Planète ou prospérité? Par chance, elles ne s’excluent pas l’une l’autre!

Quatre personnes en situation d’extrême pauvreté sur cinq dans le monde vivent en zone rurale. Et comme plus de 3,8 milliards de personnes tirent un revenu des systèmes agroalimentaires, la solidité des filières est synonyme de prospérité pour les populations rurales.

Pourtant, bien trop souvent, les filières en développement peuvent porter préjudice à la planète en émettant du carbone et en dégradant l’environnement. Par exemple, un petit exploitant peut vouloir s’assurer une récolte abondante et rapide en ayant recours à trop d’engrais chimiques, sans égard pour leurs effets néfastes sur l’eau ou les sols, car il veut envoyer son enfant à l’école.

À long terme, ces actions nuisent aux communautés rurales. C’est pourquoi, afin de développer des zones rurales réellement prospères, nous devons bâtir des filières non seulement solides, mais aussi durables, qui protègent la planète,.

Agriculteurs et agricultrices montrent la voie

Tout au long de son histoire, le FIDA a entendu d’innombrables histoires inspirantes de petits exploitants luttant pour préserver les écosystèmes dont dépendent leurs moyens d’existence tout en créant des filières solides.

Néstor Ruiz, dans l’Amazonie bolivienne, restaure par exemple soigneusement des terres dégradées par des années d’élevage de bovins avec des méthodes no-durables. Il sait que, pour assurer la durabilité de ses moyens d’existence grâce à l’agroforesterie, il doit aider les sols à se régénérer. Aujourd’hui, ses châtaigniers du Brésil sont en pleine croissance.

« Cela demande beaucoup de foi dans le temps long, et beaucoup de travail aussi, mais ça vaut le coup », affirme Néstor. « Nous permettons aux forêts de rester en vie, pour que les générations suivantes puissent en profiter et en bénéficier. »

Francis Njoroge, lui, dirige une pépinière florissante qui aide à préserver le bassin versant du haut bassin du fleuve Tana, au Kenya, et à garantir ainsi de l’eau potable aux millions d’habitants de Nairobi.

Francis contribue fièrement à la mission du Kenya, qui cherche à atteindre un couvert forestier de 10%. © FIDA / Translieu / Samuel Nyaberi

 

Tout le monde y trouve son compte : les populations et la planète

En préservant les écosystèmes, les populations rurales fournissent des services essentiels, non seulement à la planète, mais aussi à leurs communautés locales. Le FIDA s’appuie sur des accords sur les services écosystémiques et les indemnise ainsi pour ce travail vital.

Par exemple, en partenariat avec le projet MERESE, appuyé par le FIDA, les communautés agricoles autochtones des Andes péruviennes ont remis en état 15 000 hectares de terres dégradées, assurant ainsi la préservation de cours d’eau locaux pour des milliers de personnes en aval. Ces communautés sont non seulement indemnisées pour la protection des sources d’eau, mais elles produisent aussi plus de lait et gagnent mieux leur vie grâce à des pâturages plus luxuriants.

D’autres organisations, comme le Conservation Stewards Programme, étudient des modèles similaires, dans le cadre desquels les communautés protègent leurs ressources naturelles et en tirent des avantages convenus à l’avance, l’amélioration de leurs filières étant aussi l’un d’eux.

Au Cambodge, les petits exploitants protègent les poissons-dragons, une espèce menacée, en échange de buffles asiatiques, qui leur servent à labourer et à redonner vie aux rizières, lourdement compactées par des années de conflit.

En Afrique du Sud, les éleveurs ont reçu des vaccins pour leurs animaux et bénéficient d’un accès aux marchés pour leur viande s’ils ont recours à des pâturages tournants protégeant les terres de parcours fragiles. Ce modèle a connu un tel succès que le personnel du projet ROLL, financé par le FIDA, s’est rendu sur le site du projet puis à mis en œuvre ses enseignements au Lesotho voisin.

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Au FIDA, nous sensibilisons tous les publics à l’agriculture durable et concevons des projets qui placent la conservation au cœur du développement des filières, en travaillant aux côtés des petits producteurs et productrices qui prouvent qu’il n’est pas nécessaire de choisir entre planète et profit.

Les populations rurales ont tout à fait conscience du fait que le bien-être des générations futures dépend d’un environnement en bonne santé. Et c’est notre mission de les soutenir.

Date de publication: 22 février 2024