Ouvrir le monde rural au monde entier par la magie d’une histoire et de la technologie

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Ouvrir le monde rural au monde entier par la magie d’une histoire et de la technologie

Temps de lecture estimé: 4 minutes
© Pierre-Julien Quiers

Une histoire bien racontée développe l’empathie et a le pouvoir de connecter les personnes, où qu’elles se trouvent. Or peu de moyens de raconter des histoires sont plus puissants qu’un film. Mais à l’heure d’une inflation démesurée de l’offre (plus de 500 heures de vidéos sont mises en ligne chaque minute sur YouTube), comment le FIDA peut-il faire entendre la voix des populations rurales?

Grâce à la réalité virtuelle et aux technologies de vidéo 360°, le FIDA plonge les spectateurs directement dans le quotidien des participants à nos projets, dont un grand nombre vit dans les zones les plus isolées de la planète, de la petite ville de Marcação, dans le nord-est du Brésil, à la commune venteuse de Maroalomainty, dans le sud de Madagascar.

À des milliers de kilomètres de distance, de nombreux points communs

Si ces deux communautés vivent à plus de 10 000 kilomètres l’une de l’autre, elles ont pourtant beaucoup de points communs. Elles assistent toutes deux aux effets dévastateurs des changements climatiques sur leurs cultures et leurs terres. Elles s’attachent toutes deux à trouver de nouvelles solutions pour avoir des moyens d’existence durables, tout en préservant leurs modes de vie respectifs. Et elles ont toutes deux été transformées pour le mieux par des projets financés par le FIDA.

Notre équipe de tournage s’est rendue à Marcação et à Maroalomainty pour documenter comment la vie des populations rurales a changé. Elle a travaillé au rythme quotidien des populations locales, et révélé comment les Kiriri, au Brésil, récupèrent leurs terres et cultivent le manioc, tout en pratiquant leurs coutumes autochtones.

À Madagascar, l’équipe a enregistré des images d’agriculteurs et de pêcheurs aux prises avec les impacts des changements climatiques, alors que les vents violents et les températures en hausse rendent quasiment impossibles la pêche et la production de cultures.

Filmer ces deux communautés fascinantes n’a pas été sans difficulté. Le personnel du FIDA et l’équipe de tournage ont pris le temps de leur montrer comment fonctionnait leur équipement et de bâtir une relation de confiance avec elles, afin de saisir un aperçu sincère de leur vie. Les communautés ont accueilli l’équipe, qui a pu assister tantôt à des festivités colorées, tantôt à des funérailles émouvantes.

Une projection exceptionnelle

L’expérience s’est conclue sur une projection exceptionnelle du film, à l’occasion de laquelle le chef kiriri, Lazaro Gonzaga de Souza, âgé de 83 ans, et 35 autres membres de la communauté se sont regardés sur des dispositifs de réalité virtuelle en portant des habits traditionnels vieux de plusieurs siècles.

João Marcos, stagiaire au FIDA et lui-même d’origine autochtone, a décrit leur réaction. « Ils se sentent privilégiés d’être vus partout dans le monde. »

Le Brésil abrite plus de 300 communautés autochtones, et pourtant peu de Brésiliens ont conscience de la grande diversité ethnique caractérisant leur pays. « Les Kiriri pensent qu’il est très important que leur histoire soit montrée au Brésil », explique Marcos.

Raconter leurs propres histoires

Le FIDA adopte une approche du développement à la fois participative et à l’initiative des communautés, qui vaut également lorsque nous tournons des vidéos 360°. « Souvent, les gens viennent en sachant déjà ce qu’ils veulent filmer et ne reviennent pas montrer le produit fini », explique Marcos.

« Mais cette fois-ci, c’est aux Kiriri qu’on a demandé ce qu’ils souhaitaient communiquer à propos de leur culture. Pour eux, le film montre que les peuples autochtones embrassent le monde moderne tout en maintenant et en respectant leurs cultures respectives. »

La puissance d’une histoire peut opérer le changement

Ces vidéos mettent non seulement en lumière le travail du FIDA, mais font aussi virtuellement toucher du doigt la vie des populations rurales et les difficultés qu’elles rencontrent, de leur point de vue.

J’espère que ces vidéos immersives, déjà visionnées par des milliers de personnes et projetées à différents événements aux quatre coins du monde, réussiront à convaincre plus de personnes de l’importance de protéger les communautés autochtones et à persuader nos États membres à s’engager à financer les populations ruralesv qui sont en première ligne face aux changements climatiques.

 

Consultez les sites présentant le peuple Kiriri au Brésil et les agriculteurs luttant contre les changements climatiques à Madagascar.