoyez vos contributions à l’adresse suivante: [email protected]. Les contributions et les résumés seront publiés sur le site web FIDAfrique (http://innovation.fidafrique.net) et diffusés par courrier électronique. À la fin de la consultation, un document de synthèse sera produit et largement diffusé dans la région. Ce document sera distribué aux participants de la prochaine foire-atelier sur les innovations, prévue en mars 2008.

Pour de plus amples informations, contacter:
Karim Hussein, économiste régional
[email protected]

Lien utile:

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Solutions innovantes pour réduire la pauvreté rurale en Afrique de l’Ouest et du Centre

Sénégal: programme pilote en matière d’égalité des chances entre les sexes dans la planification et la programmation du budget du Ministère de l’agriculture et du développement rural

Une innovation politique a été introduite en 2006 en vue de donner aux femmes une égalité des chances dans le secteur agricole et de permettre aux femmes pauvres d’accéder équitablement aux ressources agricoles. Les agricultrices pauvres du Sénégal ne bénéficient pas du même accès aux ressources et aux filières commerciales que les agriculteurs, ce qui les rend plus vulnérables et démunies que les hommes. Le manque de prise en compte des questions de parité hommes-femmes par le Ministère de l’agriculture et du développement rural et l’absence de politique en la matière n’ont pas permis aux femmes d’exploiter pleinement leur potentiel.

Le but de l’innovation a été d’introduire de nouveaux outils en faveur de l’intégration des femmes dans les programmes et les politiques agricoles, et de formuler des recommandations politiques visant à assurer l’égalité des sexes. Cette initiative a été mise en place par le ministère concerné, en coopération avec l’UNIFEM. Elle a donné lieu à un examen des politiques et des programmes en ce qui concerne la parité hommes-femmes.
Pour de plus amples informations, contacter:
Cécile Mukarubuga, UNIFEM
[email protected]
Gabriel Bassène, ministère du développement rural et de l’agriculture – DAPS
[email protected]

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Cameroun: la farine de manioc non fermentée: une technique de transformation et de conservation prometteuse

Une innovation technologique a été mise en place en mars 2006 pour résoudre le problème de la conservation de la farine de manioc, qui peut être délicat dans les zones subtropicales. Un programme intitulé Programme national de développement des racines et tubercules (PNDRT) s’est intéressé aux dérivés du manioc comme l’amidon, le «miondo» et le tapioca comme produits de remplacement éventuels, mais ces produits restent confrontés au problème de la conservation. La farine de manioc non fermentée s’est avérée un sous-produit intéressant de ce point de vue, bien que son potentiel n’ait pas été mis en valeur à ce jour. Elle possède des qualités proches de celles du blé et peut être utilisée notamment dans la boulangerie. Elle est de bonne qualité et sans odeur. Sa teneur en eau est adéquate et elle peut être conservée six mois dans les conditions appropriées. La généralisation de l’utilisation de la farine de manioc non fermentée pourrait garantir un revenu régulier aux paysans producteurs et améliorer leurs conditions de vie. Elle est assez facile à produire, car le matériel existant peut être adopté pour transformer le manioc en farine non fermentée, et les unités de production peuvent être facilement installées dans des zones où le manioc est produit, ainsi que dans des zones urbaines.

Pour de plus amples informations, contacter:
Abdoul Barry, chargé de programme de pays
[email protected]
Thomas Ngué Bissa, coordonnateur de programme
[email protected]

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République démocratique du Congo: utilisation d’un type de riz différent pour lutter contre les oiseaux déprédateurs des cultures

Surveiller les rizières pour empêcher les oiseaux de causer des dégâts aux cultures est une tâche cruciale pour les producteurs de riz, mais elle prend beaucoup de temps et empêche les agriculteurs de se consacrer à d’autres tâches. Ce sont souvent la femme ou les enfants de l’agriculteur qui ont la responsabilité de surveiller les rizières. Cette surveillance empiète sur les activités scolaires des enfants.
Des études montrent que la variété de riz Nerica 4 est moins sensible aux déprédations des oiseaux que les autres variétés et que le riz planté en mai est également moins vulnérable parce que les oiseaux ont déjà migré. Par ailleurs, la noix de palme remplace avantageusement les pesticides parce qu’elle attire les fourmis qui dévorent les chenilles résistant aux traitements chimiques. La variété Nerica 4 a été introduite dans la province de l’Équateur dans le cadre du Programme de relance agricole dans la province de l’Équateur (PRAPE) en janvier 2007. Cette innovation technologique permet aux ménages agricoles de réduire le temps passé à surveiller les rizières et de se consacrer à d’autres activités. Les enfants peuvent fréquenter plus régulièrement l’école et le taux de scolarisation dans le primaire a beaucoup augmenté dans les communautés rurales. Les femmes peuvent également accomplir d’autres tâches. D’autre part, des récoltes plus saines et abondantes assurent la sécurité alimentaire des riziculteurs, et l’utilisation de pesticides recule. Le succès de cette innovation pourra être jugé au terme d’une période d’essai de trois ans.

