De l’énergie propre, des communautés rurales prospères

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De l’énergie propre, des communautés rurales prospères

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© FIDA/Carlos Sánchez Navas

Sur cette planète où les températures grimpent à toute vitesse, une transition rapide vers des énergies propres s’impose de toute urgence. Pour éviter les pires effets des changements climatiques, deux étapes qui nous attendent: réduire de moitié les émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2030 et parvenir à la neutralité carbone à l’horizon 2050.

Mais pour se développer, les communautés rurales pauvres ont besoin d’énergie. Les sources renouvelables, comme les panneaux solaires et le biogaz, permettent aux populations rurales de prospérer sans dépendre de combustibles polluants, comme les fossiles ou le bois.

L’énergie solaire aide la croissance des communautés

La région aride de l’Altiplano bolivien s’étend dans l’ombre pluviométrique des Andes. Ici, René Soto Vadillo devait auparavant transporter de l’eau sur plusieurs kilomètres pour abreuver son troupeau de lamas et d’alpagas, comme ses parents avant lui.

Lorsque le projet Pro-Camelidos financé par le FIDA a découvert un plan d’eau caché dans les profondeurs du sol desséché, René était donc ravi. Le projet a peris d’installer des pompes à eau à énergie solaire, qui fournissent aujourd’hui de l’eau à son troupeau sans rejeter de carbone dans l’écosystème délicat de haute montagne.

René, dans les Andes boliviennes, montre à sa voisine Elena comment faire fonctionner la nouvelle pompe à eau communautaire. © FIDA/Carlos Sánchez Navas

 

Les systèmes d’irrigation à énergie solaire ont aussi apporté la prospérité aux femmes rurales du Rwanda. Goretti Uwitije et sa coopérative agricole ne pouvaient auparavant cultiver suffisamment de légumes pour couvrir les coûts de fonctionnement de leur système d’irrigation alimenté au carburant. Grâce au projet JP-RWEE financé par le FIDA, elles profitent aujourd’hui d’un système d’irrigation fonctionnant avec le combustible le plus abondant de tous: le soleil.

« Aujourd’hui, je suis très heureuse », a déclaré Goretti. « Les revenus de notre coopérative sont passés de moins de 200 000 RWF à plus de 2 millions de RWF (1 848 USD) par saison grâce à la vente de fruits et de légumes cultivés sur des terres irriguées à l’énergie solaire. »

Au Rwanda, les revenus de Goretti ont augmenté, et elle est désormais capable de subvenir aux besoins de sa famille. © PAM / JohnPaul Sesonga

 

Le biogaz alimente l’économie circulaire

Les excréments du bétail et la décomposition des résidus de récolte peuvent être d’importantes sources de méthane, un gaz à effet de serre extrêmement puissant et doté d’un pouvoir de réchauffement 80 fois plus important que le dioxyde de carbone. Mais avec l’aide du FIDA, les petits exploitants transforment ces déchets néfastes en énergies propres.

À l’aide de systèmes de transformation connus sous le nom de biodigesteurs, les déchets sont convertis en biogaz, qui est plus propre que le méthane. Cette situation est bénéfique à la fois pour les gens et pour la planète: les agriculteurs dépensent moins de carburants et passent moins de temps à collecter du bois de chauffage, tout en réduisant la pollution et la déforestation.

Pour de nombreuses femmes, souvent chargées de la collecte de bois de chauffage, qui prend énormément de temps, le biogaz change tout. Tabitha Juma, une agricultrice kenyane, consacrait plusieurs heures deux fois par semaine à la collecte de bois de chauffage pour la cuisine.

Mais grâce au biodigesteur que sa famille a reçu à un taux bonifié dans le cadre du Projet de gestion des ressources naturelles dans le bassin hydrographique du Haut Tana, obtenir du gaz et des engrais propres est devenu facile. Aujourd’hui, Tabitha a plus de temps à consacrer à son potager.

Tabitha, au Kenya, utilise son temps libre retrouvé pour cultiver et vendre tomates, oignons, maïs ou haricots. © FIDA / Translieu / Samuel Nyaberi

 

Les entreprises rurales peuvent aussi utiliser du biogaz pour créer une économie circulaire. Soutenu par l’initiative VCDP-II au Nigéria, le Centre de transformation du manioc de Lokogoma produit des biocarburants à partir de déchets organiques issus de la transformation du manioc. Ceux-ci alimentent à leur tour les cuiseurs utilisés pour produire de la farine de manioc, le gari, une denrée de base en Afrique de l’Ouest. La production du centre est passée de 100 kilos à 1,8 tonne, et celui-ci exporte désormais du gari vers le Niger.

Alimenté par le secteur privé

Au Cambodge, le FIDA accorde des subventions aux entreprises prometteuses qui œuvrent en faveur des énergies renouvelables, en leur permettant de tester leurs produits, de mettre en place des chaînes de valeur et d’intégrer le marché.

Avec un coup de pouce du projet S-RET, Khmer Green Charcoal a trouvé de nouveaux marchés ruraux pour ses briquettes de biochar, fabriquées à partir d’écorce de noix de coco et d’autres déchets agricoles. Chaque kilo de briquette de biochar permet d’éviter de couper 6,5 kilos de bois dans les forêts luxuriantes du Cambodge. Ces briquettes sont désormais utilisées par plus de 3 000 producteurs de volaille pour garder les poussins au chaud.

Le FIDA s’engage en faveur du développement rural alimenté par une énergie propre. Alors que les pays réduisent leurs émissions, nous aiderons les petits exploitants du monde entier qui font leur part pour atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2050.

En savoir plus sur l’approche du FIDA en faveur de l’énergie renouvelable pour l’agriculture de petite échelle.