Poulets, lapins, lamas Les femmes s’élèvent grâce à l’élevage

IFAD Asset Request Portlet

Agrégateur de contenus

Poulets, lapins, lamas... Les femmes s’élèvent grâce à l’élevage

Temps de lecture estimé: 5 minutes

Pour de nombreuses femmes rurales, l’élevage peut être la clé de leur émancipation. Pourtant, beaucoup d’entre elles n’ont qu’un accès très limité aux fondamentaux que sont la formation, le crédit et les terres, en raison de restrictions entre autres économiques et sociales.

Mais avec l’aide du FIDA, elles peuvent élever toutes sortes d’animaux et conquérir leur autonomie.

Le poule aux œufs d’or

Nadia subvient aux besoins de sa famille grâce à l’élevage et la vente de poulets © FIDA/Roger Anis 

La vie à la campagne peut être particulièrement éreintante pour celles et ceux qui dont le corps ne peut pas suivre le rythme éprouvant de l’agriculture.

En Jordanie, Nadia Hammad est atteinte d’une maladie chronique, tandis que son mari souffre d’une maladie invalidante qui l’empêche de travailler. Subvenir aux besoins de leurs cinq enfants était une gageure.

Mais Nadia a trouvé la solution. Grâce à une subvention du projet SIGHT, financé par le FIDA, elle a installé un couvoir et s’est lancée dans l’élevage de poulets. Durant les six premiers mois, SIGHT lui a versé de petites sommes pour lui permettre d’acheter des œufs, de les faire éclore et de nourrir les poussins fraîchement nés.

Aujourd'hui, Nadia vend ses poulets à ses voisins et sur un marché volailler situé non loin. Pour la première fois depuis longtemps, elle ne se sent plus limitée. « Je suis heureuse de pouvoir subvenir aux besoins de mes enfants et de faire quelque chose ».

De prodigieux lapins

Violet est l’une des 400 Zambiennes qui ont reçu des lapins. © FIDA/Enoch Kavindele Jr 

Bien qu’elles soient souvent responsables de la basse-cour familiale, les femmes rurales de Zambie ont rarement la possibilité de décider de la manière dont les revenus qui en sont issus sont dépensés. Mais les choses changent grâce à des alliés inattendus: les lapins.

Élever et vendre des lapins est simple et peu onéreux, et ces animaux représentent une source de revenus stable, ainsi qu’un aliment nutritif pour les familles. En collaboration avec le programme E-SLIP, le Ministère zambien de la pêche et de l’élevage a fourni dix lapins (deux mâles et huit femelles) à 400 femmes. Les lapins sont bien connus pour leur reproduction rapide et leur progéniture profite ensuite à d’autre femmes de la communauté.

Cette activité permet à Violet Banda, mère de six enfants et responsable d’un groupe de femmes local, de servir trois repas par jour à sa famille contre seulement un auparavant.

Après la ville, les lamas

Comme de nombreux habitants de l’Altiplano, en Bolivie, Andrea vit grâce à l’élevage de lamas © FIDA Bolivie/Juan Manuel Rada

Ayant grandi sur les hauts plateaux de la Bolivie, dans la région des Andes, Andrea Choque Paco a toujours entendu dire qu’en tant que femme, son rôle était de prendre soin du foyer. Pendant des années, elle s’est préparée à ces responsabilités, jusqu’à ce que le destin en décide autrement.

Seule enfant de sa famille à avoir quitté la ville vers laquelle elle avait migré pour retourner dans sa communauté rurale pauvre d’origine, Andrea est, bien que femme, devenue l’héritière de son père.

Après avoir trouvé et acheté des lamas dans le cadre du projet Pro-Camélidos, Andrea et d’autres habitants de son village ont parcouru 400 km à pied dans les Andes pour les récupérer dans la ville d’Oruro. Une fois de retour chez eux, ils ont croisé ces lamas de grande taille avec l’espèce locale plus petite mais robuste. 

Cela fait désormais trois ans qu’Andrea a accompli ce grand voyage et son troupeau est passé de 12 à 22 lamas, des bêtes imposantes et saines. Aujourd'hui, un lama rapporte jusqu’à 188 USD, contre 116 autrefois.

« Je suis célibataire mais je n’ai jamais eu besoin d’un homme pour m’aider », dit Andrea. « J’ai fabriqué les briques du mur de ma clôture et de ma maison toute seule. J’ai démontré que je pouvais assurer aussi bien les tâches des hommes que celles des femmes ».

Bichonner des buffles

Sita Kumari a reçu une formation et des outils afin de monter sa propre affaire.  © Krishna Lamsal/ASDP

Lorsque la pandémie de COVID-19 a frappé le Népal, la famille de Sita Kumari Khamcha a été forcée de s’endetter. Désormais, c’est avec fierté que celle-ci nous montre son enclos à buffles, entourée des animaux qui ont permis à sa famille de renouer avec la prospérité.

En 2022, Sita Kumari s’est inscrite à une formation à l’élevage dans le cadre du Programme de développement du secteur agricole, financé par le FIDA. Grâce au crédit contracté dans le cadre de ce programme, elle a pu investir et acheter deux buffles.

Aujourd'hui, son troupeau a grandi et compte huit buffles, trois vaches et un veau. Elle traie ses vaches deux fois par jour et vend le lait à une coopérative locale, et gagne jusqu’à 1 000 USD par mois. Grâce à cet argent, elle a pu éponger les dettes de sa famille et acheter une voiture pour que son mari puisse travailler en tant que chauffeur.

« Même si je ne sais pas lire, j’ai gagné le respect des autres grâce à mes succès en tant qu’éleveuse », explique-t-elle.

 

Malgré les nombreuses difficultés auxquelles elles se heurtent, partout dans le monde, les femmes s’efforcent de sortir de la pauvreté, tout en subvenant aux besoins de leur famille et en s’épanouissant. Elles s’élèvent grâce à l’élevage.