Pour de plus amples informations, contacter:
Leopold Sarr, chargé de programme de pays
[email protected]

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Niger: des banques de soudure pour prévenir et gérer les périodes de crise alimentaire aigüe

Cette innovation a été lancée en juin 2006 dans le cadre du projet de promotion de l’initiative locale pour le développement à Aguié (PPILDA) dans la région de Maradi, mis en œuvre à la suite de la crise alimentaire de 2005. Cette région manque de terres arables et souffre d’une faible productivité. Cette situation est aggravée par une croissance démographique rapide de près de 3% par an, des sécheresses et des infestations acridiennes récurrentes. De nombreux ménages sont donc confrontés à des crises alimentaires, notamment entre juillet et septembre, lorsqu’il n’y a pas de récolte.
Les banques de soudure ont été créées pour fournir de la nourriture aux ménages vulnérables pendant les périodes de crise. La nourriture est fournie sous la forme d’un prêt remboursé en nature lors de la récolte suivante, auquel s’ajoute un intérêt de 25% au maximum, ce qui permet aux banques de soudure de reconstituer leurs stocks en vue de la prochaine période difficile. Les banques de soudure sont gérées principalement par des femmes. Le principal objectif de cette innovation est de contribuer à la sécurité alimentaire, notamment des ménages vulnérables, d’améliorer la nutrition et d’accroître durablement la production agricole. Elle contribue également à protéger le capital des ménages en réduisant la dette et la nécessité de vendre du bétail et du matériel agricole pendant les périodes de soudure.

Pour de plus amples informations, contacter:
Hubert Boirard, chargé de programme de pays
[email protected]
Chaibou Guéro, directeur de projet
[email protected]

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Actualité et événements

Le Président du FIDA présente les valeurs fondamentales de l’organisation

Promouvoir une culture organisationnelle est un facteur clé du changement au sein du FIDA. Dans le cadre de son Plan d’action, le FIDA a pris des mesures pour définir une culture institutionnelle qui lui permettra d’atteindre les objectifs et les priorités stratégiques qu’il s’est fixés en ce qui concerne les résultats et l’efficacité du développement.

Au cours des cinq derniers mois, le Groupe de travail sur le changement de culture a travaillé en étroite collaboration avec le personnel du FIDA dans le cadre d’un processus incluant des réunions de groupes de réflexion et une consultation de l’ensemble du personnel. Quatre valeurs fondamentales, ainsi que les comportements correspondants, qui représenteront la base de notre nouvelle culture institutionnelle, ont été identifiées: résultats, intégrité, professionnalisme et respect. « Les valeurs sont incarnées par les principes et les normes que nous appliquons dans chacun des aspects de notre activité, depuis notre interaction avec les autres jusqu’à notre engagement vis-à-vis des membres et la manière dont nous nous intéressons à la condition des populations rurales pauvres. Ces valeurs sont au cœur de notre comportement et des décisions que nous prenons » a déclaré le Président du FIDA.

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L’Afrique de l'Ouest et du Centre reçoit 5,7 millions de dollars sous forme de prêts et 15 millions de dollars sous forme de dons

À sa quatre-vingt-onzième session, les 11 et 12 septembre 2007, le Conseil d’administration du FIDA a approuvé l’octroi de trois prêts pour financer de nouveaux projets en Afrique de l'Ouest et du Centre.

Un prêt de 5,7 millions de dollars et un don de 0,3 million de dollars permettront aux petits exploitants de la province de Woleu-Ntem au Gabon de diversifier leurs revenus en développant de nouveaux produits à partir de cultures de base telles que la banane, le manioc et l’arachide, et en les commercialisant. Grâce à des stages de formation, à des visites d’échange entre agriculteurs et à un nouveau système d’information commerciale, le projet aidera également les organisations paysannes à mieux défendre les intérêts économiques de leurs membres et à commercialiser plus efficacement leurs produits. Vingt-huit mille petits paysans, dont la moitié de femmes et un tiers de jeunes, en bénéficieront directement. Ce projet devrait aussi profiter indirectement à 70 000 personnes de plus grâce aux activités de sensibilisation menées dans la province.

En Guinée, un don d’un montant de 10 millions de dollars aidera à financer la deuxième phase d’un projet d’amélioration de la gouvernance locale en milieu rural et à promouvoir l’autonomie socioéconomique de la population des zones ciblées. Les femmes, les jeunes et d’autres groupes marginalisés d’environ 300 communautés bénéficieront du projet. En appuyant l’apprentissage par la pratique, le projet encouragera les mesures de responsabilisation pour favoriser l’instauration d’un environnement transparent et équitable en matière de gouvernance. À long terme, il est prévu que les communautés locales et leur administration définiront leurs propres besoins en matière d’infrastructures et de services, et se chargeront de la planification, de l’exécution et de la gestion des activités.

