Les jeunes ont en main la clé de l'économie verte en Afrique

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Les jeunes ont en main la clé de l'économie verte en Afrique

Temps de lecture estimé: 3 minutes
©FIDA/David Abellegah

Partout dans le monde, les jeunes ont du mal à trouver un travail qui les satisfasse et plus de 73 millions de jeunes sont au chômage dans le monde. Mais ce problème n'est nulle part aussi aigu que dans les zones rurales des pays en développement, et tout particulièrement en Afrique.

Sur le continent, seulement 3 millions d'emplois par an sont créés, alors que 12 millions de jeunes entrent chaque année sur le marché du travail. En 2020, un jeune sur cinq n'avait pas d'emploi ni ne suivait des études ou une formation.

Parallèlement, les changements climatiques, la dégradation de l'environnement et l'accroissement démographique rendent encore plus difficile de produire des aliments nutritifs en quantité suffisante. C'est là que le FIDA intervient.

Une transition verte

Alors que plus d'un travailleur sur quatre dans le monde est employé dans l'agriculture et que les agroentreprises africaines devraient représenter 1 000 milliards de dollars d'ici 2030, la transition verte promet un développement durable qui préserve les ressources naturelles et crée des perspectives pour les jeunes.

Grâce au programme de pôles intégrés d’entrepreneuriat agricole, le FIDA aide à créer des emplois pour les jeunes afin qu'ils puissent rester dans les zones rurales et gagner leur vie en cultivant et en vendant des aliments nutritifs de façon durable.

Tomilayo Hamzat compte parmi les 1 874 participants à l'initiative Agrihub au Nigéria, qui vise à mettre en place ces pôles intégrés d’entrepreneuriat agricole. Elle a suivi une formation au Soilless Farm Lab, où elle a appris à cultiver des légumes avec des méthodes hydroponiques.

« Lorsque j'ai découvert l'agriculture hors-sol, je me suis dit que c'était vraiment différent de ce que j'avais appris à l'école et de ce qu'on m'avait enseigné », explique Tomilayo. « Cette façon originale de cultiver est l'une des raisons qui m'ont incitée à poursuivre dans cette voie. »

Outre la formation, les jeunes reçoivent également les outils nécessaires à la création de leur propre activité agricole, un accès à des services financiers et bénéficient d’un mentorat. Au fur et à mesure du développement de ces pôles agricoles (ou Agrihubs), ils vont former un réseau de soutien pour ces agroentreprises dirigées par des jeunes.

Élargir le champ des possibles

Une initiative similaire est en cours au Cameroun voisin, avec la création d’emplois verts pour les jeunes là où il n'y en avait pas auparavant.

« Après avoir obtenu mon diplôme, mes amis et moi avons cherché du travail, mais beaucoup d'entreprises ne recrutaient pas de jeunes diplômés », raconte Lionel Patrick Ateba.

C'est alors qu'il a découvert Family Green Corp, une agroentreprise qui produit des engrais bio et du charbon de bois écologique pour remplacer les engrais chimiques et les combustibles fossiles de manière climato-compatible. Grâce à un cofinancement de BMZ et de la Fondation VISA, Family Green Corp héberge désormais un pôle d’entrepreneuriat agricole qui vise à former 75 jeunes chaque année.

Grâce à l'énergie et à l'engagement des jeunes employés, Family Green Corp est florissante, les consommateurs ont plus facilement accès à des aliments cultivés avec des engrais sans danger et l'utilisation de charbon de bois écologique contribue à limiter la déforestation.

Alors que le monde connaît une nouvelle année de catastrophes climatiques, il est plus clair que jamais que nous avons besoin d'investissements significatifs et efficaces dans une transition verte qui inclue tout le monde.

Les Agrihubs montrent que nous pouvons trouver des solutions à différents problèmes en apparence insolubles en un même mouvement. Investir dans les jeunes pour construire des économies rurales prospères peut ainsi créer des emplois verts, nourrir les populations et jeter les bases d'un monde du travail durable.