Avec les bonnes ressources, les femmes rurales peuvent changer le monde

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Avec les bonnes ressources, les femmes rurales peuvent changer le monde

Temps de lecture estimé: 5 minutes
© FAO/Anis Mili

À l’échelle mondiale, une femme active sur quatre est employée dans le secteur agricole. Dans les pays à faible revenu, cette part s’élève à 62%. Pourtant, seulement 15% des terres appartiennent aux femmes.

Les femmes ont aussi moins accès au crédit, ce qui rend la création d’entreprises résilientes plus difficile.

Les inégalités de genre ont de lourdes conséquences, et ce pour tout le monde. Pourtant, si les femmes avaient accès aux mêmes ressources que les hommes, cela permettrait à près de 150 millions de personnes d’être libérées de la faim. Les femmes jouissant d’une autonomisation financière sont plus susceptibles d’investir dans l’éducation et la santé, et donc de créer des avantages à long terme pour l’ensemble de la collectivité.

Certes, la situation évolue, mais lentement. En 2021, les femmes des pays en développement n’avaient que 6% de chances en moins que les hommes de détenir un compte bancaire, contre 9% en 2017. En accédant aux financements et à l’épargne, les femmes renforcent leur résilience aux chocs économiques et climatiques. Et le FIDA les aide dans cette démarche.

Les femmes ont accès aux financements

Lorsque les femmes rurales obtiennent des financements, c’est l’économie tout entière qui en bénéficie. Elles peuvent investir dans des exploitations ou des entreprises, gagner des revenus plus importants pour elles-mêmes et leur famille, ou épargner en prévision des mauvais jours.

Mis en place dans le cadre du Projet d’appui à la croissance économique et à l’emploi en milieu rural (REGEP) mené en Jordanie, un système de portefeuille électronique permet d’envoyer des dons aux agriculteurs directement sur leur téléphone. Parmi les usagers de ce service, trois sur cinq sont des femmes. Ces dernières ont découvert de nouvelles façons d’utiliser l’application. Les clients de Safa’a Abu Rabeea peuvent par exemple acheter ses délicieuses conserves de fruits en payant en espèces ou en effectuant un virement en ligne.

De l’autre côté du monde, en Bolivie, les femmes représentent près de 70% des personnes ayant eu accès à des services financiers dans le cadre du Programme d’intégration économique en faveur des familles et des communautés rurales dans le territoire de l’État plurinational de Bolivie (ACCESOS). En contrepartie de leur accès à l’épargne et à des microcrédits, elles ont partagé leurs savoirs ancestraux pour mieux prédire les conditions météorologiques et concevoir plus efficacement des projets d’adaptation climatique.

Les femmes gèrent les risques

Des produits d’assurance voient le jour pour répondre aux besoins spécifiques des petits exploitants, et en particulier des petites exploitantes. © FAO/Anis Mili

Alors que le climat devient de plus en plus imprévisible, l’assurance peut faire la différence entre survie et effondrement. Avec l’aide du FIDA, les institutions financières commencent à développer des produits d’assurance qui répondent aux besoins des petits exploitants, et en particulier des petites exploitantes.

Du Guatemala aux Philippines, le Programme d’assurance du FIDA pour la résilience et le développement économique des zones rurales (INSURED) offre aux gouvernements et aux institutions financières une assistance technique pour les aider à concevoir et à assurer des services inclusifs en matière d’assurance.

Notre programme de microassurance mis en œuvre avec le Programme alimentaire mondial (PAM) au Guatemala a été étendu aux personnes rurales ignorées des régimes d’assurance classiques. En 2022, plus de 80% des 9 000 petits exploitants et microentrepreneurs protégés dans le cadre de ce programme étaient des femmes.

Au Kenya, Fatuma Rashid se réjouit d’avoir payé la petite prime d’assurance récolte dans le cadre du Programme de renforcement de la production céréalière au Kenya (KCEP-CRAL). Début 2022, Fatuma se trouvait en effet parmi les 11 500 agriculteurs, dont 57% de femmes, à avoir reçu un versement pour compenser la perte de rendement due à de faibles précipitations.

Les femmes possèdent des terres

Les femmes qui possèdent des terres peuvent garantir la sécurité alimentaire de leur communauté et du monde entier. © FIDA/G.M.B. Akash

Les femmes qui possèdent des terres ont le pouvoir de devenir économiquement indépendantes, tout en décidant des cultures qu’elles vont produire et des solutions qu’elles vont mettre en œuvre pour s’adapter aux effets des changements climatiques. Ces terres peuvent aussi leur servir de garantie pour un crédit, et renforcent leur position au sein de leur communauté.

Les projets du FIDA qui aident les femmes à accéder à des titres fonciers sont nombreux. Au Burundi, le FIDA a appuyé la création de cliniques d’aide juridique destinées à informer les femmes sur leurs droits et sur la manière d’accéder à une aide juridique pour les faire valoir.

Dans le cadre du Projet de réduction de la pauvreté dans le sud du Penjab, financé par le FIDA, des terres et des habitations climato-compatibles ont été distribuées aux familles rurales sans domicile fixe du Pakistan, l’accent ayant été mis sur les femmes. Les femmes sans-terre de plus de 6 000 ménages ont obtenu des titres fonciers, et près de 118 000 femmes ont reçu deux chèvres chacune pour améliorer la sécurité alimentaire de leur famille et créer une entreprise d’élevage.

Lorsqu’elles bénéficient de fonds, de ressources et de savoir-faire, les femmes rurales peuvent prendre la place qui leur revient, à la tête de la lutte contre les changements climatiques, de la promotion du développement durable et du renforcement de la sécurité alimentaire, et ce, au profit de leur communauté et de la planète tout entière.