L’un des pays les plus pauvres au monde, la Guinée-Bissau, recevra un don de 4,7 millions de dollars pour aider quelque 100 000 ruraux pauvres à participer au renforcement et au maintien de leur communauté. Le projet met l’accent sur la rénovation de l’infrastructure, y compris 65 km de routes rurales essentielles, l’amélioration des services sociaux de base et le renforcement des organisations communautaires. Il renforcera également la participation de la plupart des groupes vulnérables, femmes et jeunes, à l’exécution du projet, à la prise des décisions intéressant leur communauté et à la gestion.

Le Conseil d’administration a approuvé quatre dons à des centres internationaux bénéficiant de l’appui du Groupe consultatif pour la recherche agricole internationale (GCRAI), notamment un don de 1,5 million de dollars en faveur du Centre du riz pour l’Afrique (ADRAO).

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Atelier sur la passation des marchés selon les procédures du FIDA, du 8 au 15 octobre, Brazzaville (Congo)

La Division Afrique de l’Ouest et du Centre du FIDA, le Ministère de l’agriculture et de l’élevage du Congo et la Fondation rurale de l’Afrique de l’Ouest ont organisé à Brazzaville (Congo) un deuxième atelier sur la passation des marchés selon les procédures du FIDA, destiné au personnel des projets d’Afrique du Centre. L’atelier a eu lieu du 8 au 15 octobre.

Le principal objectif de l’atelier était d’améliorer les connaissances des unités de gestion de projet en matière de passation de marchés en général et selon les procédures du FIDA en particulier. L’ISADE, partenaire de la Fondation rurale de l’Afrique de l’Ouest, a conduit les sessions de formation sur la passation de marchés. Le cours sur la passation de marchés a pu être proposé grâce à un don du FIDA intitulé «Programme de renforcement des capacités de gestion pour les projets financés par le FIDA en Afrique de l’Ouest et du Centre».

Près de trente-cinq participants d’Afrique du Centre ont participé à l’atelier.

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Forum mondial sur l’agriculture, 12-13 novembre, Rome, Italie

L’OCDE, le FIDA, la FAO et la Banque mondiale ont uni leurs efforts pour organiser un forum consacré au développement de l’agriculture et à la réduction de la pauvreté en Afrique. Les objectifs du forum étaient de diffuser les travaux analytiques les plus récents, de leur donner un plus large écho, de partager les enseignements de ces réflexions et d’approfondir la compréhension d’un certain nombre de contraintes et d’enjeux d’importance pour le secteur agricole, le développement rural et la réduction de la pauvreté.

Le forum était programmé de façon à coïncider avec la parution de l’édition 2008 du Rapport sur le développement dans le monde de la Banque mondiale et la publication d’analyses récentes produites par l’OCDE, le FIDA et la FAO, comme les résultats du Projet d’appui à l’agriculture africaine, une initiative associant le FIDA, la France et l’OCDE. Des experts africains et internationaux étaient présents pour soumettre leurs observations concernant ces travaux.

Des participants de haut niveau de pays développés ou en développement ont abordé des questions spécifiques liées à l’évolution du commerce et des marchés, aux réformes politiques nationales et internationales et à la gouvernance. Des experts internationaux et africains, ainsi que des responsables politiques, ont répondu aux questions portant sur les thèmes abordés au forum.

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Première réunion des programmes racines et tubercules en Afrique de l’Ouest et du Centre, 14-16 novembre, Douala (Cameroun)

Dans le cadre de l’Initiative régionale de transformation et de commercialisation du manioc, la Division Afrique de l’Ouest et du Centre a organisé la première réunion annuelle relative aux programmes racines et tubercules financés par le FIDA et en cours d’exécution au Bénin, au Cameroun, au Ghana et au Nigéria. La réunion a eu lieu à Douala (Cameroun), du 14 au 16 novembre 2007. Le but de la réunion était de faciliter l’échange de données d’expérience, de savoir-faire et de bonnes pratiques. L’événement a servi de forum sur le manioc aux membres du personnel engagés dans les projets racines et tubercules. Il leur a permis d’évaluer les progrès accomplis annuellement dans la réalisation de leurs activités et leur a donné l’occasion d’échanger des vues sur les obstacles rencontrés, les principaux enseignements tirés et les défis à relever.

Ont participé à la réunion des membres du personnel engagés dans les projets racines et tubercules, des représentants d’institutions partenaires, des responsables de programmes de pays et d’autres membres du personnel du FIDA. Des représentants du Gouvernement camerounais étaient également présents. Ils ont convenu de créer un réseau d’acteurs nationaux jouant un rôle dans la chaîne du manioc, d’harmoniser les normes et critères en vigueur dans les sous-régions et de mettre en place un réseau d’information sur les marchés régionaux.