De la ville à la campagne. Jeunes diplômés à la recherche d’une vie meilleure dans les zones rurales

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De la ville à la campagne. Jeunes diplômés à la recherche d’une vie meilleure dans les zones rurales

Temps de lecture estimé: 6 minutes
© FIDA/António Penelas

Si le taux de chômage est en baisse à l’échelle mondiale, ce recul ne profite pas à tout le monde. Le chômage des jeunes est, encore aujourd’hui, plus élevé que celui des adultes: près de 73 millions de jeunes partout dans le monde ont des difficultés à trouver un emploi et à gagner leur vie.

Dans les villes des quatre coins du monde, de nombreux diplômés se retrouvent sans emploi ou gagnent un salaire insuffisant pour survivre dans un environnement urbain. C’est pourquoi certains jeunes quittent la ville pour gagner la campagne, où ils apprennent à vivre de la terre.

Prendre soin de la nature dans les serres

Même avec un diplôme de droit en poche, la toute jeune diplômée Tamar Rurua ne gagnait pas suffisamment d’argent pour joindre les deux bouts dans la ville de Senaki, dans l’ouest de la Géorgie.

Elle et son mari ont décidé de quitter Senaki en quête de stabilité dans le village voisin de Lebaghature. Ici, entourés d’un hectare de terres et de noisetiers, leur rythme de vie a ralenti, mais ce n’est qu’après avoir eu des enfants que Tamar s’est tournée vers l’agriculture pour en faire le gagne-pain de sa famille de quatre.

En 2023, elle a fait une demande de subvention, un don à destination des jeunes dans le cadre du projet Modernisation et accès aux marchés de la production laitière du FIDA. Avec cet argent, Tamar a acheté une serre pour cultiver des tomates et de l’orge, et a utilisé le reste de ses terres pour récolter du maïs et des noisettes.

Grâce à sa serre, les cultures de Tamar poussent toute l’année sans risques pour la production, ce qui lui procure un revenu stable qui était hors de sa portée à Senaki. Son travail sur l’exploitation familiale signifie également qu’elle passe plus de temps avec ses enfants, tout en gérant une entreprise prospère et en partageant son savoir et ses compétences avec la communauté locale.

Jeni Gergaia subvient aux besoins de sa famille en cultivant et en vendant des plantes aromatiques. Photo: Levan Gergaia

 

Non loin de l’exploitation de Tamar vit Jeni Gergaia, qui s’est aperçue peu de temps après sa sortie de l’université à Zugdidi qu’elle gagnerait mieux sa vie dans le village rural de Lebaghature qu’en ville.

Armée de sa passion pour les plantes aromatiques et d’une subvention, Jeni a installé sa propre serre et appris comment cultiver certaines herbes comme la lavande, le romarin, le thym et le jasmin, et comment les vendre en ligne.

La vente de plantes aromatiques a permis à Jeni d’améliorer ses revenus, ce qui lui permet de subvenir aux besoins de sa famille et d’épargner en vue de son prochain projet: ouvrir une chambre d’hôtes où elle peut cuisiner des plats locaux pour ses invités.

Un retour aux sources plein de rebondissements

Tang Wenwen prépare un ragoût d’écrevisse pour des visiteurs. Photo: Mingqun Wen

 

Tang Wenwen est titulaire d’un master spécialisé dans les systèmes intégrés délivré par l’une des meilleures universités de Chine. Comme la plupart de ses camarades, elle aurait dû trouver un emploi comme ingénieure en informatique. Mais elle avait d’autres projets en tête.

Inspirée par les régions chinoises au riche passé agricole, elle a décidé de quitter les rues bondées de Beijing et de faire son retour à la terre. En 2015, elle est repartie dans sa ville d’origine, Guang’an, dans la province du Sichuan.

« Pour moi, l’informatique était un outil, pas une carrière, je voulais l’utiliser pour impulser un changement social », a expliqué Wenwen.

Avec l’aide de deux amis, Wenwen a œuvré pour élever le secteur agricole de sa communauté dans le cadre de ChuShan Agricultural Valley, une coopérative agricole créée pour améliorer l’agriculture grâce à des outils modernes destinés à stimuler l’économie locale.

Les membres de la coopérative ont très vite réalisé qu’ils avaient besoin d’investissements pour parvenir à leurs fins. Grâce à un don IPRAD-SN financé par le FIDA, Wenwen et son équipe ont offert des perspectives d’emploi aux petits producteurs de fruits et de légumes, éleveurs de poulets et pisciculteurs locaux.

Grâce à ses compétences en programmation informatique, Wenwen a créé un supermarché numérique destiné à créer des liens directs avec les consommateurs. En plus de vendre des produits, la coopérative a stimulé le tourisme dans la région et initié les visiteurs aux joies de la récolte et de la cuisine locale, comme le ragoût d’écrevisse. 

« L’agriculture doit suivre le rythme de l’intelligence artificielle et du big data », affirme Wenwen. « Les personnes qui comprennent les sciences informatiques ne comprennent pas nécessairement le développement agricole, et vice versa. »

Par chance, Wenwen possède de solides connaissances dans les deux domaines et exploite ce savoir pour aider les petits exploitants locaux à prospérer et à se développer.

Les jeunes employés montrent la voie

Au Cameroun, le FIDA s’attache à créer des opportunités écologiques pour les jeunes là où il n’en existait aucune.

Après avoir obtenu son diplôme, Lionel Patrick Ateba a passé beaucoup de temps à chercher un emploi. « Les entreprises ne recrutaient pas de jeunes diplômés », explique-t-il.

Face au chômage, il s’est tourné vers l’agriculture avec Family Green Corp, une entreprise agricole qui produit des engrais biologiques et du charbon écologique, autant d’alternatives climato-compatibles aux engrais chimiques et combustibles fossiles.

Grâce à l’énergie et à l’engagement de jeunes employés comme Lionel, l’entreprise prospère. Tout le monde y trouve son compte: les consommateurs ont accès à des aliments produits à l’aide d’engrais sans danger pour la santé, et les jeunes ne sont plus au chômage.

Alors que le nombre de jeunes se tournant vers l’agriculture s’accroît, le FIDA contribue à la création de perspectives d’emploi par l’intermédiaire de ses projets et subventions, afin qu’ils restent connectés à la vie rurale, gagnent leur vie et participent à la production et à la vente d’aliments nutritifs et durables.