Après le cyclone Freddy, les investissements ravivent l’espoir dans les zones rurales au Malawi

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Après le cyclone Freddy, les investissements ravivent l’espoir dans les zones rurales au Malawi

Temps de lecture estimé: 5 minutes
© FIDA / Kondwani Jere

Freddy, le cyclone tropical le plus intense et le plus long jamais enregistré, s’est abattu sur le sud de l’Afrique en mars 2023.

Aucun pays n’a été plus durement touché que le Malawi, où plus de 1 200 personnes ont perdu la vie et où des centaines de milliers d’autres ont été déplacées. Les maisons ont été détruites, les cultures emportées par le courant et les moyens d’existence réduits à néant, dans un pays déjà aux prises avec la faim et la pauvreté.

Un an plus tard, la reconstruction est encore en cours, et le peuple malawite continue de mesurer les conséquences du passage de Freddy. Mais grâce à des investissements très attendus dans l’agriculture paysanne, l’espoir commence enfin à poindre.

Le secret pour rebondir ? Les lapins bien sûr

Kondwani McNight, 21 ans, et sa femme Mwayiwawo ont été forcés de s’installer chez des membres de leur famille lorsque leur domicile, situé dans le district de Balaka, s’est effondré pendant le cyclone. Troupeaux noyés, champs emportés par les eaux: le jeune couple a tout perdu.

Aujourd’hui, il est décidé à reconstruire un nouveau foyer.

Grâce à l’Initiative de riposte à la crise du FIDA, Kondwani a reçu des lapins et bénéficié d’une formation à la conservation des sols. Les lapins lui fournissent une source de nutrition essentielle, et il économise de l’argent en utilisant leurs déjections à la place des engrais, dont le prix ne cesse d’augmenter.

Bientôt la vente de lapins lui permettra bientôt de subvenir aux besoins de sa famille. Maintenant que le couple a une base sur laquelle reconstruire leur vie, Kondwani encourage d’autres jeunes ruraux à faire comme lui.

« Si les programmes agricoles commencent à les inclure, les jeunes apprendront à compter sur eux-mêmes », a-t-il déclaré. « Je considère ce programme comme un tremplin. J’ai une vision de l’avenir où je dirige ma propre entreprise, fonde ma propre famille et subviens aux besoins de mes futurs enfants sur le plan éducatif. »

Kondwani McNight et sa femme Mwayiwawo sont prêts à reconstruire leurs moyens d’existence ensemble, à Balaka, au Malawi. © FIDA / Kondwani Jere

De la pluie aux profits

Rhoda Zululu, mère de trois enfants, s’est réveillée un matin durant le cyclone et a découvert que sa maison avait été inondée et que ses cultures avaient disparu. Après les fortes pluies qui se sont abattues sur la région méridionale de Somba, au Malawi, le mur de sa cuisine était fissuré et son jardin détruit.

« J’ai tellement pleuré », déclare-t-elle. « J’avais perdu toutes mes cultures, mais aussi tout espoir. »

Mais grâce à l’Initiative de riposte à la crise, Rhoda a pu surmonter son découragement pour se reconstruire encore mieux qu’auparavant.

Avant Freddy, Rhoda ne produisait assez de soja que pour nourrir sa propre famille. Aujourd’hui, avec les 25 kilos de semences qu’elle a reçus par l’intermédiaire de l’Initiative de riposte à la crise, elle vend à profit les excédents qu’elle produit pour subvenir aux besoins de sa famille.

Rhoda a par ailleurs appris des techniques de récupération d’eau pour être plus résiliente face aux chocs hydriques futurs. Elle a creusé des rigoles pour capter et retenir l’eau de pluie, afin d’assurer l’irrigation progressive du sol, et construit des bourrelets de niveau, couverts d’herbe pour empêcher l’érosion du sol.

Rhoda Zululu se tient fièrement devant ses champs revitalisés à Somba, au Malawi. © FIDA / Kondwani Jere

Bâtir une société rurale plus inclusive

L’Initiative de riposte à la crise a vu le jour dans un contexte de crises convergentes après l’éclatement de la guerre en Ukraine, en reconnaissance du fait que nous devons atténuer les crises à court terme pour assurer le développement durable à long terme. Elle cible les femmes et les hommes des zones rurales les plus vulnérables dans les pays les plus exposés aux chocs.

Emily Simika est l’une d’entre elles. Veuve handicapée, elle vit dans le district de Chiradzulu. Sa mobilité réduite lui a laissé peu d’options lorsque Freddy a ravagé son exploitation et partiellement détruit la maison qu’elle louait pour s’assurer un complément de revenu.

Si ses enfants ont pu l’aider financièrement, ils ne pouvaient toutefois être totalement présents pour elle puisqu’ils vivaient à l’étranger. Emily a dû trouver un moyen de se reconstruire seule et, dans un premier temps, elle s’est sentie désespérée.

L’Initiative de riposte à la crise lui a redonné de l’espoir. Emily utilise les nombreuses semences qu’elle a reçues pour diversifier ses cultures et renforcer sa résilience face aux changements climatiques. Un agent de vulgarisation lui fournit par ailleurs une assistance physique et technique pour qu’elle n’ait pas à affronter seule les incertitudes.

« Ce soutien a réellement donné un nouvel élan à ma vie », explique Emily. « J’ai hâte de retrouver mon équilibre et de me réconcilier avec le passé. »

Emily Simika inspecte ses nouvelles cultures diversifiées à Chiradzulu, au Malawi. © FIDA / Kondwani Jere

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Le cyclone Freddy ne sera certainement pas la dernière catastrophe climatique qui s’abattra sur le Malawi. Mais en renforçant leur résilience, les populations rurales, dont font partie Kondwani, Rhoda et Emily, s’assurent d’être prêtes à faire face à la prochaine, et à se relever plus rapidement.

En savoir plus sur l’Initiative de riposte à la crise du FIDA.