Grâce aux systèmes d’alerte rapide, des petits exploitants agricoles mieux préparés face aux changements climatiques

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Grâce aux systèmes d’alerte rapide, des petits exploitants agricoles mieux préparés face aux changements climatiques

Temps de lecture estimé: 4 minutes
©FIDA/Simona Siad

Avec les changements climatiques, les phénomènes météorologiques extrêmes se font de plus en plus intenses et fréquents. Des systèmes d’alerte précis, faciles à utiliser et fournissant des informations climatologiques exactes aident à limiter le nombre de victimes et à préserver les moyens d’existence des populations.

Des alertes rapides offrent aux petits exploitants agricoles davantage de temps pour mettre leur production et leurs animaux à l’abri et se préparer aux catastrophes. Et lorsque certains dommages sont inévitables, elles peuvent leur permettre de s’en relever plus facilement.

Cependant, seulement la moitié des pays les moins avancés et 39% des petits États insulaires en développement ont mis en place des systèmes d’alerte rapide multi-aléas. Or c’est dans ces pays en première ligne face aux changements climatiques qu’ils sont les plus nécessaires.

La recette de la réussite

Le FIDA remédie à cette situation en donnant aux populations rurales un accès à des informations climatologiques à jour et précises – ainsi que les moyens de résister aux aléas.

Au fil des années, nous avons appris que:

  • l’efficacité des systèmes d’information climatologique repose sur les parties prenantes – des scientifiques aux agents des services de vulgarisation rurale, en passant par les décideurs politiques. Tous ces acteurs doivent diffuser des données et élaborer des communications compréhensibles et adaptées aux populations rurales.
  • Les agriculteurs et les populations, et notamment les femmes et les jeunes, doivent être associés à la conception et à l’élaboration de systèmes d’information climatologique répondant à leurs besoins.
  • La formation est essentielle pour produire, comprendre, transmettre et utiliser efficacement les données.

Des exemples de réussites dans le monde entier montrent comment nous mettons à profit ces enseignements pour permettre aux agriculteurs et aux éleveurs de bénéficier de systèmes d’alerte rapide.

Agriculture climatiquement rationnelle au Rwanda

Au Rwanda, Grace reçoit des informations climatologiques sur son téléphone portable. ©FIDA/Simona Siad

Pendant des années, dans l’est du Rwanda, Grace Mukamana a vu ses cultures de maïs, de haricots et de café sans cesse dévastées, les conditions météorologiques devenant de plus en plus instables.

Ainsi, lorsque l’équipe du Projet d’appui à des pratiques après récolte et à un secteur agroalimentaire résilients face au climat financé par le FIDA a mis en place des services climatologiques dans son village, elle a immédiatement saisi l’occasion d’y prendre part.

Grace a été formée à interpréter les tendances météorologiques passées et à associer des connaissances scientifiques à sa propre expérience pour choisir les bonnes semences, anticiper ses besoins en matière de stockage et de transformation et investir dans l’assurance récolte. Elle reçoit régulièrement par SMS des informations météorologiques actualisées qui lui permettent de prendre les bonnes décisions pour son exploitation.

Depuis qu’elle participe au programme, la vie de Grace s’en est trouvée transformée. Ses rendements agricoles ont doublé, ce qui lui permet de nourrir sa famille et d’envoyer ses enfants à l’école.

Adaptation aux changements climatiques au Viet Nam

Grâce aux données climatologiques, M. Le (au centre) peut protéger ses rizières des conséquences de l’élévation du niveau de la mer au Viet Nam

Dans le delta du Mékong au Viet Nam, les légendaires rizières vert émeraude sont de plus en plus menacées par l’élévation du niveau de la mer, l’eau salée venant se mêler aux sources d’eau douce.

Cependant, d’un simple clic sur un écran de smartphone, les riziculteurs comme Le Hoang Ro peuvent obtenir des données localisées fiables sur les niveaux de salinité à partir d’un réseau de bouées de surveillance, et prendre les mesures qui s’imposent.

M. Le, un participant au Projet en faveur de l’adaptation au changement climatique dans le delta du Mékong appuyé par le FIDA, explique: « Lorsque je sais que le niveau de salinité de l’eau est élevé, je stocke de l’eau dans mon bassin, puis je ferme le ponceau pour éviter que l’eau de mer pénètre dans mon exploitation ».

Systèmes d’alerte rapide au Kirghizistan

Dans les pâturages de montagne reculés du Kirghizistan, une alerte rapide peut changer la donne.

Dans les vallées et les hautes montagnes du Kirghizistan, les éleveurs bénéficient d’un système d’information climatologique élaboré avec l’aide du Programme de développement de l’élevage et des marchés – Phase II, qui émet des alertes rapides en présence d’un risque météorologique (grêle ou chutes de neige importantes, par exemple).

Depuis 2019, des alertes ont été émises pour 11 phénomènes dangereux, et les mesures recommandées ont été communiquées dix jours à l’avance sur un site Web.

Karybek Karabaev est à la tête d’un groupe local qui gère les écosystèmes fragiles dont dépendent les éleveurs. Lui et ses collègues savent évaluer les risques, et téléphonent aux éleveurs pour les aider à planifier leurs parcours. Ainsi, même les bergers des régions les plus reculées sont avertis très en amont des grosses intempéries.

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Les alertes rapides – quand elles s’accompagnent des connaissances et des capacités nécessaires pour agir – peuvent être l’élément qui fera pencher la balance vers la résilience plutôt que de voir détruits les moyens d’existence des populations lors d’une catastrophe. Avec l’aide du FIDA, des populations rurales dans le monde entier se dotent des outils et des connaissances dont elles ont besoin pour traverser les tempêtes.

Plus de détails dans l’étude du FIDA sur les services d’information climatologique