Les populations rurales à l'avant-garde de la transformation des systèmes alimentaires

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Des champs jusque dans nos assiettes, les populations rurales transforment les systèmes alimentaires

Temps de lecture estimé: 4 minutes
© FIDA/Manuela Cavada

Comment l’on cultive, prépare, vend ou consomme ce que nous mangeons a des répercussions sur nos corps, sur la société, sur l’environnement. Si les petits exploitants sont au cœur de ce système, ils sont pourtant nombreux à ne pas profiter des avantages d’une nutrition de qualité ou de moyens d’existence fiables.

Il est temps que cette situation change. Partout dans le monde, les petits exploitants, les pêcheurs et les producteurs ruraux ouvrent déjà la voie à une transformation, en s’employant à améliorer nos systèmes alimentaires pour le bien de notre santé, de la planète et des populations rurales les plus pauvres.

Cultiver les aliments autrement

L’agriculture intensive a sauvé des millions de personnes de la famine, souvent au détriment des environnements naturels. L’utilisation abusive des pesticides bouleverse les écosystèmes à l’équilibre fragile et tue des espèces utiles, comme les abeilles. Mais certaines techniques, comme la gestion intégrée des ravageurs et l’agroforesterie, permettent de tenir les nuisibles à l’écart tout en préservant les écosystèmes.

En Éthiopie, les agriculteurs ont recours au contrôle biochimique, c’est-à-dire à des pesticides fabriqués à partir de la faune et de la flore locales. Ceux-ci sont moins néfastes pour le sol et l’environnement et permettent d’augmenter les rendements.

Dans l’Amazonie bolivienne, les agriculteurs redonnent vie aux terres dégradées en cultivant des noix du Brésil à l’aide de techniques naturelles. Dans l’Amazonie péruvienne, des femmes autochtones de la communauté awajún préservent les forêts et cultivent 42 variétés de manioc ainsi qu’une large gamme de thés et de plantes médicinales.

Préparer les aliments autrement

Au Sénégal, les huîtres sont cultivées et fumées pour en assurer une meilleure conservation. © FIDA/Ibrahima Kebe Diallo

 

Les produits transformés sont réputés mauvais pour la santé. Mais dans bon nombre de cas, c’est tout simplement faux.

La transformation des aliments, comme le fumage des huîtres ou la fabrication de pâtes de fruits, allonge la durée de conservation des produits frais en évitant qu’ils ne pourrissent. Ainsi, les produits transformés permettent de réduire les pertes alimentaires et de nourrir les personnes qui en ont le plus besoin.

Dans la communauté isolée de Brejo Dois Irmãos, dans le nord-est du Brésil, les femmes transforment une denrée nutritive, le burití, en pâte de fruit à l’aide d’équipements qui réduisent leur charge de travail, dans la perspective de l’exporter vers le reste du monde. Contrairement aux autres cultures de rente, le burití ne nuit pas aux écosystèmes de la région, et a permis d’augmenter les revenus de la population locale jusqu’à 40%.

Au Viet Nam, les populations rurales transforment et préservent des aliments traditionnels uniques au monde, et contribuent de cette façon à protéger la diversité des cultures tout en augmentant leurs revenus.

Commercialiser les aliments autrement

Les producteurs ruraux recherchent de nouveaux marchés et de nouvelles façons de vendre leurs produits, afin d’améliorer leurs revenus et de toucher un plus grand nombre de consommateurs.

En Türkiye, les jeunes qui quittent la ville pour la campagne utilisent Internet pour rechercher de nouveaux marchés. À Sarıveliler, les jeunes agriculteurs prennent contact avec les consommateurs de une ville touristique voisine, Alanya, pour vendre l’une des variétés de fraises les plus savoureuses du pays à des acheteurs convaincus.

Les amateurs de cuisine en Chine savent que le meilleur bacon provient des montagnes du comté de Zhenba. Aujourd’hui, avec l’appui du FIDA, les producteurs porcins de cette région peuvent obtenir une carte d’identité numérique pour retracer le bacon à sa source. Grâce à ce label de qualité, les consommateurs savent qu’ils achètent le meilleur, et les producteurs tirent un meilleur prix de cette denrée de valeur.

Manger autrement

En Gambie, les femmes cultivent de nombreuses cultures dans leurs jardins partagés. © FIDA/Barbara Gravelli

Nous avons longtemps pensé notre alimentation en l’associant à l’énergie qu’elle fournit: produisons-nous suffisamment pour que chaque personne ingère les calories dont elle a besoin? Mais cela ne suffit pas: nous avons besoin d’une alimentation diversifiée qui apporte suffisamment de vitamines, de minéraux et de protéines pour survivre, bien entendu, mais aussi pour prospérer.

C’est là que le FIDA fait toute la différence. Notre approche de l’agriculture, qui tient compte des enjeux nutritionnels, met la nutrition au cœur de notre travail, pour mettre à la portée des populations des aliments diversifiés, sûrs et nutritifs, à un prix accessible toute l’année.

En Gambie, les femmes s’occupent de jardins partagés pour que leur famille ne dépende plus de la seule production de riz, mais consomme aussi des tomates, des oignons, des poivrons, des patates douces et des choux tout aussi savoureux les uns que les autres.

En République démocratique populaire lao, les femmes formées à la nutrition dans les fermes-écoles éduquent leurs pairs sur les régimes alimentaires diversifiés et sains et organisent des démonstrations culinaires.

Les petits exploitants jouent un rôle primordial dans la transformation des systèmes alimentaires. Et grâce aux généreuses contributions versées dans le cadre de la Treizième reconstitution de ses ressources, le FIDA les aide à mener à bien cette transformation.