Au service du changement. Les lauréats du Prix FIDA pour l’égalité des sexes 2024

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Au service du changement. Les lauréats du Prix FIDA pour l’égalité des sexes 2024

Temps de lecture estimé: 5 minutes
© FIDA/Carlos Sanchez

Au FIDA, nous savons que sans les femmes rurales, il n’y a pas de développement durable. Et que leur en donner les moyens est essentiel si nous voulons transformer les systèmes alimentaires, bâtir des communautés rurales épanouies et assurer une prospérité durable pour tous et toutes.

C’est pourquoi, depuis 2013, nous récompensons des projets de tous les continents qui vont toujours plus loin pour l’égalité femmes-hommes.

Faisons connaissance avec les cinq lauréats du Prix pour l’égalité des sexes de cette année, et découvrons comment ils luttent contre les pratiques néfastes, les normes sociales et les disparités économiques qui empêchent les femmes de réaliser leur potentiel.

Lutter contre les inégalités en Bolivie

Dans les Andes boliviennes, le projet Pro-Camélidos met l’égalité femmes-hommes au cœur de son action de renforcement des filières et de réduction de la pauvreté chez les éleveurs de lamas et d’alpagas.

Dans le cadre d’ateliers innovants, le projet a appris aux communautés à remettre en cause les croyances, normes et comportements discriminatoires à l’égard des femmes, et assuré ainsi un véritable changement.

Les femmes, comme Roberta Rivera Mollo, sont désormais en première ligne des pour produire et vendre des gourmandises artisanales comme la charque (viande séchée de lama). Elle en produit désormais jusqu’à 100 kg par mois et espère pouvoir bientôt les exporter.

« Nous sommes capables de nous nourrir et de nourrir nos familles, et nous ne dépendons pas uniquement des hommes pour gagner notre vie », déclare-t-elle.

Roberta est fière de suivre les traces de son père, qui a fondé une association d’éleveurs en Bolivie. © FIDA/Carlos Sanchez

 

Soutenir les entreprises féminines au Cambodge

Dans le nord-ouest du Cambodge, le Projet de réduction de la pauvreté à Tonle Sap, soutenu par le FIDA et la BAsD, aide les femmes à renverser le stéréotype selon lequel l’agriculture est une affaire d’hommes.

Les femmes locales, bénéficiaires principales des fonds du projet, ont enfin les moyens de concrétiser leurs rêves et de monteur une affaire, dans des secteurs aussi divers que la riziculture et l’élevage de poulets.

Le projet défend également le leadership des femmes, en leur offrant des formations en gestion d’entreprise et en les encourageant à occuper des rôles clés. Les femmes sont désormais en première ligne du développement de nouveaux marchés pour leurs produits.

« Grâce à l’aide fournie par le projet, nous contribuons à éliminer les obstacles auxquels se heurtent les femmes en matière de postes à responsabilités, non seulement au niveau communautaire, mais également plus haut », déclare la spécialiste du projet sur les questions de genre, Sereyroth Lim.

 

Transformer les normes au Ghana

L’égalité femems-hommes fait partie intégrante du Programme d’investissement dans le secteur agricole au Ghana (GASIP), qui, en créant des associations villageoises d’épargne et de prêt regroupant principalement des femmes, a augmenté les revenus et renforcé la résilience climatique.

Avec l’aide du GASIP, les femmes membres de ces associations ont brigué des mandats politiques (et gagné!), accédé à des crédits pour développer leurs entreprises et trouvé des solutions créatives, comme des pièces de théâtre communautaires, pour faire campagne en faveur de la justice de genre.

Et leurs efforts portent leurs fruits. Les chefs locaux commencent à rejoindre le mouvement pour l’égalité femmes-hommes et protègent le droit d’accès des femmes aux terres irrigables. Les familles sont plus disposées à impliquer les femmes dans des activités génératrices de revenus à la maison.

« Si nous pouvons changer les perceptions au niveau individuel comme au niveau des ménages, nous espérons que la discrimination et les inégalités seront réduites pour la génération suivante », a déclaré Letitia Sampoa Apam, responsable de projet du GASIP.

Transformer les ménages à Madagascar

Les femmes étaient l’un des principaux groupes cibles du programme FORMAPROD, qui a stimulé la productivité dans les zones rurales de Madagascar à l’aide de formations professionnelles.

Grâce à leurs nouvelles compétences et ressources essentielles, les femmes ont fait évoluer la situation en matière d’égalité au sein des ménages, en participant davantage aux décisions familiales et en rééquilibrant les responsabilités domestiques.  

Aujourd’hui, les femmes locales bénéficient d’un accès plus équitable aux opportunités, mais avec le recul significatif des violences conjugales, elles sont également plus en sécurité qu’auparavant.

« C’est un motif de grande fierté pour nous d’avoir contribué à l’autonomisation de ces jeunes femmes », a déclaré Mickaëlle Andriamahefa, responsable des opérations de FORMAPROD.

Plus de 50 000 femmes à Madagascar ont participé aux formations de FORMAPROD. © Sarisaina Wilco

 

Faire entendre la voix des femmes au Monténégro

Le Projet de regroupement et de transformation en milieu rural (également connu sous son acronyme anglais RCTP), qui s’attache à développer les filières laitières et végétales, a assuré une transformation profonde et durable pour les femmes dans le nord du Monténégro.

Afin de s’attaquer aux causes profondes des inégalités, le projet a fourni une aide financière aux femmes, prenant la forme par exemple de dons leur permettant d’acheter des machines à traire économes en main-d’œuvre, et encouragé les conversations sur l’égalité des genres au sein et en dehors des foyers.

Les femmes sont désormais parties prenantes dans les décisions communautaires, influencent les plans d’action municipaux pour la parité femmes-hommes, s’assurent que leurs points de vue sont reflétés dans les politiques et prennent position sur certaines questions comme la violence sexiste.

« En investissant dans les femmes rurales, nous investissons dans une meilleure société, ainsi que dans la sécurité et la salubrité alimentaires », a déclaré Bojana Perunović, point focal en charge des questions de genre du RCTP.

Les femmes participant au projet RCTP se réunissent à Petnjica, au Monténégro, pour partager leurs expériences. Avec l’aimable autorisation du RCTP

 

Ces cinq projets révolutionnaires reconnaissent un fait critique, et agissent en conséquence: les inégalités femmes-hommes sont l’un des plus grands obstacles à la création de systèmes alimentaires durables et inclusifs. Du Monténégro à Madagascar et partout ailleurs, les femmes concernées démontrent que cet obstacle est surmontable, et qu’il est possible de voir prospérer des communautés rurales où l’égalité femmes-hommes devient réalité.

En savoir plus sur les lauréats précédents du Prix pour l’égalité des sexes.