Mettre la finance mondiale au service du développement rural

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Mettre la finance mondiale au service du développement rural

Temps de lecture estimé: 4 minutes
© FIDA/Jefri Tarigan

En 2015, des pays du monde entier se sont engagés à éradiquer la pauvreté et la faim d’ici 2030 et à façonner un avenir où à chacun soit donné sa chance – ce qu’ils ont appelé les objectifs de développement durable (ODD).

Or, aujourd’hui, les populations rurales les plus pauvres du monde sont confrontées à un quotidien où les changements climatiques exacerbent les vulnérabilités, perturbent les modèles agricoles et pèsent sur les revenus. Dans un monde marqué par l’insécurité et par l’inflation, nombreux sont ceux qui ne peuvent avoir accès à une alimentation nutritive.

À l’échelle mondiale, les fonds disponibles pour relever ces défis croissants ne sont pas suffisants dans un contexte où les autorités nationales doivent faire face à de multiples crises entremêlées.

Aujourd’hui, les pays développés souffrent d’un déficit de financement colossal de 4 000 milliards d’USD qui leur permettrait un développement durable, et les populations rurales en seront les principales victimes.

En 2020, une étude financée par le FIDA a montré que les petits producteurs et productrices des pays en développement, population pourtant la plus exposée aux changements climatiques, recevaient seulement 1,7% des flux de financement consacrés à cette question.

Les dépenses publiques nationales et l’aide publique au développement ne peuvent combler seules ce déficit. C’est pourquoi le FIDA conçoit de nouveaux moyens de trouver des financements qui profitent aux populations rurales et contribuent à un développement durable.

Pionnier dans l’investissement socialement responsable

En 2021, le FIDA est devenu le premier fonds des Nations Unies, et le seul de leurs organismes et institutions spécialisés autres que la Banque mondiale, à entrer sur les marchés des capitaux et à émettre des obligations de développement durable.

En 2022 et 2023, le FIDA a mobilisé l’équivalent de 344 millions d’USD grâce à quatre placements privés de développement durable destinés à financer des projets dans les États membres:

Par ailleurs, ces fonds permettront de récolter des financements supplémentaires: pour chaque dollar investi, le FIDA mobilise 1,40 dollar auprès d’autres sources, notamment les États concernés par les interventions et d’autres partenaires de développement.

Et ce n’est qu’un début. En novembre 2023, le FIDA est entré à la Bourse de Londres, affirmant ainsi sa position d’émetteur d’obligations de développement durable tout en continuant à œuvrer pour ceux qui en ont le plus besoin: les communautés rurales du monde entier.

Comment les obligations de développement durable du FIDA peuvent-elles contribuer aux ODD?

Les obligations de développement durable du FIDA offrent aux investisseurs privés un moyen de financer les projets de développement du Fonds. Par ses interventions, le FIDA contribue à 16 des 17 ODD.

Investir dans ces obligations signifie non seulement participer à l’éradication de la faim et de la pauvreté dans les zones rurales, mais aussi investir dans un fonds bénéficiant d’une note de crédit AA+ de la part des deux principales agences de notation mondiales en raison de la structure solide de son capital.

À quoi sont utilisés les investissements?

Le FIDA s’est engagé à publier un rapport d’impact annuel présentant la manière dont le produit de ses émissions d’obligations a été investi en faveur des populations rurales.

Par exemple, les deux obligations durables émises en 2022 appuieront des projets qui devraient toucher 1,9 million de personnes. Parmi les effets positifs qu’ils devraient avoir sur les populations rurales, citons les suivants:

  • 124 000 personnes bénéficieront de services d'information sur le climat.
  • Plus de 33 000 ménages adopteront des technologies et des pratiques écologiquement viables et résilientes face aux changements climatiques.
  • 66 297 ménages recevront un appui ciblé pour améliorer leur nutrition.
  • 19 500 hectares de terres agricoles seront concernés par la construction ou la remise en état d’infrastructures d’adduction d’eau.
  • Des pratiques résilientes aux changements climatiques seront adoptées sur un peu plus de 105 000 hectares de terre.

Le chemin conduisant aux ODD n’a jamais semblé aussi incertain. Mais en s’ouvrant à un investissement privé responsable, le FIDA garantit davantage de prospérité aux populations ciblées et un développement durable profitable à tous.