Comme un poisson dans l’eau au Nigéria

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Comme un poisson dans l’eau au Nigéria

L’aquaculture ouvre des horizons à la jeunesse rurale

Temps de lecture estimé: 3 minutes
© FIDA/Andrew Esiebo 

Lorsque Daniel Chukwuma a commencé à chercher du travail au Nigéria il y a cinq ans, les perspectives n’étaient guère prometteuses: le taux de chômage des jeunes était estimé à 11% dans le pays.

Après avoir discuté avec un ami, le jeune homme de 23 ans a décidé de tenter sa chance dans une nouvelle activité: l’élevage de poissons. Il n’avait aucune expérience de l’aquaculture mais avait cultivé des haricots dans son enfance et en gardait un bon souvenir. Élever des poissons-chats serait-il vraiment si différent?

L’entreprise Orisha Farms était née.

Très vite, Daniel comprit que les poissons étaient plus exigeants que les haricots. En premier lieu, il leur fallait plus d’eau. Il a commencé avec des bassins, mais il fallait les creuser, les alimenter à partir de sources d’eau adaptées et maintenir la qualité de l’eau, ce qui s’est avéré difficile et coûteux.

C’est alors que Daniel est tombé sur un tweet du FIDA concernant un nouveau projet mené au Nigéria et au Ghana, le projet ProSCAWA. Cette initiative promeut l’aquaculture en cage, où les poissons sont élevés dans de grands enclos grillagés placés dans une étendue d’eau naturelle, comme un lac ou une rivière, plutôt que dans des bassins, qui sont une solution onéreuse.

Cette technique évite de devoir acheter un terrain pour le bassin et d’entretenir des systèmes de pompage d’eau coûteux. L’eau continuellement en mouvement chasse les résidus de matière fécale et d’aliments, qui ne s’accumulent pas au fond de la cage; quant aux poissons, ils bénéficient d’un environnement proche de leur milieu naturel.

Daniel a immédiatement perçu le potentiel de ce système et a trouvé l’emplacement idéal pour le mettre en œuvre: un lac d’eau douce proche de chez lui, sur le front d’eau d’Afowo, au sud du Nigéria.

Orisha Farms produit 3 000 kg de poissons tous les six mois © Orisha Farms Nigeria

 

Grâce aux conseils et au soutien du ProSCAWA et de WorldFish, institut de recherche spécialisé dans la transformation des systèmes alimentaires aquatiques, Daniel et d’autres collaborateurs d’Orisha Farms ont appris à construire et à entretenir des cages, à surveiller la santé des poissons et la qualité de l’eau, et à gérer l’exploitation.

Le ProSCAWA a permis de former à l’aquaculture en cage plus de 500 petits producteurs et productrices au Nigéria et au Ghana. Une plateforme de commercialisation en ligne a aussi été créée dans le cadre du projet pour aider les pêcheurs à vendre leurs produits.

Avant l’exécution du projet, la petite entreprise Orisha Farms produisait 700 kg de poisson tous les huit mois. Depuis, elle a adopté une variété de tilapias spécialement adaptée à l’élevage, dont la période de croissance est courte, ce qui lui a permis de doubler le nombre annuel de récoltes. Aujourd’hui, elle produit 3 000 kg de poisson tous les six mois, vendus pour l’équivalent de 8 500 USD.

Cette augmentation de la production a eu des répercussions à tous les niveaux de la filière, stimulant les activités de transformation, de transport et de vente au détail du poisson. En outre, les populations locales bénéficient maintenant d’une source de protéines de qualité, facilement accessible et financièrement abordable. 

Daniel s’efforce de transmettre ses connaissances et contribue ainsi à réduire le taux de chômage des jeunes au Nigéria: Orisha Farms s’est engagée à poursuivre la formation de futurs pisciculteurs à l’aquaculture en cage dans tout le pays.

« Orisha Farms entend jouer un rôle clé pour répondre à la demande croissante de produits halieutiques de grande qualité tout en créant des emplois à destination de la communauté locale », a déclaré Daniel. « J’espère que mon exploitation servira de modèle et contribuera à augmenter la production de poisson et à promouvoir une agriculture durable dans tout le pays. »