L’égalité femmes-hommes en zones rurales est essentielle à l’adaptation aux changements climatiques, affirme le Président du FIDA

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L’égalité femmes-hommes en zones rurales est essentielle à l’adaptation aux changements climatiques, affirme le Président du FIDA

Trois nouvelles initiatives au Burkina Faso, en Éthiopie et en Inde en soutien à 1 million de femmes

©IFAD/David Paqui

Rome/Dubaï, le 4 décembre 2023 – Au vu des répercussions de plus en plus graves des changements climatiques sur les populations rurales vulnérables du monde entier, Alvaro Lario, le Président du Fonds international de développement agricole (FIDA), organisme des Nations Unies, a insisté aujourd’hui sur le fait qu’il était essentiel d’encourager l’égalité femmes-hommes dans les communautés rurales pour garantir également leur adaptation aux changements climatiques, compte tenu du rôle clé joué par les femmes dans le changement.

« Nous exhortons la communauté internationale à accroître les investissements visant à renforcer les compétences et les capacités des femmes et des filles rurales dans l’adaptation aux changements climatiques », a déclaré le Président du FIDA lors d’un événement organisé à l’occasion de la conférence sur les changements climatiques à Dubaï.

L’appel du FIDA intervient alors que les chiffres les plus récents confirment que l’écart de financement se creuse entre l’atténuation et l’adaptation. Malgré une hausse globale des fonds climatiques, les financements des actions d’adaptation ont diminué de près de 44% en 2019-2020, d’après le Climate Policy Index.

Les femmes rurales sont constamment écartées des activités de financement de l’action climatique malgré leur rôle central dans les économies rurales, exacerbant les inégalités déjà existantes. L’aide publique au développement consacrée aux questions climatiques et ciblant « principalement » l’égalité femmes-hommes représentait 2,4% du total en 2018-2019, d’après les données de l’OCDE.

Les changements climatiques n’ont pas les mêmes effets sur les femmes et les hommes

« Les changements climatiques n’ont pas les mêmes effets sur les femmes et les hommes » était l’une des principales conclusions de l’événement intitulé « Mieux comprendre le lien entre questions de genre et climat » organisé à l’occasion de la COP28 par le Mécanisme de transformation de la dynamique femmes-hommes, l’une des initiatives les plus innovantes du FIDA. Les intervenants ont pris acte que le défi consiste à provoquer un changement systémique. « Cela nécessite de faire les choses différemment », a déclaré Alvaro Lario.

Les changements climatiques amplifient les inégalités de genre et menacent tout particulièrement les moyens d’existence, la santé et la sécurité des femmes. Dans les zones rurales, c’est souvent aux femmes que revient la responsabilité de ramener de la nourriture, de l’eau et des combustibles pour leur famille, ce qui les expose davantage aux effets des changements climatiques.

Les femmes sont aussi plus affectées par les phénomènes climatiques extrêmes comme les inondations et les sécheresses, car les normes de genre discriminatoires les empêchent d’accéder aux services de vulgarisation, à l’éducation, aux financements, à la propriété foncière et aux informations climatiques dont elles ont besoin pour s’adapter.

Compte tenu du rôle important que les femmes jouent dans l’agriculture, la préservation de la biodiversité et la sécurité alimentaire, elles ont le potentiel de prendre activement leur part et de mettre en œuvre des mesures d’adaptation. Toutefois, les femmes rurales et les questions d’égalité femmes-hommes ne sont pas souvent une priorité pour les gouvernements. Les femmes sont souvent sous-représentées à tous les niveaux de prise de décisions sur les questions climatiques.

« Investir dans les liens entre égalité femmes-hommes et changements climatiques pour transformer la filière alimentaire tout entière, de la fourche à la fourchette, représente une occasion unique de libérer le potentiel des femmes en tant que moteurs du changement socio-économoique tout en nous permettant de relever simultanément un grand nombre de défis interconnectés », a indiqué Alvario Lario, en parlant du Mécanisme.

De nouvelles initiatives du Mécanisme de transformation de la dynamique femmes-hommes au Burkina Faso, en Éthiopie et en Inde

Alvaro Lario et Fatoumata BAKO/TRAORE, Ministre déléguée au Ministère de l’économie du Burkina Faso, se sont engagés à travailler ensemble sur l'égalité des sexes dans le contexte des changements climatiques grâce au partenariat du Mécanisme.  Cette initiative est actuellement mise en œuvre au Burkina Faso avec un budget de 5,84 millions d’USD, en Éthiopie (4,5 millions d’USD) et en Inde (5,25 millions d’USD) en soutien à 1 million de femmes dans les trois pays.

Financé à hauteur de 23 millions d’USD depuis 2021 par la Fondation Bill et Melinda Gates, le Mécanisme de transformation de la dynamique femmes-hommes est le plus important dispositif du FIDA en matière d’égalité des genres. Il vise à mobiliser 180 millions d’USD d’ici 2030 pour stimuler les investissements, l’acquisition de compétences et les activités destinées à transformer les rapports entre les sexes dans les zones rurales et à améliorer la capacité d’adaptation des femmes et des filles aux changements climatiques et leur participation à ces activités.

Tefera Tadesse, Directeur de la gestion des ressources naturelles au Ministère de l'agriculture (Éthiopie), Yvonne Pétronille YAMEOGO, référente genre et changements climatiques au Ministère de l'environnement, de l'énergie, de l'eau et de l'assainissement au Burkina Faso, et Kehkashan Basu, fondatrice de la Green Hope Foundation et militante pour l’environnement et les droits humains, ont aussi participé à l’événement, à l’occasion duquel ont été illustrés des solutions innovantes et des récits puissants de résilience aux quatre coins du monde.

À l’intention des journalistes:

Selon le document Intégration au FIDA d’approches porteuses de transformation de la problématique du genre – Plan d'action pour 2019-2025, les approches visant à transformer les rapports entre les sexes sont définies de la manière suivant: « Programmes et interventions offrant aux individus la possibilité de remettre en cause les normes qui régissent les relations entre les femmes et les hommes, de promouvoir l’influence sociale et politique des femmes dans les communautés et de s’attaquer aux inégalités de pouvoir liées au sexe. »

Le plan d'action indique également que la signification d'un changement transformant les rapports entre les sexes « dépend du contexte ». Des approches différenciées et adaptées au contexte permettent ainsi de définir dès la phase de conception là où existent des possibilités d'apporter ce genre de changements transformateurs.


Communiqué de presse n°: IFAD/116/2023

Le Fonds international de développement agricole (FIDA) est une institution financière internationale et un organisme spécialisé des Nations Unies dont le siège est situé à Rome, centre névralgique des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture. Il investit dans les populations rurales, leur donnant les moyens de réduire la pauvreté, d’accroître la sécurité alimentaire, d’améliorer la nutrition et de renforcer la résilience. Depuis 1978, le Fonds a octroyé plus de 24 milliards de dollars dans des pays en développement sous forme de dons ou de prêts à faible taux d’intérêt. 

De nombreuses photographies illustrant l’action du FIDA aux côtés des populations rurales peuvent être téléchargées à partir de la banque d’images de l’organisation.