Les camélidés ouvrent la route vers un avenir meilleur en Bolivie et au-delà

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Les camélidés ouvrent la route vers un avenir meilleur en Bolivie et au-delà

Temps de lecture estimé: 4 minutes
©FIDA/Carlos Sánchez Navas

Les camélidés sont des créatures fascinantes. Ce groupe de mammifères inclut chameaux et dromadaires, mais aussi les camélidés originaires d’Amérique latine, comme les lamas, les alpagas, les vigognes et les guanacos. Chacun d’entre eux a une capacité d’adaptation extraordinaire, et ils vivent dans des environnements extrêmes et variés, des déserts arides aux plaines verdoyantes, en passant par les hauts plateaux d’altitude.

Ils sont aussi plus durables et résilients face aux bouleversements climatiques que bon nombre d’autres animaux d’élevage. Les camélidés ne sont pas des ruminants. Ils produisent donc moins de méthane que les vaches et les moutons, par exemple, et préfèrent les graminées plus coriaces qui poussent dans des conditions arides. Ils sont par ailleurs connus pour leur capacité à survivre longtemps sans eau.

Les camélidés vivent aux côtés des populations rurales depuis plusieurs siècles, et sont une source importante de viande, de lait, de matériaux (la laine, par exemple), un moyen de transport et une source de revenus lorsqu’ils sont vendus. Des millions de personnes dépendent de ces animaux pour toutes ces raisons, et bon nombre d’entre elles les considèrent comme une part importante de leur identité culturelle.

Malgré leur importance, les camélidés sont souvent sous-financés dans le cadre du développement rural. Alors que ce début 2024 marque le commencement de l’Année internationale des camélidés, j’espère qu’un plus grand nombre de personnes sauront apprécier toute leur importance économique et culturelle lorsque nous passerons à 2025.

Elsa Chambi Ramires et sa fille élèvent des alpagas dans leur propriété de Turco, à l’ouest de la Bolivie, où les conditions se sont améliorées grâce à l’aide du FIDA. ©FIDA/Carlos Sánchez Navas

Le FIDA investit dans les éleveurs de camélidés en Bolivie…

En ma qualité de Directeur de pays du FIDA pour la Bolivie, j’ai pu constater comment ces créatures résilientes pouvaient transformer des communautés tout entières. C’est pourquoi le FIDA aide les petits producteurs de camélidés du pays depuis près de 30 ans.

Tout d’abord, dans le cadre du Projet de développement de la production de camélidés sur le haut plateau andin en 1995, le FIDA a fourni des solutions techniques, des formations et des services financiers à 15 000 familles d’éleveurs de camélidés. Dix ans plus tard, le Projet d’appui au développement de l’économie paysanne des camélidés a investi dans 16 000 familles supplémentaires œuvrant sur la valeur ajoutée des produits dérivés de camélidés, comme la viande et le cuir.

Plus récemment, le projet PRO-CAMELIDOS, lauréat du Prix pour les peuples autochtones, a incorporé les enseignements tirés des deux projets précédents pour investir dans plus de 18 000 ménages ruraux afin d’augmenter leur productivité, d’améliorer leur nutrition et qu’ils puissent commencer à épargner.

… et les résultats parlent d’eux-mêmes

Au début des années 1990, la production de laine de lama en Bolivie n’en était qu’à ses débuts. Aujourd’hui, d’après PRO-CAMELIDOS, le pays en produit près de 500 tonnes chaque année.

En ce qui concerne la viande de camélidés, le marché est passé de 4,1 millions d’USD par an en 2004 à 32 millions d’USD en 2022, soit une extraordinaire multiplication par huit en moins de vingt ans. Cette croissance est en partie due à la popularité grandissante de la viande de lama séchée, le charque. Grâce à la forte teneur en protéines et en fer de la viande de lama, la production de charque est encouragée par des programmes de subventions publiques ciblant les femmes enceintes et allaitantes.

Outre ses financements très utiles, le FIDA a travaillé aux côtés des autorités publiques en Bolivie à l’élaboration de normes de santé et de qualité afin de permettre la vente de produits à base de lama sur d’autres marchés. Resultat: une augmentation substantielle des moyens d’existence de milliers de familles rurales.

Depuis que Tiburcio Marca Aguilar a rejoint un projet du FIDA, son troupeau a pris énormément de valeur. ©FIDA/Carlos Sánchez Navas

Alors pour les camélidés, quelle est la prochaine étape?

Un nombre croissant de personnes commence à apprécier à leur juste valeur ces créatures incroyables, et pas seulement en Bolivie. D’après la FAO, la population mondiale de chameaux de Bactriane et de dromadaires a presque doublé ces vingt dernières années!

Le secteur des camélidés peut accélérer la réalisation des objectifs de développement durable, y compris l’éradication de la faim et de la pauvreté, tout en renforçant la résilience climatique des populations. Mais pour cela, les petits producteurs et productrices de camélidés des zones rurales ont besoin d’accompagnement et de plus d’investissements.

Le reste? Les camélidés s’en chargent.

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