Quand le climat change, faisons pousser des variétés mieux adaptées

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Quand le climat change, faisons pousser des variétés mieux adaptées

Temps de lecture estimé: 5 minutes
© FAO/Swiatoslaw Wojtkowiak

La sécheresse est la première cause de pertes de production agricole. Or le réchauffement de la planète assèche encore davantage les régions arides, et des communautés entières en souffrent.

Parallèlement à cela, le monde dépend d’un nombre limité de cultures, à savoir le riz, le blé et le maïs. Par conséquent, les systèmes alimentaires présentent une vulnérabilité accrue aux phénomènes naturels extrêmes, et plus particulièrement aux sécheresses. Et pour les populations rurales, dont les moyens d’existence dépendent largement de l’agriculture, les enjeux sont encore plus élevés.

Il n’y a pourtant rien d’inéluctable à cette situation. Ainsi le FIDA aide-t-il les petits exploitants à cultiver des plantes plus résilientes, comme le sorgho et le fonio, afin qu’ils puissent se nourrir et nourrir la planète, même en période de sécheresse.

Et notre série Les Recettes du changement a aidé, au fil des ans, à faire connaître ces cultures importantes afin de les populariser de nouveau.

Kenya: le sorgho, une plante robuste

Malgré de fortes pluies au début de cette année, le Kenya ne s’est pas encore remis des effets de quatre mauvaises saisons des pluies consécutives et de la pire sécheresse qu’il ait connue en quarante ans. Une catastrophe pour les communautés rurales qui dépendent de l’agriculture pluviale. Des cultures plus robustes, comme le sorgho à tige courte, pourraient résoudre le problème.

Connue pour ses apports nutritionnels, cette céréale ancienne existe depuis des milliers d’années grâce à sa capacité à pousser dans des conditions difficiles, y compris les vastes terres arides et semi-arides du Kenya.

Après une succession de mauvaises saisons des pluies, de Joyce Muthangya  a vu ses plants de maïs, très gourmands en eau, dépérir sous un soleil de plomb, la privant ainsi de nourriture à consommer ou à vendre. Avec l’aide du FIDA, elle a commencé à cultiver du sorgho. Elle peut désormais nourrir toute sa famille et vendre l’excédent à profit, même si les précipitations sont sporadiques.

Le chef cuisinier Ali Said Mandhry est un autre grand adepte du sorgho. « Le défi consistera à convaincre les jeunes, en particulier urbains, que le sorgho, c’est l’avenir », a-t-il déclaré. « Moins gourmand en eau, moins coûteux, plus de recettes et plus de bénéfices nutritionnels. Ce qu’il faut, ce que je ferai, ce sera d’essayer de promouvoir de nouvelles recettes à base de sorgho. »

Mali: le fonio, une plante remarquable

Les cultures résistantes à la sécheresse, comme le sorgho et le fonio, sont plus importantes que jamais. © FAO/Swiatoslaw Wojtkowiak

 

Avec des changements climatiques toujours plus extrêmes, les cultures résistantes à la sécheresse et à cycle de croissance court peuvent jouer un rôle de plus en plus important dans la sécurité alimentaire. C’est le cas du fonio, en Afrique de l’Ouest.

Autrefois considérée comme l’aliment de la royauté, cette céréale nutritive peut prospérer même sur des terres peu fertiles, et son cycle de croissance court signifie qu’elle a plus de chances de survivre jusqu’à la phase de récolte.

Un projet appuyé par le FIDA au Mali collabore avec les communautés locales pour redynamiser les anciens systèmes alimentaires et encourager les pratiques de subsistance résilientes.

Le chef cuisinier Pierre Thiam, des Recettes du changement, comprend l’importance du fonio dans notre monde en constante mutation. Il œuvre depuis plusieurs années pour redorer le blason de cette céréale et aider les petits exploitants d’Afrique de l’Ouest à commercialiser et vendre cette culture durable partout dans le monde.

Asie du Sud: le mil, une plante merveilleuse

Le mil est plus nutritif et bien plus résilient que le riz face à la sécheresse. © FIDA/Dhiraj Singh

 

Once upon a time, millets could be found in most households across South Asia. But, over the last five decades, they have been replaced with more lucrative cash crops, like rice.

Not only is this food grain more nutritious than rice, it’s also far more resilient to drought. Indigenous communities know this and have been making use of millets for centuries, not just as food but also for medicinal purposes.

In Bhutan, farmer Thukten Wangmo says she prefers millet because it is more versatile than any other crop she has grown in the past. “We can make dough, porridge, use it to brew alcohol and as fodder for cattle,” she says.

Italian Chef Carlo Cracco saw this for himself when he learnt how to make millet momos with Thukten and witnessed how she was rediscovering traditional crops and adapting to climate change.

 “They try to use the land in a good and healthy way,” explains the chef. “They also vary their ingredients, so they always have something to fall back on.”

These formidable crops have immense untapped potential to provide us with safer food systems. As our planet continues to warm and droughts become more frequent, we need to continue investing in foods that will grow and thrive under the toughest of circumstances.

Les Recettes du changement