Le monde n’est pas prêt face aux changements climatiques

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Le monde n’est pas prêt face aux changements climatiques

Trois appels à l’action lancés par le FIDA à la COP28

Temps de lecture estimé: 4 minutes
© FAO/Arete/Moustapha Negueye

Les pires effets des changements climatiques sont encore devant nous. Mais pour les populations rurales les plus pauvres, le cauchemar climatique a déjà commencé. Elles ont besoin d’aide de toute urgence pour s’adapter à un monde en pleine mutation. Pour cela, le FIDA lance trois appels à l’action à l’occasion de la COP28.

1. L’adaptation doit être la priorité absolue.

S’il est essentiel de limiter le réchauffement planétaire, nous devons aussi prendre conscience que les changements climatiques sont déjà en marche.

D’ici la fin du siècle, les changements climatiques pourraient réduire d’un quart les rendements des cultures. Cela aura pour conséquence une hausse des prix alimentaires, et des chiffres de la faim, de la pauvreté, des conflits et des migrations.

La vie et les moyens d’existence des petits producteurs et productrices des pays en développement sont en jeu, faisant d’eux les acteurs les plus affectés par les changements climatiques. C’est pourquoi nous devons investir rapidement et à grande échelle pour que les populations rurales puissent renforcer leur résilience, s’adapter à de nouveaux défis et continuer à produire un tiers des aliments à l’échelle mondiale, même dans ces conditions en pleine évolution.

2. Les petits exploitants doivent recevoir plus de financements.

Les petits producteurs et productrices nourrissent la planète tout entière. © FIDA/Jjumba Martin

Nous savons que l’adaptation est essentielle pour l’avenir des zones rurales, mais elle est largement sous-financée: les pays en développement obtiennent moins d’un dixième des fonds dont ils ont besoin pour s’adapter, et les systèmes agroalimentaires de petite échelle bénéficient de moins de 1% des financements disponibles pour l’action climatique.

Cette situation est inacceptable. Nous devrions faire une priorité de ces systèmes très vulnérables, essentiels pour nourrir la planète et cruciaux pour les économies des pays en développement.

Au FIDA, nous savons que le financement de l’adaptation fonctionne.

Les solutions existent. Ce sont les financements qui manquent.

3. Adapter le système de financement de l’action climatique aux besoins.

2023 est en passe de devenir l’année la plus chaude depuis le début des relevés. © FIDA/FAO/PAM/Michael Tewelde

Le système de financement de l’action climatique ne marche pas.

Pour relever les défis d’aujourd’hui, nous avons besoin d’institutions financières internationales efficaces et bien financées qui peuvent acheminer un plus grand nombre de dons et de financements particulièrement concessionnels aux personnes qui en ont le plus besoin, au moment où cela peut faire réellement la différence.

Les pays riches doivent reverser les bénéfices qu’ils ont tirés de l’industrialisation, en veillant à ce que les institutions financières internationales reçoivent les financements dont elles ont besoin.

C’est ce qui permet ensuite à ces institutions de démultiplier leur impact. Le FIDA, par exemple, multiplie par six chaque dollar qu’il reçoit en investissements dans les zones rurales.

Nous pouvons aussi mobiliser des financements privés en créant un environnement propice aux investissements dans l’agriculture climato-compatible, aux projets pouvant attirer des financements, aux plateformes d’investissement à grande échelle et aux instruments financiers innovants.

Au Sahel, IGREENFIN accélère la création de la Grande Muraille verte et des marchés des financements verts, en collaborant avec les banques nationales pour supprimer les obstacles aux financements et en fournissant des crédits concessionnels aux organisations paysannes et aux micros, petites et moyennes entreprises.

2023 est en passe de devenir l’année la plus chaude depuis le début des relevés. Si nous n’agissons pas dès maintenant, ce record sera régulièrement battu à l’échelle de nos propres vies.

À l’occasion de la COP28, le FIDA exhorte les pays et les dirigeants mondiaux à agir et à veiller à ne pas laisser les populations rurales de côté. Le coût de l’inaction dépassent l’entendement.