De l’importance des organisations paysannes. Toutes les réponses à vos questions

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De l’importance des organisations paysannes. Toutes les réponses à vos questions

Temps de lecture estimé: 4 minutes
© FIDA/Dhiraj Singh

Individuellement, bon nombre de petits producteurs et productrices n’ont pas suffisamment accès aux marchés, aux intrants, aux financements et aux informations.

Mais l’adage « l’union fait la force » trouve tout son sens lorsqu’ils et elles s’associent dans le cadre d’une organisation paysanne.

Que sont les organisations paysannes?

Les organisations paysannes sont des organisations autonomes de petits producteurs ruraux revêtant un caractère associatif et prenant la forme par exemple de coopératives et de syndicats. Qu’elles soient locales ou mondiales, elles partagent toutes le même objectif: promouvoir les intérêts de leurs membres en leur donnant la capacité de s’exprimer.

Elles peuvent être organisées par critères géographiques, comme c’est le cas au Paraguay, où les femmes d’un même district ont formé une association pour vendre leurs produits dans la capitale, située à plus de 235 km de là, ou par type de produits, comme le syndicat de riziculteurs au Burkina Faso (UNERIZ), qui a collaboré avec le FIDA pour aider ses membres à apprendre des techniques d’agriculture durable, comme l’agroécologie.

Comment les organisations paysannes aident-elles les producteurs ruraux?

Pour certaines cultures, seuls 6,5% du prix revient aux petits exploitants et travailleurs agricoles. Les organisations paysannes aident à réduire ce déséquilibre:

  • En améliorant l’accès aux intrants et aux savoirs. Dans les hautes terres du Laos, les coopératives de producteurs porcins apprennent à leurs membres à prévenir la propagation de la grippe porcine.
  • En partageant les ressources et du matériel coûteux. Au Pérou, les familles du peuple autochtone des Kichwa ont accès à des services d’assistance technique grâce à la coopérative de producteurs de cacao Allima
  • En permettant aux producteurs d’accéder aux produits financiers grâce à des groupes communautaires d’épargne et des institutions financières rurales, comme FO4ACP en République démocratique du Congo.
  • En reliant les agriculteurs aux marchés et aux acheteurs. Au Rwanda, le syndicat Ingabo, financé par FO4ACP, a tissé des liens entre 15 000 producteurs et une usine de transformation du manioc.
  • En défendant leurs intérêts. En Bosnie-Herzégovine, les organisations paysannes ont collaboré avec les responsables politiques pour débloquer des subventions pour les producteurs de cornichons.
  • En gérant les ressources naturelles de manière juste et durable. Les groupes communautaires locaux du Népal gèrent les bassins versants pour conserver l’eau.

Surtout, les petits producteurs et productrices peuvent, dans le cadre de ces collectifs, faire des choses qui se seraient autrement révélées trop chères, laborieuses ou chronophages.

Palmira Rodríguez Ríos produit du cacao, des oranges, des bananes et des limettiers de Tahiti sur son exploitation, au Pérou. Avec l’aide du projet AGRIdigitalización, une coopérative locale a trouvé de nouveaux marchés pour les limettiers. ©FIDA/Giancarlo Shibayama/Factstory

 

Quelles difficultés rencontrent les organisations paysannes?

À l’instar des petits exploitants individuels, la plus grosse difficulté à laquelle doivent faire face les organisations paysannes est le manque d’accès aux financements, qui leur complique la tâche, celle de fournir des services à leurs membres. Cette question est particulièrement critique en Afrique, où 70% des organisations paysannes signalent que moins de la moitié de leurs besoins de financement sont remplis, contre 30% en Asie du Sud-Est.

La vente de produits est également difficile, puisqu’elles doivent négocier des partenariats commerciaux, bénéficier d’un bon accès aux marchés et bâtir des filières solides, tout en s’adaptant aux changements climatiques.

Heureusement, toutes ces difficultés sont surmontables, en particulier avec l’aide du FIDA.

Comment le FIDA accompagne-t-il les organisations paysannes?

Le FIDA s’associe aux organisations paysannes pour les aider à se transformer en organisations stables et responsables assurant la prospérité de leurs membres.

Pour fixer des prix plus justes, le FIDA aide les organisations paysannes à améliorer leur pouvoir de négociation, à respecter les normes de qualité, à négocier de nouveaux partenariats et à se concerter avec d’autres organisations intervenant dans les filières.

À Sri Lanka, le SPEnDP a créé un centre de collecte de fruits et légumes pour que les agriculteurs puissent approvisionner la plus grande chaîne de supermarchés du pays, équipé d’un affichage électronique des prix au gros journaliers.

Le FIDA propose aussi des formations et un soutien, allant de la transformation du poisson capturé par les pêcheurs pour en tirer un meilleur prix aux Philippines à l’utilisation, par les groupes de femmes du Nigéria, de la méthode GALS pour convaincre les hommes d’appuyer leurs entreprises.

Depuis 2005, le FIDA se réunit avec les organisations paysannes et les États membres à l’occasion du Forum paysan pour discuter de questions telles que la transformation des systèmes alimentaires et les changements climatiques.

Que réserve l’avenir aux organisations paysannes?

Le FIDA est déterminé à poursuivre sa collaboration avec les organisations paysannes. Elles sont des partenaires cruciaux dans notre action au service de systèmes alimentaires équitables et efficaces et, à ce titre, nous renforçons leurs capacités en matière de développement rural et nous relayons leur voix.

En tant que partenaires égaux, nous interrogeons les organisations paysannes pour comprendre leurs priorités, comme le financement de l’action climatique et les prix justes.