Les personnes handicapées et le FIDA, ensemble pour atteindre les objectifs de développement durable

IFAD Asset Request Portlet

Agrégateur de contenus

Les personnes handicapées et le FIDA, ensemble pour atteindre les objectifs de développement durable

Temps de lecture estimé: 5 minutes
© FIDA/Jjumba Martin

Partout dans le monde, le FIDA travaille aux côtés des personnes handicapées pour améliorer leurs moyens d’existence et leur sécurité alimentaire et pour leur permettre de contribuer à hauteur de leur potentiel à l’action déployée à l’échelle mondiale pour atteindre les objectifs de développement durable.

Dans les programmes qu’il finance, le FIDA veille à garantir l’équité, à prendre en compte les besoins des personnes handicapées et à les intégrer en tant qu’acteurs de leur propre développement.

Créer de petites entreprises prospères, de l’Ouganda au Nigéria

Après un accident vasculaire cérébral, Cyril s’est remis en selle grâce au projet LIFE-ND © FIDA/Tony Nnamdi

 

Au Nigéria,  Cyril Edafiadhe était en train de faire la vaisselle et s’est soudain retrouvé paralysé. « Ça m’a fait penser à ces films américains que je regardais, sauf que cette fois c’était réel, ça m’arrivait à moi », raconte-t-il.

Cyril a été victime d’un accident vasculaire cérébral partiel. Il a dû abandonner des études pourtant prometteuses, même après une longue rééducation.

Il a pu se remettre en selle grâce au soutien du projet LIFE-ND financé par le FIDA. En effet, il a pu intégrer une pépinière d’entreprises créée dans le cadre du projet et apprendre comment élever des poissons-chats.

Un prêt consenti grâce au projet lui a aussi permis d’empoissonner un étang avec 1 500 alevins. En quelques mois, il a produit et vendu presque une tonne de poisson, et a réinvesti sans délai son bénéfice (172 200 nairas, l’équivalent de 217 dollars).

« Accompagné par la pépinière d’entreprises et soutenu par le projet LIFE-ND, je crois en mes chances », a-t-il confié. « J’aimerais que mon histoire inspire d’autres personnes dans la même situation que moi. Il y a toujours de l’espoir au bout du tunnel. Si j’ai réussi, vous pouvez le faire aussi. »

Dans le cadre du PRELNOR, Fred a reçu un tutorat et une formation. © FIDA/Jjumba Martin

 

Lorsque Fred Ouma a perdu la vue après malgré opération chirurgicale, la frustration et le désespoir l’ont envahi. Dans l’incapacité de gagner suffisamment pour nourrir sa famille, cet apiculteur expérimenté du nord de l’Ouganda est alors devenu dépendant de sa femme Concy.

Grâce aux semences de qualité et à l’accompagnement que le projet PRELNOR leur a fournis, Fred et Concy se sont lancés dans la culture de haricots sur une petite parcelle. Un de leurs voisins, qui possédait un bœuf, a accepté de labourer leur terre à l’aide d’une charrue que Fred a achetée grâce à un don octroyé dans le cadre du projet. Le couple a pu nourrir ses enfants avec une partie de la première récolte, et vendre le reste. Depuis, ses revenus lui ont permis d’acheter du bétail et de rénover son logement.

Fred a ainsi retrouvé confiance, d’autant plus qu’il peut continuer à tirer parti de son savoir-faire en apiculture. « J’ai relancé ma production de miel. Je forme même d’autres membres de ma communauté à l’apiculture », nous expliqu-t-il.

Un appui adapté, au bon moment: c’est tout ce dont Fred et Cyril avait besoin pour créer leur activité et prospérer.

Des Tonga au Tadjikistan, l’eau, c’est la vie

Gavhar faisait la queue jusqu'à cinq heures par jour pour aller chercher de l'eau. © FIDA/Didor Sadulloev

 

Au nord du Tadjikistan, la vie de Gavhar Esanova était monopolisée par une tâche essentielle: s’assurer que sa famille ait assez d’eau. Son village ne comptant un nombre très limité de sources d’eau courante, elle faisait la queue jusqu'à cinq heures par jour aux robinets communautaires pour remplir des seaux qu’elle devait ensuite porter sur de longues distances. Une corvée d’autant plus pénible que Gavar est handicapée.

« Je pense que j’ai passé la moitié de ma vie à porter de l’eau », confie-t-elle.

Lorsque l’équipe du projet CASP a demandé aux villageois quels étaient leurs besoins les plus prioritaires, l’approvisionnement en eau est arrivé en tête des réponses. L’équipe a alors creusé deux puits et posé 18 km de canalisations dans le village. Aujourd’hui, Gavhar dispose d’un robinet en face de chez elle.

Profitant de cette précieuse ressource et du temps libéré, elle cultive des légumes pour faire face à la période de soudure. « J’ai fait des provisions pour l’hiver: des pommes de terre, du maïs et de l’orge, mais aussi des conserves de tomates, de fruits et de compote », explique-t-elle. « Ça nous fait économiser beaucoup d’argent. »”

Les citernes d'eau de pluie aident Tauala et sa communauté à gérer l'eau de manière durable. © FIDA/Todd M. Henry

Aux Tonga, c’est aussi l’eau qui a permis à Tauala Molou de trouver sa place dans son village, lui qui travaillait dans une quincaillerie avant de perdre une jambe dans un accident.

Face à la menace croissante des changements climatiques, stocker et gérer l’eau de manière durable devient un enjeu majeur. L’objectif du projet TRIP-II est justement de mettre en place des réservoirs de collecte des eaux de pluie au profit des foyers vulnérables, comme celui de Tauala.

Le projet a aussi permis à Tauala d’exploiter son savoir-faire acquis dans le magasin de quincaillerie. Membre du sous-comité de l’eau du village, il bénéficie régulièrement de formations à la gestion de l’eau. Nommé water ranger de sa communauté, il gère l’approvisionnement en eau du village et assure la surveillance et la réparation des citernes familiales.

Des infrastructures adaptées aux personnes handicapées comme Gavhar et Tauala renforcent ainsi leur sécurité alimentaire tout en leur permettant de contribuer à l’économie rurale.

Dans un monde marqué par les catastrophes climatiques, la hausse des prix des denrées alimentaires et l’instabilité à l’échelle planétaire, atteindre les objectifs de développement durables devient un tour de force.

Cependant, le FIDA est déterminé à mener à bien ces objectifs historiques en s’appuyant sur les bâtisseurs de cet avenir meilleur: les populations pauvres et laissées pour comptes du monde entier, en y incluant les personnes handicapées et toute la variété de leurs compétences.